« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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9 juillet 2015
La nouvelle Stratégie militaire nationale du Pentagone, rendue publique le 1er juillet, devrait réveiller les somnambules qui nous dirigent vers une guerre thermonucléaire. « La probabilité de la participation des Etats-Unis à une guerre entre Etats contre une grande puissance est faible, mais en augmentation. Si une telle guerre devait éclater, les conséquences en seraient immenses. »
« Nous soutenons la progression de la Chine et l’encourageons à devenir un partenaire pour la sécurité internationale. Cependant, les actions chinoises augmentent les tensions dans la région Asie pacifique ».
Ce document stratégique diverge considérablement de ceux publiés depuis la fin de la Guerre froide par des gouvernements tant républicains que démocrates. Celui-ci reflète l’approche de plus en plus agressive de l’administration Obama vis-à-vis de la Russie, identifiée comme étant la principale menace à la sécurité des Etats-Unis.
Bien qu’il soulève aussi l’« agressivité » iranienne dans le Golfe persique, les programmes d’armements et de missiles nucléaires de la Corée du Nord et la tentative chinoise de dominer la mer de Chine, la prétendue menace russe reste le fil conducteur de tout le texte.
Les dirigeants russes ont bien noté le changement par rapport à la dernière Stratégie militaire nationale de 2011 : d’alliée et partenaire, la Russie est devenue l’objet d’une stratégie d’encerclement des Etats-Unis et de l’OTAN.
Sans surprise, le nouveau document passe sous silence les mesures agressives de Washington et de l’OTAN, dont les systèmes antimissiles nouvellement déployés en Europe, le changement de régime en Ukraine en 2013-2014 et le positionnement avancé d’équipements de combat et de postes de commandement tout au long des frontières russes dans la région de la Mer Baltique et de la Mer Noire. Le tout pour se prémunir contre la prétendue volonté de la Russie de reprendre le contrôle sur ses voisins européens.
Dans ce contexte, la Conférence de sécurité internationale 2015 de Moscou a pointé du doigt la menace grandissante d’un conflit thermonucléaire, notamment en raison des récents déploiements de l’OTAN sur les frontières russes. La Russie a aussi modernisé tant ses forces de dissuasion stratégiques que ses forces conventionnelles depuis deux ans.
Le général Martin Dempsey, chef sortant de l’état-major américain, qui a joué un rôle clé dans tous les efforts pour éviter le conflit, faisant valoir que collaborer avec la Russie est le seul moyen de trancher des problèmes internationaux autrement insolubles, a été obligé de faire rédiger un document correspondant à l’approche confrontationnelle voulue par Barack Obama.