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Le Brexit change la situation stratégique

19 juillet 2016

Un aspect peu commenté du vote britannique concerne son impact stratégique et militaire. Il est vrai que, outre les considérations économiques, les Britanniques rejettent aussi en grande partie la politique de guerre froide menée par l’UE. Cet aspect a été évoqué par Katrina Vanden Heuvel, la rédactrice de The Nation, dans un article paru dans le Washington Post du 28 juin.

Elle écrit : Ne serait-il pas ironique de voir le vote du peuple obliger l’UE à alléger son austérité destructrice, donner un élan à un règlement négocié en Syrie et amener l’OTAN à repenser sa position de plus en plus irresponsable envers la Russie ?

En Allemagne, Steinmeier dénonce « les bruits de botte » de l’OTAN

Cette perspective pourrait effectivement se réaliser si la pierre jetée dans la mare par le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, produit l’effet voulu dans les semaines à venir. Dans une interview donnée le 19 juin au Bild, Steinmeier a durement critiqué l’attitude de l’OTAN, l’accusant de faire entendre « des bruits de botte » ou « des cris de guerre », voire de tenir des « défilés de chars symboliques » aux frontières russes.

Ses propos ont radicalisé le débat en Allemagne et dans les pays membres de l’Alliance. Même au sein de la hiérarchie de l’OTAN, l’actuel président du Comité militaire, le général Petr Pavel, a dû reconnaître le 21 juin qu’il n’y avait aucune menace d’ « agression de la part de la Russie » et qu’ « aucune évaluation des services ne suggère une telle éventualité ».

En Allemagne, Steinmeier a été attaqué par la CDU, mais soutenu par le chef du SPD, Sigmar Gabriel, et par l’ancien chef du Comité militaire de l’OTAN, le général Harald Kujat, dont l’opinion reflète souvent le consensus en vigueur parmi les experts militaires et stratégiques, selon lequel l’Ouest est le premier responsable du conflit avec la Russie.

Les maires américains dénoncent la politique belliqueuse d’Obama

Aux États-Unis, une dénonciation inattendue de la politique belliqueuse du Président est venue de la Conférence américaine des maires, une institution non partisane représentant les villes de plus de 30 000 habitants. Lors de leur réunion annuelle du 24 au 27 juin, les maires ont adopté une résolution déplorant la modernisation des armes nucléaires décidée par Obama, tout en soulignant que les « jeux de guerre de l’OTAN » en Europe de l’Est « alimentent les tensions grandissantes entre géants nucléaires ». La résolution cite aussi l’ancien secrétaire à la Défense William Perry, affirmant que la « probabilité d’une calamité nucléaire est plus forte aujourd’hui » que pendant la Guerre froide

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