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Dette : pourquoi la Grèce ne doit rien !

2 mars 2015

« Le pillage ne constitue pas une dette légitime », affirme l’économiste et politique américain Lyndon LaRouche dans une déclaration internationale appelant à soutenir le gouvernement grec. Selon lui, cette dette est illégitime et ne peut en aucun cas être remboursée. « Elle est le fruit d’une activité criminelle orchestrée par la City de Londres. Cette activité doit cesser immédiatement si l’on veut que le monde traverse les prochains mois sans voir éclater une guerre générale au centre de l’Europe. »

Le nouveau gouvernement grec demande à l’Union européenne de faire cesser non seulement le pillage sans fin du peuple grec, mais aussi cette gigantesque escroquerie orchestrée par les banques de Wall Street et de Londres, tout en permettant le retour de la croissance économique en Europe.

Le fait que des responsables grecs corrompus aient pu agir, à l’occasion, en partenaires de Goldman Sachs dans cette escroquerie ne rend pas la dette moins criminelle. Mais au lieu d’y mettre fin, la chancelière Angela Merkel et d’autres dirigeants de l’UE, ainsi que le président Barack Obama, exigent que la Grèce dégage un surplus budgétaire primaire de 4,5 % sur une base annuelle, uniquement pour rembourser une dette dite « grecque », condition qui ne pourra jamais être remplie.

Cette escroquerie relève du même schéma que celui adopté par la Réserve fédérale américaine après la crise de 2008, avec ses programmes de renflouement visant à couvrir les pertes bancaires encourues sur les subprimes et les dettes hypothécaires, tout aussi irrécouvrables.

Mario Draghi
L’actuel président de la BCE, a été vice-président de la branche européenne de Goldman Sachs de 2004 à 2005.
cyprus mail

En Europe, hormis le rachat d’obligations hypothécaires détenues par les banques américaines, les banques ont mis, de leur propre chef, des millions de prêts subprime sur le marché, non seulement destinés aux propriétaires de biens immobiliers mais aussi à des gouvernements dépourvus des moyens de rembourser, dont la Grèce. Les banques de Wall Street, en particulier Goldman Sachs, ont prêté à la Grèce tout en prétendant qu’il s’agissait d’un simple échange de devises (« currency swap ») et non d’une dette.

Cette gigantesque dette subprime européenne s’est abattue sur les banques en 2009. Les gouvernements européens se sont alors tous surendettés, afin de créer un fonds de 750 milliards d’euros, appelé Fonds européen de stabilité financière (FESF). Un total de 487,75 milliards d’euros a été dépensé pour rembourser la « dette souveraine subprime » des différents pays.

La dette grecque est un cas classique de fraude. En 2009, elle était de 180 milliards d’euros. On a ensuite « accordé » à la Grèce deux énormes renflouements, en 2010 et 2012, totalisant 246 milliards d’euros, dont moins de 10 % ont été dépensés par le gouvernement grec et plus de 90 % sont allés directement dans les coffres de Deutsche Bank, HSBC, JPMorgan Chase, et aux fonds spéculatifs. Seules les banques grecques ont eu à effacer une partie de la « dette grecque » qui leur était due, tandis que celle des banques de Wall Street et de Londres a été maintenu à 100 %.

Depuis 2010, les pays bénéficiaires (Grèce, Irlande, Portugal, etc.) sont obligés de payer la note. Ils ont imposé à leur population des mesures d’austérité draconiennes, provoquant émigration massive, augmentation de la mortalité et baisse de la natalité. Voilà pourquoi le nouveau gouvernement grec exige aujourd’hui que l’Europe mette fin à cette escroquerie globale, et qu’elle efface cette dette impayable, tout en investissant dans la productivité économique en construisant de nouvelles infrastructures.

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