« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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27 avril 2018
En octobre 2019, le mandat de Mario Draghi à la tête de la Banque centrale européenne expirera. Son successeur présumé, l’actuel patron de la Bundesbank Jens Weidmann, est connu pour ses points de vue opposés à ceux de l’Italien.
Certains parlent déjà de la fin de l’ère Draghi et citent à ce propos le fait, rapporté par le Süddeutsche Zeitung du 16 avril, que la BCE a demandé à la Deutsche Bank de simuler un « scénario de crise » de son secteur de banque d’investissement. Le quotidien allemand souligne que c’est la première fois que l’autorité de supervision de la BCE demande une telle mesure à une banque de premier plan.
La Deutsche Bank, pour l’essentiel dirigée aujourd’hui depuis Londres contrairement à ce que son nom pourrait faire croire, est la banque la plus exposée au monde sur le marché des produits dérivés financiers. Sa banque d’investissement perd de l’argent depuis trois ans et son PDG John Cryan, un citoyen britannique, vient d’être remercié.
Apparemment, la BCE aimerait mesurer l’impact d’une possible liquidation de certaines activités sur la santé globale de la banque et si cela obligerait l’État et le contribuable à voler au secours du géant bancaire. Selon des représentants Deutsche Bank, la BCE envisagerait de prendre la même mesure à l’égard d’autres grandes institutions bancaires. Que cela soit bien le cas ou que la banque cherche simplement à se défendre, il est clair que la BCE est préoccupée par la situation. Les banques américaines et européennes continuent d’afficher des bénéfices impressionnants et de se dire sereines pour l’avenir, mais la croissance économique reste extrêmement faible. Autrement dit, elles font exactement ce qu’elles ont fait en 2007 avant le dernier grand krach.