« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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23 mars 2022
Si la presse anglo-américaine nous a depuis longtemps habitué à ses dérives otaniennes, la ligne rouge vient d’être franchie par le Daily Telegraph et sa complaisance envers les groupes paramilitaires nazis d’Ukraine.
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Le Daily Telegraph a publié le 18 mars une longue apologie de la Brigade Azov néo-nazie en Ukraine, admettant qu’il s’agissait bien de nazis, mais qu’ils faisaient un travail formidable (sic) contre les Russes et en empêchant le gouvernement de Kiev de faire le moindre compromis avec Moscou ou les républiques du Donbas.
De par le choix même du titre : A l’intérieur d’Azov, la brigade néonazie qui tue des généraux russes et joue un jeu de propagande dans la guerre d’Ukraine, le Telegraph reconnaît implicitement la complaisance de certains milieux britanniques avec les néo-nazis - une attitude qui ne peut que rappeler la sombre période de l’ascension au pouvoir d’Hitler lorsque celle-ci a bénéficié de divers soutiens, notamment aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, entre autres.
Le Telegraph se montre très appréciatif de la capacité du bataillon Azov à produire des vidéos et des images de qualité pour vanter ses propres réalisations. Est ainsi donné en exemple l’une de ces photos publiée en mars et représentant un homme corpulent en uniforme bleu foncé gisant inconscient sur le sol enneigé, le côté droit couvert de sang, avec comme légende : « Azov a éliminé un général de division ! Et c’est par ton épée que tu vivras ! ».
Si le quotidien dénonce les tentatives de propagande du Kremlin visant à salir tous les Ukrainiens comme des néonazis, il fait néanmoins l’éloge de la machine de propagande bien huilée des nazis qui a produit les vidéos de guerre de l’Ukraine avec des drones de caméra capturant parfaitement les attaques en temps réel. Les forces armées ukrainiennes ont volontiers utilisé les vidéos d’Azov comme preuve visuelle des contre-attaques du pays contre l’armée d’invasion.
Alors que la propagation de l’idéologie néo-nazie dans la vie politique ukrainienne est une réalité qui ne peut être ignorée, le bataillon Azov est décrit comme n’a[yant] jamais eu beaucoup d’influence sur la politique ukrainienne, mais les vidéos de ses marches occasionnelles aux flambeaux ont contribué à alimenter le faux récit du Kremlin selon lequel les Ukrainiens seraient des néo-nazis.
Une affirmation surprenante alors que le Telegraph décrit comment les combattants d’Azov à l’Est ont joyeusement retroussé leurs manches pour montrer leurs tatouages nazis aux correspondants étrangers, tandis que l’équipe de M. Biletsky [le fondateur d’Azov] annonçait la création de milices locales pour faire face aux problèmes des grandes villes.
Andriy Biletsky, un raciste estimant que l’Ukraine a pour mission historique de défendre les peuples blancs contre les autres, est décrit par le Telegraph comme une personnalité politique ultra-nationaliste qui avait eu des démêlés avec la justice et avait été impliqué dans divers groupes qui jouaient avec les symboles nazis.
Le bataillon Azov, sous la direction d’Andriy Biletsky, après le coup d’État orchestré par les Anglo-Américains en 2014, a été l’une ’des nombreuses forces volontaires qui a pris en charge la lutte contre les séparatistes, tâche que l’armée ne voulait apparemment pas accomplir. Des mois plus tard, d’éminents défenseurs des droits, comme Human Rights Watch, ont fait état d’allégations crédibles de torture et d’autres abus flagrants de la part d’Azov et d’autres bataillons de volontaires.