« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Coalition internationale pour la paix

Où sont les leaders courageux ? Agir sur l’histoire par la beauté #72

21 octobre 2024

Réunion de la Coalition internationale pour la paix du 18 octobre
Invités :

  • Mossi Raz, ancien membre de la Knesset, ancien directeur général de La Paix Maintenant et ancien parachutiste de l’armée israélienne.
  • Graham Fuller, ancien diplomate américain, fonctionnaire de la CIA et spécialiste de l’islam.
  • Vidéo de Jeffrey Sachs, économiste américain et analyste des politiques publiques, professeur à l’université de Columbia.
  • Diane Sare, candidate indépendante au Sénat de New York

Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller, a introduit la 72e réunion hebdomadaire de la Coalition internationale pour la paix, en soulignant qu’avec l’assassinat par Israël du chef du Hamas, Yahya Sinwar, tout est réunit pour une escalade de la guerre en Asie du Sud-Ouest, contrairement aux proclamations de certains dirigeants américains. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou est, on le sait, déterminé à attaquer l’Iran mais la Russie a averti Israël de ne pas attaquer les installations nucléaires iraniennes. En outre, l’Iran a reçu de la Russie des systèmes de missiles avancés nécessitant l’aide de spécialistes russes pour les faire fonctionner tandis que 100 soldats américains sont arrivés en Israël pour aider à faire fonctionner le nouveau système de missiles THAAD, une situation grosse d’une confrontation directe entre les États-Unis et la Russie. Pendant ce temps, le nettoyage ethnique se poursuit en Palestine, avec Israël qui a déclaré les quelques 400 000 présents dans le nord de Gaza sont assimilés à des « combattants ».

En Ukraine, l’évidence est « qu’il n’y a aucune chance au monde que l’Ukraine puisse gagner contre la Russie ». Néanmoins, Volodymyr Zelensky exige que l’Ukraine soit immédiatement admise au sein de l’OTAN ou qu’elle reçoive des armes nucléaires. L’un ou l’autre scénario mène à la Troisième Guerre mondiale.

En Chine, le directeur général du département chinois de contrôle des armements du ministère des Affaires étrangères, Sun Xiaobo, a lancé un appel similaire à celui de Mme Zepp-LaRouche en faveur d’une nouvelle architecture de sécurité et de développement, un développement jugé encourageant par celle-ci.

Mossi Raz, ancien membre de la Knesset israélienne, ancien directeur général de La Paix Maintenant et ancien parachutiste de l’armée israélienne, est ensuite intervenu pour préciser ce qui n’est pas toujours évident dans la plupart des esprits : « Il est clair qu’il s’agit d’un conflit qui n’oppose pas seulement deux partenaires. (...) Il s’agit d’une guerre mondiale que nous ne pouvons pas ignorer. C’est devenu une guerre mondiale à laquelle nous devons mettre fin ». Les militants pacifistes, tant en Palestine qu’en Israël, tiennent le même discours : libérer les otages des deux côtés, mettre fin aux hostilités et s’orienter vers une solution à deux États. M. Raz a rendu compte de manière positive de la discussion qui a eu lieu le 17 octobre au Vatican entre le pape François, l’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert et l’ancien ministre palestinien des affaires étrangères Nasser Al-Kidwa, sur une proposition de paix israélo-palestinienne.

Graham Fuller, ancien fonctionnaire de la CIA, politologue et spécialiste de l’islam, a averti que les actions d’Israël au Moyen-Orient étaient le principal accélérateur de la crise dans toute la région. Il a dénoncé « l’inaction stupéfiante de l’Occident ». Il s’est dit encouragé par l’action des étudiants aux États-Unis et par le fait que la politique étrangère commence à jouer un petit rôle dans la course à la présidence.

Selon M. Fuller, Israël ne cherche plus seulement à se venger du 7 octobre, il s’agit d’une excuse pour un nettoyage ethnique plus large et pour l’expansionnisme israélien. D’autres États de la région mettent leurs différences de côté d’une manière qui était impensable il y a encore un an. « Le centre de gravité géopolitique s’éloigne de l’Occident ».

Mme Zepp-LaRouche a répondu en soulignant qu’il fallait arrêter la course à « Eretz Israel » (le Grand Israël) et passer à des politiques dans l’intérêt mutuel de tous les pays de la région.

Elle a également déclaré que la réunion du Vatican était porteuse d’espoir, mais qu’elle n’était pas suffisante, ce qui a donné lieu à un échange fructueux entre elle et Mossi Raz sur la manière dont des solutions partielles peuvent s’inscrire un cadre plus large, par exemple le plan Oasis proposé par l’Institut Schiller pour la région.

Jose Vega, candidat indépendant de LaRouche au Congrès du Bronx, a lu des extraits de lettres récemment publiées de Leah Rabin, la veuve récemment décédée de l’ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin (le négociateur des accords d’Oslo, assassiné il y a 29 ans, le 4 novembre 1995) et a invité M. Raz à dire s’il partageait ce point de vue, ce à à quoi il a répondu par l’affirmative. Cependant, le problème n’est pas seulement Netanyahou, tout comme avec le Hamas, ce n’est pas seulement Sinwar. Le problème est que la majorité des Israéliens soutiennent la guerre.

Mike Billington, du magazine Executive Intelligence Review, a passé un extrait d’une interview vidéo avec le professeur Jeffrey Sachs, économiste américain, analyste des politiques publiques et professeur à l’université de Columbia. Il y décrivait notamment l’arrestation d’étudiants pour à la paix en Palestine, suite aux politiques d’intimidation des administrateurs d’université par le Congrès.

De manière impromptue, et en relation avec le prochain rassemblement pour la paix organisé par les campagnes de Diane Sare et Jose Vega qui incluera de la musique classique, Jeffrey Sachs a partagé un souvenir lors d’un sommet du G20 auquel il participait et comment, à l’occasion d’un concert organisé pour la circonstance, il avait vu comment les dirigeants du G20 avaient été touchés par une interprétation du final de la 9e symphonie de Beethoven. Dans une situation aussi dramatique que celle où le monde se débat aujourd’hui, il est impératif de s’adresser et d’essayer de réveiller ce qui est proprement humain en tout individu, qu’il soit un simple citoyen ou un dirigeant.

D’autant que le problème est plus profond et dépasse de loin le seul conflit israélo-palestinien. Il a été lancé peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale par l’État profond américain - l’État sécuritaire - et il est passé à la vitesse supérieure au cours de ce siècle ; la « prétention extraordinaire d’être la seule superpuissance » doit être réexaminée.

C’est en substance ce qu’a déclaré Diane Sare, candidate indépendante de LaRouche au Sénat américain à New York en affirmant que « Nous devons d’une manière ou d’une autre changer la trajectoire des États-Uni. (...). Les adversaires de la civilisation ont vraiment une mauvaise compréhension du pouvoir », parce qu’ils pensent qu’il émane de l’utilisation de la force. Un Martin Luther King comprenait cela parfaitement.

Pendant la période de discussion, une vidéo d’une manifestation anti-guerre en Allemagne a été présentée. Helga Zepp-LaRouche a souligné que les Russes n’étaient pas à l’origine du conflit avec l’Ukraine. En réponse à une question sur le dialogue entre cultures, Zepp-LaRouche a rappelé que lorsque des personnes de cultures différentes se réunissent informellement et se rencontrent face à face, spontanément elles s’entendent amicalement. C’est parce que, à l’opposé de ce qui est répété ad nauseam, les gens sont naturellement bons. En revanche, décourager cette bonté, créer à son encontre un doute perpétuel, est essentiel pour les besoins d’un ordre de domination, comme on le voit avec les conflits et la misère créés par des intérêts puissants, pour leurs propres motivations.

Interrogée sur le rôle des Britanniques, Zepp-LaRouche est revenue sur la méthode ancestrale l’Empire britannique consistant à diviser pour régner, de « toujours semer la méfiance pour manipuler ». Elle a évoqué pour les participants la conférence de Bandung de 1955, au cours de laquelle les dirigeants du Sud ont rappelé aux États-Unis que la révolution américaine était la première révolution anticolonialiste. L’Empire britannique existe toujours mais sous une autre forme, et les États-Unis ont malheureusement se sont malheureusement persuadés qu’il fallait l’utiliser comme modèle de politique étrangère.

Dans ses remarques finales, Zepp-LaRouche a fait état des tentatives majeures pour déstabiliser les nations des BRICS comme par exemple l’Argentine qui a été en quelque sorte travaillée au corps jusqu’à revenir sur sa décision d’adhérer. Après avoir montré comment certains dirigeants des BRICS ou du Sud planétaire sont des dirigeants totalement engagés au progrès de leurs nations respectives, Mme Zepp-LaRouche a rappellé qu’il fut un temps où l’Europe comptait des hommes d’État comme Konrad Adenauer et Charles de Gaulle, mais aujourd’hui nous avons des dirigeants qui sont des nains. En conclusion, il faut arriver à surmonter la géopolitique, car les efforts actuels pour diviser le monde en deux blocs sont la source du danger de guerre.

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