« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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27 octobre 2017
Ces dernières semaines ont vu un déferlement de mises en garde contre un nouveau krach du système financier transatlantique, entraînant bulles spéculatives et dettes toxiques dans sa chute. Du Fonds monétaire international à la Deutsche Bank en passant par la Banque des règlements internationaux, l’alarme a sonné.
En même temps, l’attention se porte de plus en plus sur l’initiative chinoise « Une ceinture, une route », qui repose sur une approche complètement différente consistant à développer l’économie physique et non à favoriser les instruments financiers. Ce thème s’est invité à la réunion annuelle de la Banque mondiale et du FMI la semaine dernière à Washington. Le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a salué les progrès de l’Initiative une ceinture une route, ajoutant qu’il était prêt à travailler avec « chacun des pays » concernés sans exception. La coopération avec la Banque asiatique d’investissements dans l’infrastructure, a-t-il précisé, fonctionne très bien, évaluation partagée à la même occasion par Jin Liqun, le directeur de cette banque fondée au départ par la Chine.
La façon dont évoluera cette dynamique sera déterminée en grande partie lors du déplacement de Donald Trump en Asie à partir du 3 novembre, où il effectuera une visite d’Etat en Chine et se rendra dans d’autres pays. Il assistera également à deux sommets (APEC et ASEAN) où il aura l’occasion de s’entretenir avec d’autres dirigeants, peut-être même avec le président russe Poutine. Si Trump décide d’engager pleinement les Etats-Unis dans le processus de l’Initiative une ceinture une route, comme le propose le président Xi Jinping, la donne internationale s’en trouvera bouleversée de fond en comble.
Cela ouvrirait la voie non seulement à des investissements chinois dans l’infrastructure délabrée des Etats-Unis, mais aussi à la création d’un cadre permettant de résoudre différents conflits et d’éviter le danger de guerre mondiale, en plaçant la coopération sur une solide base « gagnant-gagnant » et en instaurant un nouveau modèle de relations internationales.
Par conséquent, d’ici cette visite potentiellement historique, on doit s’attendre à une escalade des attaques contre Trump par les « putschistes » du gouvernement parallèle aux Etats-Unis, qui craignent plus que tout la fin de l’ère de la géopolitique. Déjà, les mensonges et la désinformation répandus par les médias établis atteignent de telles proportions que l’on n’ose plus s’y fier du tout.
C’est un problème que le secrétaire d’Etat Rex Tillerson a abordé dans des interviews accordées le 15 octobre à CNN et CBS, pour démentir les commérages persistants sur les prétendues divergences de vue entre le Président et lui-même. Quant aux relations avec la Chine, « nous avons de très bons canaux ouverts avec les Chinois, a expliqué le secrétaire d’Etat. Le président a d’excellentes relations avec le président Xi. J’ai une excellente relation avec le conseiller d’Etat [Yang Jiechi] ».
Sur le style personnel de Trump, le secrétaire a noté que « le Président est une personnalité fort peu conventionnelle, pour ce qui est de sa façon de communiquer ; il aime créer des événements qui forcent à l’action. Ainsi, le Président prend souvent des initiatives pour provoquer une action lorsqu’il estime que les choses n’avancent pas. »
Les perspectives offertes par l’Initiative une ceinture une route constitueront l’un des thèmes centraux de la conférence de l’Institut Schiller des 25 et 26 novembre près de Francfort.