« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

Accueil > Veille stratégique

Éthiopie : l’Afrique inaugure sa première voie ferrée moderne électrifiée !

19 octobre 2016

Une première pour l’Afrique : l’Éthiopie et Djibouti ont inauguré, le 5 octobre, une nouvelle ligne ferroviaire électrifiée reliant les deux capitales. La voie Addis Abeba-Djibouti a été construite et financée par la Chine, pour un investissement total de quatre milliards de dollars.

Cette ligne, longue de 752,7 km, sur laquelle les trains pourront rouler à 120 km/h, est l’œuvre du China Railway Group et de la China Civil Engineering Construction Corporation. Au lieu de sept jours, le trajet ne prendra plus que dix heures. Alors que le système routier est depuis longtemps surchargé, l’Éthiopie, enclavée, aura un accès plus rapide au port de Djibouti, par lequel passent 90 % de ses importations et exportations.

L’électrification, qui est bien moins chère que le diesel, a été possible grâce aux investissements importants de l’Éthiopie dans les barrages hydroélectriques.

Selon les déclarations faites à Xinhua, par Zeng Deli, le responsable du projet pour le compte de China Railway Group :
La voie ferrée utilise les normes technologiques chinoises tout en prenant en compte les conditions locales.

« Une Ceinture, une Route »

Construit en six ans seulement, il s’agit d’un petit miracle même pour la Chine, a-t-il expliqué. Les équipes chinoises ont déjà formé 15 000 travailleurs locaux pour construire la ligne et la faire fonctionner à l’avenir, et les formations vont se poursuivre.

La voie ferrée moderne à écartement normal est parallèle à une ligne vétuste, étroite, construite il y a un siècle par les Européens. Le gouvernement éthiopien entend bâtir des zones d’activité industrielle autour des villes situées le long de la ligne.

L’Éthiopie a réussi une croissance économique impressionnante ces dernières années, devenant l’un des piliers africains de l’initiative chinoise « Une Ceinture, une route ». Cela explique sans doute l’opération de déstabilisation lancée il y a quelques semaines contre son gouvernement.

Déstabilisation

En effet, certains tentent d’attiser les tensions ethniques parmi les Oromos, qui constituent la deuxième tribu du pays. Récemment, un festival près d’Addis Abeba a dégénéré en émeute suite à des provocations. Selon le chef de l’opposition Merera Gudina, du Congrès fédéraliste Oromo, la police aurait lancé des gaz lacrymogènes et tiré en l’air pour disperser des manifestants anti-gouvernement.

Merera s’exprimait depuis Washington, où il s’est installé après sa nomination à la National Endowment for Democracy, la principale institution américaine visant à promouvoir la politique de « changement de régime ». D’ailleurs, la plupart des dirigeants de l’opposition cités dans la presse occidentale ont élu domicile aux États-Unis, où ils occupent des postes plus que confortables à la NED, à l’université de Harvard et dans d’autres institutions « élitistes ».

Votre message