« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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16 novembre 2021
Alors que jour après jour l’imminence d’une catastrophe humanitaire en Afghanistan se précise, des voix se font entendre pour exiger le dégel des fonds appartenant au peuple afghan et actuellement bloqués par l’arbitraire de Washington.
Le Quincy Institute for Responsible Statecraft, un « groupe de réflexion » basé aux États-Unis, a interpelé l’administration Biden pour qu’elle prenne l’initiative de libérer les fonds afghans actuellement gelés suite aux sanctions du Trésor américain. La vidéo de deux minutes mise en ligne par le Quincy Institute est percutante : « l’administration Biden doit débloquer les fonds de la Banque centrale d’Afghanistan... Permettre à un pays de sombrer dans le chaos est-il un moyen efficace de lutter contre le terrorisme international ? », y déclare Adam Weinstein, qui présidera un forum de l’Institut Quincy sur ce sujet le 18 novembre. « La question qu’elle [la Maison Blanche] doit se poser est de savoir si permettre une famine massive en Afghanistan cet hiver est un coût qu’elle est prête à payer. » Il donne à la Maison Blanche « des semaines et non des mois » avant que le dés ne soient jetés et qu’il ne soit trop tard.
L’indignation face à des pratiques qui bafouent le droit international et l’expression la plus élémentaire de l’humanité se fait entendre de plus en plus clairement. Ainsi que le note Gerald Belsky, de l’Institut Schiller : « Le Centre pour le développement mondial, un groupe de réflexion de l’establishment de Washington, a organisé un séminaire sur le thème « Favoriser les flux financiers vers l’Afghanistan » le 25 octobre, avec un exposé de Shah Mehrabi et d’anciens responsables afghans. Je pense que le Dr William Byrd, principal expert afghan de l’Institut pour la paix, financé par le gouvernement américain, était également présent. Sous la pression des groupes humanitaires, ils recommandent un « déblocage limité et conditionné des fonds »et admettent qu’un certain assouplissement du régime de sanctions est nécessaire pour que l’aide puisse être fournie. » Cela semble indiquer, tout comme l’Institut Quincy qui demande le déblocage pur et simple des fonds, une intention de répondre au tollé international, car la catastrophe humanitaire qui est imminente sera imputée aux Etats-Unis.