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Nourriture : les spéculateurs jouent, la population paye

21 juillet 2022

La famine a fortement augmenté dans de nombreux pays pauvres ces derniers mois, la nourriture y étant tout simplement hors de prix du fait de l’inflation frappant les produits alimentaires. Aucun effort sérieux n’a jamais été fait pour résoudre ce problème provoqué, pour l’essentiel, par la soumission à la prédation financière. Mais aujourd’hui, c’est au tour des populations des pays « riches » d’être victimes de la finance prédatrice et de voir une part grandissante de leur budget devant être consacrée à l’alimentation.

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Le discours officiel selon lequel les prix de l’énergie, de l’alimentation et des matières premières en général augmentent, d’abord à cause de la Chine, ensuite à cause de la Russie et de sa guerre en Ukraine, a perdu tellement de crédibilité que même les médias du système commencent à rompre les rangs de la propagande. Comme cette lettre d’information l’a documenté dans le passé, l’inflation des prix des matières premières a commencé bien avant la guerre et elle a été alimentée par les fonds spéculatifs qui ont déplacé les liquidités des actifs financiers vers les dérivés de matières premières.

Une équipe d’enquêteurs du groupe de réflexion néerlandais Lighthouse a également démontré récemment que la flambée actuelle des prix des denrées alimentaires sur le marché mondial est une conséquence de la spéculation des fonds spéculatifs. Ce rapport a été largement couvert par l’émission allemande Plusminus sur la chaîne ARD et par le média indien The Wire.

« Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont atteint leur niveau le plus élevé jamais enregistré en mars. Alors que des millions de personnes supplémentaires sont confrontées à la faim dans le monde, les spéculateurs ont inondé les marchés des matières premières pour tenter de tirer profit de l’escalade des prix », note Lighthouse dans la présentation de son rapport.

« Dès l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les banques internationales ont commencé à créer les moyens permettant aux investisseurs particuliers de parier sur la hausse des prix alimentaires. Le 7 mars, alors que le blé atteignait son prix le plus élevé, l’équipe de gestion de patrimoine de JP Morgan a publié un article incitant les clients à investir dans des fonds agricoles.

« Au cours de la première semaine de mars, les ‘fonds négociés en bourse’ (FNB) liés aux matières premières (les ETF, qui sont ouverts à la négociation par le public) ont reçu 4,5 milliards de dollars d’investissements. En avril, deux des principaux ETF agricoles avaient attiré des investissements nets des investisseurs de 1,2 milliard de dollars, contre seulement 197 millions de dollars pour l’ensemble de l’année 2021.

« Alors qu’une autre crise des prix alimentaires se profile, avec des rapports indiquant que le prix du pain a plus que doublé dans les pays souffrant d’insécurité alimentaire en Afrique et au Moyen-Orient, nous révélons comment les régulateurs financiers se sont pliés aux puissants groupes de pression en affaiblissant les freins à la spéculation excessive qui avaient été proposés après la dernière crise de 2008 ».

L’équipe allemande de Plusminus, en rapportant les conclusions de Lighthouse, a demandé un commentaire à la Commission européenne, qui a répondu le 7 juillet : « Dans cette situation d’insécurité, les marchés sont très nerveux et très volatils. Nous considérons que le comportement des marchés dans des situations de pénurie d’approvisionnement et de grande insécurité n’est pas exceptionnel ».

Ce n’est pas un hasard si une certaine vérité sur les causes réelles de l’inflation des prix des matières premières est apparue aux Pays-Bas, un pays où la quasi-totalité de la population se révolte contre l’oligarchie. Ce qui manque, bien sûr, c’est la solution : couper les liquidités à l’économie de jeu par une séparation bancaire de type Glass-Steagall et exclure les négociants non commerciaux des marchés à terme. Cela aurait pour effet instantané non seulement de dégonfler les prix des matières premières, mais aussi d’exposer l’état de faillite du système financier mondial. Pour que l’économie se rétablisse, les étapes suivantes des « Quatre Lois » de LaRouche doivent alors être mises en œuvre : banque nationale, crédit pour les projets d’infrastructure et un nouveau système monétaire et de crédit (Nouveau Bretton Woods).


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