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Attentat à l’aéroport d’Istanbul : le cerveau bénéficiait du droit d’asile dans l’UE

19 juillet 2016

Le bilan du dernier attentat à l’aéroport d’Istanbul est très lourd – 44 morts et 250 blessés. La cellule de Daech qui l’a exécuté est dirigée par le même réseau terroriste tchétchène qui avait sévi en Russie, et qui a eu tout loisir d’établir une base opérationnelle en Turquie depuis les années 1990.

Selon les médias russes et turcs, le cerveau de l’attentat est un certain Ahmed Chataïev, commandant d’une unité « principalement composée d’immigrés du Caucase du Nord » qui avaient combattu contre la Russie lors de la Deuxième Guerre tchétchène (1999-2000). Plus tard, Chataïev était considéré comme un agent de Dokka Umarov, le terroriste de Russie le plus recherché à l’époque.

Bien que la Russie l’ait mis dès 2003 sur une liste de terroristes présumés, la même année l’Autriche a accordé à Chataïev le statut de réfugié politique, car il prétendait avoir été torturé dans une prison russe. En 2008, il a été arrêté en Suède aux côtés d’autres Tchétchènes après la découverte dans son véhicule de kalashnikovs, d’explosifs et de munitions, ce qui lui a valu un an dans une prison suédoise. Le voilà arrêté en 2010 en Ukraine, où les autorités ont trouvé dans son téléphone portable des instructions pour des techniques de démolition et des photos de victimes d’attentats.

Or, la Cour européenne des droits de l’homme, de même que Amnesty International, ont sommé Kiev de ne pas l’extrader vers la Russie. Rebelote une année plus tard, lorsqu’il sera arrêté en tentant de traverser la frontière turco-bulgare, mais selon le quotidien russe Kommersant, il échappera à l’extradition grâce à l’intervention d’organisations des « droits de l’homme ».

Entre 2012 et 2015, Chataïev aurait vécu en Géorgie, où il a pu rejoindre des groupes terroristes et aurait même été emprisonné pour association de terroristes. En février 2015, il quitte la Géorgie et se rend en Syrie, où il devient haut-gradé de Daech. Alors, et seulement alors, le Département de Justice américain a cru utile de le placer sur sa liste de terroristes.

Le 29 janvier 2016, les autorités russes ont lancé un avis public, avertissant que Chataïev et d’autres cellules de Daech projetaient des attentats en Russie et en Europe. Mais les autorités occidentales ont choisi de ne pas en tenir compte, tout comme les États-Unis, en 2013-14, avaient ignoré les rapports du renseignement russe sur un certain Tamerlan Tsarnaëv, futur auteur de l’attentat du marathon de Boston.

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