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La tournée stratégique de Donald Trump en Asie

9 novembre 2017

Le paysage stratégique cette semaine est dominé par la visite de Donald Trump en Asie, à commencer par son arrivée à Tokyo le 5 novembre et ses entretiens avec le Premier ministre Shinzo Abe, avec qui il a développé des relations étroites, suivis par une visite à Séoul où la crise nord-coréenne figurait en haut de l’agenda.

L’étape la plus importante de sa diplomatie, de l’avis général, sera sa visite en Chine à partir du 8 novembre. Trump est le premier chef d’Etat étranger à s’y rendre depuis le XIXème Congrès du Parti communiste de Chine, au cours duquel le président Xi Jinping a pu unir le parti derrière son initiative « Une Ceinture une Route » reposant sur une coopération internationale gagnant-gagnant.

Pour souligner l’importance des relations bilatérales, des diplomates chinois évoquent une « visite d’Etat plus », marquée par une garde d’honneur militaire et d’autres « arrangements exceptionnels » en plus des honneurs habituels pour répondre à l’hospitalité dont Trump avait fait preuve en recevant Xi à Mar-a-Lago en Floride en avril dernier.

Des deux côtés, on s’est dit optimiste sur les résultats du sommet. Lors d’un discours le 1er novembre à l’université Tsinghua, Xi a réaffirmé son attachement à des relations « gagnant-gagnant » entre les deux pays. La Chine, a-t-il dit, est prête à travailler avec le côté américain « avec un regard long vers le futur et en visant haut », afin d’établir une « communauté d’avenir partagé pour l’humanité ».

Outre la péninsule coréenne, le commerce bilatéral sera un thème privilégié. On peut espérer que Trump engagera les Etats-Unis à participer à l’initiative Une Ceinture et une Route et acceptera l’offre chinoise d’aider à construire des infrastructures aux Etats-Unis, qui en ont bien besoin, le déclin économique étant le flanc faible de son administration. Lorsque Fox News a demandé le 5 novembre à Trump s’il exigerait de Beijing un plus grand accès aux marchés financiers et d’importantes concessions commerciales, Trump a répondu par la négative, car sa première préoccupation est la crise nucléaire nord-coréenne, et aussi à cause de ses relations de travail positives avec Xi. Quelques jours auparavant, il avait déclaré : « Je suis très, très proche du président chinois Xi. Je pense que beaucoup de choses positives vont se produire [au cours de cette visite]. »

Bafouant ses adversaires néoconservateurs sur un autre front, Trump a fait savoir le 4 novembre qu’il s’entretiendrait avec le président russe Poutine en marge du sommet de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique) au Vietnam. Par ailleurs, il a été confirmé que le discours d’ouverture de cet événement sera prononcé par Xi Jinping, ce qui reflète l’immense intérêt dans toute la région pour l’initiative « Une ceinture une route » et la Route de la soie maritime.

A noter que le président américain a décidé le 4 novembre de prolonger sa visite d’un jour pour pouvoir assister au Sommet de l’Asie orientale aux Philippines le 14, au lendemain de la réunion de l’ASEAN. Il appréciera sans doute la distance de Washington et de l’environnement hostile sans précédent monté contre lui par la nébuleuse de Wall Street et du gouvernement parallèle.

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