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Greta Thunberg et la Banque d’Angleterre, même combat ?

6 décembre 2019

Greta Thunberg, qui vient d’être accueillie en star à la COP25 de Madrid, se révèle décidément un outil très utile pour l’élite financière transatlantique acculée aux pires extrémités. C’est en toute cohérence avec son idéologie férocement anti-humaine, que cette dernière tente de trouver une porte de sortie par la création d’une nouvelle « bulle », cette fois-ci une bulle verte, pour sauver le système bancaire et financier actuel. Pour ceux qui doutent encore de cette connexion, le masque est désormais tombé.

En effet, la BBC a choisi Greta Thunberg pour animer son émission d’actualités phare de Radio 4 pour un jour entre Noël et le Nouvel An. Et quelle est la première personne qui sera interviewée en tant qu’invitée spéciale de sa séquence ? Nul autre que Mark Carney, gouverneur de la Banque d’Angleterre ! Il faut savoir que M. Carney proclame haut et fort que les « risques climatiques » doivent être au centre de toutes les décisions financières à venir et que les investissements devraient être limités aux projets à faibles émissions de carbone.

Mark Carney au Forum économique de Davos de 2014, avec Christine Lagarde
WORLD ECONOMIC FORUM/swiss-image.ch/Photo Jolanda Flubache

Peut-être Mark Carney a-t-il impressionné Greta Thunberg lors de la conférence des Nations Unies sur le climat qui s’est tenue en septembre, lorsqu’il a pris la parole peu de temps après elle et approuvé ses prédictions collapsologues, toujours est-il qu’il s’est mis en avant lors de cet événement en prônant une finance verte au service d’investissements dans l’économie décarbonnée.

De son côté, en vue de la COP25, le Parlement européen avait pris les devants et adopté dès le 29 novembre une résolution déclarant une « urgence » climatique et environnementale en Europe et dans le monde. Le texte, qui a été adopté avec 429 voix pour, 225 voix contre et 19 abstentions, appelle la Commission européenne à faire en sorte que toutes les propositions législatives et budgétaires pertinentes soient pleinement alignées sur l’objectif de limiter à moins de 1,5°C le réchauffement planétaire.

Une autre résolution adoptée reprend l’engagement de l’Union européenne à parvenir à la « neutralité climatique » le plus rapidement possible, et au plus tard d’ici 2050, pour inciter Bruxelles à soumettre sa stratégie en la matière à la conférence de Madrid. Tout cela est en phase avec la priorité fixée par la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans son « new deal vert », qu’elle entend mener en pratique au cours des cent premiers jours de son mandat. Les députés de Strasbourg lui demandent d’aller plus loin et de fixer pour objectif la réduction des émissions de carbone de 55 % d’ici 2030, au lieu des 40 % par rapport aux niveaux de 1990 actuellement prévus par l’Union européenne.

Entre Mark Carney et le Parlement européen, les compagnons de route de Greta Thunberg ont en commun de servir le même maître financier.

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