« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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La plus belle Renaissance #104

5 juin 2025

Compte-rendu de la réunion de la CIP du vendredi 30 mai qui a marqué le deuxième anniversaire de sa fondation.

Helga Zepp-LaRouche a commencé en rappelant que les tensions autour de la guerre en Ukraine s’étaient fortement accrues au cours de la semaine dernière. Pour autant, « tout n’est pas perdu », en dépit du fait que « Trump ait utilisé un langage très peu diplomatique » à l’égard de Vladimir Poutine. Étonnamment, Trump a déclaré qu’il n’avait pas été informé de ce qui semble avoir été une tentative d’attaque par drone de l’Ukraine contre l’hélicoptère de Poutine.

Mme Zepp-LaRouche a exprimé un optimisme prudent quant à la prochaine série de pourparlers entre l’Ukraine et la Russie, qui se tiendra le 2 juin à Istanbul. Elle a mis en garde contre le danger représenté par l’intention du chancelier allemand Friedrich Merz de fournir des missiles Taurus à l’Ukraine. Un expert militaire respecté de l’émission d’information russe « 60 Minutes » a récemment évoqué la possibilité d’utiliser des missiles hypersoniques Orechnik pour détruire l’usine de Schrobenhausen, en Allemagne, où sont fabriqués les Taurus. La politique de Merz, a-t-elle déclaré, rappelle au monde ce que l’Allemagne a fait il y a 80 ans lorsqu’elle a attaqué l’Union soviétique, et les commentaires officiels russes se sont arrêtés à « un millimètre près » de dire que l’Allemagne était revenue au nazisme. Elle a exhorté les participants à regarder son dialogue avec le professeur Ted Postol en début de semaine et a commenté le « changement marqué » dans le discours occidental reconnaissant le génocide à Gaza, une reconnaissance qui reste « trop modeste et trop tardive » au regard des tueries qui se poursuivent sans relâche.

Graham Fuller, ancien diplomate américain, responsable de la CIA et spécialiste de l’islam, a déclaré que la situation des dirigeants européens ressemblait à une « folie collective » et que l’Europe devait accepter son important voisin, la Russie. Il a commenté un article paru dans l’American Conservative, qui soulignait les propos tenus par Trump la semaine dernière en Arabie saoudite, lorsqu’il a déclaré que ce n’était pas son travail de scruter le cœur et l’esprit des dirigeants mondiaux, mais plutôt celui de Dieu. Fuller a suggéré que cela pourrait signifier que Trump « s’éloigne de la vision néoconservatrice classique », qui, à l’instar de Léon Trotsky, appelle à une « révolution mondiale ». Trump rejette cette approche ; selon Fuller, la vision du monde de Trump n’est pas idéologique, elle est « fondamentalement économique, transactionnelle », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il la résumerait ainsi : « faire des affaires, pas la guerre ».

Fuller a déclaré qu’il n’était pas d’accord avec son estimé collègue John Mearsheimer pour qui les États-Unis et la Chine sont destinés à s’affronter en raison de leur taille. Il a rappelé aux participants la politique turque du « zéro ennemi », préconisée par l’ancien ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoğlu. Selon M. Fuller, Trump se rend compte que la politique du Premier ministre Benjamin Netanyahou est en train de transformer Israël en un État paria, et que le soutien continu des États-Unis peut être « extrêmement coûteux sur le plan diplomatique ». Les États-Unis sont laissés de côté dans les développements spectaculaires autour des BRICS, etc., et Trump le reconnaît intuitivement. Contrairement à ses prédécesseurs immédiats, Trump est prêt à dialoguer avec les « principaux pays qui comptent ».

Bien qu’en désaccord avec Trump sur les questions d’immigration et d’éducation, notamment « sa guerre contre Harvard », Fuller se réjouit de la possibilité que Trump puisse prendre ses distances avec la vision néoconservatrice, même s’il a souligné plus tard, pendant la période de discussion, qu’il était trop tôt pour conclure que tel était le cas. Il a conclu ses commentaires en rappelant aux participants la célèbre citation du président John Quincy Adams : « L’Amérique [...] ne part pas à l’étranger en quête de monstres à détruire. »

Ce qui a suivi était un clip vidéo de cinq minutes tiré de la discussion diffusée en ligne le 28 mai par Mme Zepp-LaRouche avec Theodore Postol, professeur émérite de science, technologie et sécurité nationale au Massachusetts Institute of Technology. Pour Ted Postol : « Nous avons affaire à des dirigeants hallucinés en Occident », qui flirtent avec l’extinction thermonucléaire de l’humanité. Heureusement, « Poutine est un homme qui ne se laissera pas provoquer... Si quelqu’un le tue, que Dieu nous vienne en aide ». Helga Zepp-LaRouche a répondu en disant que « toute personne sensée devrait se réjouir » que Trump et Poutine tentent de normaliser leurs relations. Après que les États-Unis aient perdu toutes les guerres depuis le Vietnam jusqu’à aujourd’hui, on pourrait également penser que la politique serait réévaluée, mais rien n’indique qu’une telle réflexion ait lieu.

En Russie, il semble avéré que l’hélicoptère de Poutine a bien été la cible d’une attaque de drones, tandis qu’aux États-Unis, la directrice du renseignement national Tulsi Gabbard a identifié la menace de mort proférée par l’ancien directeur du FBI James Comey à l’encontre de Trump.

Daniel Burke, militant de l’organisation LaRouche et modérateur du panel des jeunes, a présenté un rapport sur la conférence du Schiller Institute qui vient de s’achever. Les participants ont pu voir des vidéos inédites de Lyndon LaRouche s’adressant à des jeunes sur ce que signifie d’« être immortel », à savoir le fait de participer à une mission essentielle pour l’humanité et dont les conséquences se poursuivent de manière bénéfique même après votre mort.

Jose Vega, candidat à la Chambre des représentants des États-Unis dans la 15e circonscription électorale de New York, a décrit le témoignage du Dr Feroze Sidhwa devant le Conseil de sécurité des Nations unies, au sujet du génocide en cours à Gaza, qui a fait l’objet d’une couverture médiatique importante dans les médias indépendants ainsi que dans certains médias grand public.

Au cours de la discussion qui a suivi, un journaliste a fait remarquer qu’au fil du temps, la perception selon laquelle Netanyahou menait la guerre à Gaza pour des raisons de sécurité a changé, après son sabotage évident des efforts visant à libérer les otages. La guerre a été détournée par l’extrême droite du gouvernement israélien, qui souhaite un nettoyage ethnique. Netanyahou veut prolonger la guerre afin d’empêcher la formation d’une commission d’enquête qui examinerait son rôle dans les attaques du 7 octobre 2023.

Un militant de Washington, D.C. a décrit une campagne visant à demander au pape Léon XIV de se rendre à Gaza. En réponse, Tim Rush, dirigeant de l’Institut Schiller, a rendu compte d’une campagne visant à diffuser la lettre ouverte au pape qui a été présentée lors de la réunion de la CIP il y a deux semaines et qui a maintenant été signée par environ 600 personnes. Elle a été traduite dans une demi-douzaine de langues.

Anastasia Battle a signalé qu’une nouvelle Flottille de la liberté venait de mettre les voiles vers Gaza, avec de la nourriture et des médicaments pour les Palestiniens.
Steve Starr, expert en armes nucléaires et intervenant régulier à la réunion, a soumis une note commentant un reportage de RT selon lequel l’Ukraine aurait eu besoin de l’aide des États-Unis pour cibler l’hélicoptère de Poutine, en fournissant les drones et les renseignements en temps réel nécessaires au ciblage. Si tel est le cas, a demandé Starr, des éléments du Pentagone ont-ils autorisé cela, dans le dos de Trump ? Fuller a exprimé l’espoir que nous n’ayons pas encore atteint ce niveau de folie. Helga Zepp-LaRouche a insisté pour qu’une enquête approfondie soit menée sur cet incident, estimant qu’il n’était pas productif de spéculer tant que cette enquête n’était pas terminée. Nous ne savons pas encore s’il s’agissait d’une tentative d’assassinat ou simplement d’une attaque à grande échelle par des drones contre la zone où l’hélicoptère opérait.

En réponse à une question d’Allemagne, Mme Zepp-LaRouche a exhorté tout le monde à lire l’EIR Daily Alert, ce que Fuller a appuyé avec enthousiasme. Dans ses remarques finales, il a de nouveau vivement recommandé l’EIR Daily Alert, soulignant que sa propre expérience dans le domaine du renseignement depuis des décennies lui permettait de confirmer que ce media était d’une qualité exceptionnelle et méritait d’être largement lu.

Mme Zepp-LaRouche a rejoint Graham Fuller à propos du « merveilleux discours » de John Quincy Adams sur toutes les Renaissance qui ont permis de sortir de l’âge des ténèbres ; en Europe, c’est le mouvement humaniste de Nicolas de Cues, de Dante et de Pétrarque, ainsi que le Concile de Florence qui ont redonné vie à Platon. C’est ce que nous devons faire maintenant, et nous aurons « la plus belle Renaissance, celle que nous ne pouvons même pas encore imaginer ».

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