« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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31 mai 2019
Les élections au Parlement de Strasbourg sont désormais derrière nous. Bien que présentées comme un duel entre forces « pro » et « anti » UE, ou « européistes » contre « populistes », on a surtout constaté l’absence de débat de fond sur la politique à suivre.
Bref, il y aura une plus forte faction de « populistes » dans le nouveau parlement, mais sans le raz-de-marée qu’annonçaient leurs adversaires dans un scénario apocalyptique. Les deux grands blocs, le PPE et le S&D, ne jouiront plus de la majorité qu’ils partagent depuis le début de l’institution. Et pourtant, en termes de pouvoir, le parlement de Strasbourg en a très peu. Il se contente plus ou moins d’approuver ou de rejeter des textes proposés par la Commission. Ce qui lui a valu le sobriquet de « plus grand lieu de parlotte » d’Europe.
Cependant, l’aspect le plus symptomatique des résultats est sans doute la montée en puissance des partis écologistes-verts dans de grands pays de l’Union européenne, notamment la France et l’Allemagne, en surfant sur des peurs irrationnelles soigneusement entretenues pas les medias. En Allemagne, les Verts ont dépassé les sociaux-démocrates pour devenir le deuxième parti après la CDU, tandis qu’en France, Europe Ecologie Les Verts atteint 13,5 % des voix. Ce résultat fait suite à un tapage médiatique intensif dans les semaines ayant précédé le vote sur les dangers du « réchauffement climatique » pour la planète (tandis que les cartels financiers et industriels responsables de désastres environnementaux bien documentés sont curieusement épargnés). Les jeunes ont été particulièrement ciblés avec comme conséquence des manifestations amplement médiatisées sur le thème « faute de réduire les émissions de carbone, c’est la fin du monde assurée dans 12 ans ou moins », les autres partis traditionnels tentant de surfer sur cette vague dans l’espoir de profiter de cette manne électorale.
L’échec de l’Union européenne apparaît peut-être le plus flagrant dans la situation ridicule au Royaume-Uni. Face à l’impossibilité de parvenir à un accord avec Bruxelles sur un Brexit, trois ans après le référendum, et dans l’attente de la démission mélodramatique du Premier ministre Theresa May, la population britannique s’est rendue aux urnes pour élire des députés à un parlement dont ils ne devraient même pas faire partie ! Comme prévu, le parti du Brexit de Nigel Farage a obtenu 31,7 % des voix, tandis que les conservateurs de May sont en chute libre, finissant avec seulement 9,1 %, et que les travaillistes n’enregistrent plus que 14 % des voix.
Mais la réalité, c’est qu’il n’y a pratiquement pas eu de débat en Europe sur l’effondrement financier imminent ni la faillite du système bancaire, aucune discussion sur les perspectives ouvertes par la Nouvelle Route de la soie, aucune vision de grands projets pour le développement de l’Europe, sans parler de l’Afrique...
Comme Helga Zepp-LaRouche l’a souligné le 27 mai, il existe clairement deux dynamiques dans le monde aujourd’hui, l’une favorisant la coopération gagnant-gagnant et le développement mutuel, l’autre visant à sauver l’ordre transatlantique en voie de disparition et l’Union européenne se situe malheureusement dans la mauvaise.