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Syrie : nouvelle tentative de souffler sur les braises

22 mai 2019

Un rapport de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) remet en cause la version officielle de l’attaque chimique à Douma

Le 17 mai, lors d’une session extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies sur la situation humanitaire en Syrie, le représentant permanent de la Russie, Vassily Nebenzia, a averti que les terroristes de Jabhat al-Nosra comptaient lancer une provocation à l’arme chimique à Saraqib, dans la province d’Idlib, pour l’attribuer ensuite aux forces militaires russes.

Cette nouvelle mise en garde coïncide avec la divulgation d’un document de rédigé par les experts de l’OIAC qui contredit l’accusation selon laquelle l’armée syrienne serait responsable de l’attaque chimique à Douma en avril 2018. Ce rapport, non inclus dans le rapport final, a été remis, suite à une fuite, au « Groupe de travail sur la Syrie, la propagande et les médias », composé d’universitaires et de journalistes indépendants, qui suit sur le terrain la guerre civile en Syrie.

Il indique notamment que les bonbonnes de gaz utilisées lors du prétendu attentat avaient très probablement été déposées là manuellement, donc par les « rebelles » qui contrôlaient la zone, non pas par les forces syriennes. Cependant, le rapport final de l’OIAC indique que les cylindres contenant du « chlore moléculaire » avaient été largués depuis les airs, ce qui implique l’armée syrienne.

En représailles à cette attaque qui, aux dires des Casques blancs (un groupe soutenu et financé par les forces occidentales et proche d’al-Qaïda), aurait coûté la vie à 40 personnes, le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis lancèrent des missiles de croisière sur la Syrie, en violation flagrante du droit international et sans même attendre l’arrivée des inspecteurs de l’OIAC sur place. Or, aucune organisation internationale n’a été en mesure de confirmer les morts et blessés, et les quelques journalistes qui se sont rendus sur les lieux sont repartis sceptiques. Au moment même où cette attaque à l’arme chimique serait survenue, l’armée nationale syrienne était en passe de libérer Douma des groupes djihadistes d’al-Qaïda. Damas n’avait donc aucun intérêt à provoquer l’indignation de la communauté internationale avec une telle atrocité, d’autant plus que le président Trump venait d’annoncer que les troupes américaines quitteraient bientôt la Syrie.

Le Dr Piers Robinson, du Groupe de travail, a relevé une autre anomalie dans le rapport final de l’OIAC, à savoir qu’il n’avait pas été signé. « Il ne porte aucun nom. C’est très inhabituel pour les rapports finaux de l’OIAC », a-t-il déclaré. Au lieu d’utiliser le modèle de rapport technique interne à l’OIAC, il incluait « l’expertise d’organisations obscures, non identifiées et anonymes ». L’OIAC a confirmé à Mail Online que le document d’ingénierie divulgué était authentique, mais sans fournir aucune autre information.

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