« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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11 septembre 2015
Le 3 septembre, la Chine a célébré le 70ème anniversaire de sa victoire sur le Japon. C’est la première fois que la Chine commémore la fin de « la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise » avec un défilé militaire. Un message clair au moment où le président Obama tente de consolider son « pivot asiatique » contre la Chine, en renforçant la présence militaire américaine dans cette région.
Pour la première fois aussi, la Chine a exposé ses nouvelles capacités aériennes et maritimes, indiquant une modification de la doctrine militaire, basée jusqu’à présent sur les forces terrestres pour sa défense.
En même temps, soulignant la nature universelle de la victoire en 1945 et la nécessité de maintenir l’ordre mondial de l’après-guerre, les Chinois ont invité des délégations internationales. Vingt chefs d’Etat s’étaient déplacés en personnes, mais les pays de l’UE ont refusé d’envoyer des représentants de haut niveau, mis à part la République tchèque dont le président Milos Zeman était présent, et la France qui a envoyé son chef de la diplomatie Laurent Fabius.
En outre, des anciens combattants de la Deuxième guerre mondiale de nombreux pays ont pris par au défilé. Exprimant le nouveau sens d’unité nationale voulu par le président Xi, des anciens combattants des armées communistes et du Kuomintang étaient côte à côte.
Sur le podium à côté du président Xi figurait Vladimir Poutine, l’invité d’honneur des cérémonies tout comme l’avait été Xi lors des commémorations de la fin de la Deuxième guerre mondiale à Moscou.
Malgré de fortes pressions américaines, la présence à la célébration de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye à qui on a accordé une place privilégiée à tous les événements, constituait un autre aspect marquant. Au défilé, elle était assise sur le podium à la droite du président Poutine. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon, Coréen lui aussi, a également résisté aux appels au boycott de Washington, pour y assister.
Le président Xi, dans son allocution, a lancé un appel fort à la paix : « Nous devons tirer les leçons de l’histoire et nous dédier à la paix. Le respect mutuel, l’égalité et le développement pacifique, voici la voie à emprunter. » Tous les pays, proposait-il, devraient bâtir « un nouveau type de relations internationales basées sur la coopération gagnant-gagnant et avancer la noble cause de la paix et du développement mondiaux ».
Le message global de la commémoration était clair : la Chine possède désormais de formidables moyens de se défendre en cas de menace extérieure, tout en restant attachée au maintien d’un monde pacifique pour favoriser son propre développement et celui du monde. Le programme chinois de Ceinture économique et de Route de la Soie maritime, et la collaboration étroite avec la Russie sur ces projets présentent une perspective prometteuse pour un monde aux prises avec une gravissime crise financière et la menace de guerres majeures.