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Vers un processus de paix au Moyen-Orient ?

17 mars 2016

En amont du deuxième cycle de négociations de Genève sur l’avenir de la Syrie, qui ont commencé le 14 mars, le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est rendu en Arabie saoudite le 11 mars pour demander à ses interlocuteurs de ne pas saborder les entretiens pourparlers et de mettre fin à leurs opérations militaires au Yémen. De là, il s’est envolé pour Paris pour rencontrer le lendemain ses homologues anglais, français, allemand et italien.

Cessez-le-feu en Syrie

Entre-temps la coopération entre Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a permis de faire avancer le processus en Syrie. Contrôlé conjointement par les deux pays, le cessez-le-feu tient avec seulement quelques violations par jour. Ainsi, les tentatives de l’Arabie saoudite et de la Turquie de torpiller toute solution diplomatique ont échoué jusqu’à présent.

Tentatives de déstabilisation du Liban

Toutefois, Riyad essaie désormais de fomenter une crise majeure au Liban, terre d’accueil d’un million de réfugiés syriens, parmi lesquels les Saoudiens chercheraient à former et à armer une milice sunnite. Ils espèrent profiter de l’attrition du Hezbollah dont les forces sont déployées en Syrie où ils ont subi de lourdes pertes en hommes. Les Saoudiens viennent aussi d’annuler les 4 milliards de dollars d’aide promis aux forces armées libanaises, une décision applaudie par Benjamin Netanyahou.
 
En même temps, les travailleurs libanais commencent à être expulsés de l’Arabie saoudite alors que leurs transferts d’argent représentent 15% des revenus annuels du Liban. Face à un échec éventuel en Syrie, les Saoudiens semblent vouloir lancer une nouvelle guerre contre l’Iran par intermédiaire interposé, en déclenchant le chaos au Liban.
 
Des responsables du département d’Etat américain craignent aussi qu’Israël de son côté, l’allié de fait de l’Arabie saoudite, s’apprête à lancer de nouvelles frappes contre le Hezbollah au Liban. Des diplomates américains conseillent au gouvernement libanais d’éviter de donner le moindre prétexte à Israël d’attaquer.
 
Notons aussi que les étranges alliés que sont Israël et la Turquie – cette dernière figurant parmi les principaux fournisseurs des djihadistes en Syrie – seraient, suite à des entretiens secrets, sur le point de rétablir les relations diplomatiques.
 
Il est donc d’une importance capitale de faire avancer les négociations de Genève. La décision de la Russie de commencer à retirer ses forces militaires de Syrie va dans ce sens. Il reste encore à mettre à l’ordre du jour la nécessaire reconstruction du Moyen Orient dans son ensemble.

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