« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Coalition internationale pour la paix
7 avril 2025
Compte-rendu du vendredi 4 avril
Helga Zepp-LaRouche a ouvert la réunion de la CIP par un avertissement à l’administration Trump, concernant son projet d’attaque contre l’Iran, le qualifiant de piège ourdi par le parti de la guerre contre le président Trump. Elle a prédit qu’une telle guerre pourrait entraîner une hausse spectaculaire des prix du pétrole et déclencher un effondrement financier qui, pour finir, conduirait non pas à une « décapitation » de l’Iran, mais à celle du président Trump !
Pendant la campagne électorale de Trump, de nombreux partisans du ’MAGA’ avaient espéré un renversement de la politique de « guerre sans fin », aujourd’hui, ils ont déjà perdu toute illusion et sont en colère à cause de la guerre avec le Yémen et peut-être avec l’Iran. Mme Zepp-LaRouche a rappelé aux participants que l’Iran, comme tout autre pays souverain, a le droit d’avoir un programme nucléaire pacifique.
A propos de la situation européenne, elle a montré comment l’UE offrait elle-même les preuve au vice-président américain J.D. Vance qu’il avait raison dans ses remarques à Munich, lorsqu’il déclarait que l’Europe n’était plus démocratique. La dernière en date est la décision de justice mettant de facto Marine Le Pen dans l’impossibilité de participer à l’élection présidentielle de 2026 après avoir été reconnue coupable de détournements de fonds, une condamnation dont le caractère politique saute aux yeux, notamment lorsqu’on le compare à celui de Christine Lagarde, condamnée en 2016, pour avoir détourné un montant beaucoup plus important en 2008, mais qui n’a pas été emprisonnée en raison de sa « personnalité », de sa « réputation internationale », en tant qu’ancienne ministre des Finances et patronne du FMI, et qu’elle bataillait à l’époque contre une « crise financière internationale ».
Mme Zepp-LaRouche a également insisté sur l’importance d’un article « incroyablement choquant » qui vient d’être publié dans le New York Times sur la guerre en Ukraine. Cet article démonte de manière décisive la thèse néoconservatrice selon laquelle l’invasion russe était « non provoquée » et, selon Mme Zepp-LaRouche, « il confirme que la version russe de l’histoire était la bonne ». Les agents de l’armée américaine et de la CIA à Wiesbaden, en Allemagne, ont été engagés en permanence tout au long de la guerre dans la planification et le soutien technique. L’administration Biden a officiellement refusé l’autorisation de certaines opérations, mais l’a secrètement accordée. Il s’agit d’une guerre par procuration depuis le début.
Steven Starr a présenté des extraits vidéo, accompagnés de ses propres commentaires, de plusieurs de ses collègues, dont Patrick Henningsen, de 21st Century Wire Media, qui a fait remarquer que l’Iran n’est pas le seul État au seuil nucléaire, mais que Trump ne menace pas ces autres États. M. Starr a rappelé qu’Israël dispose de 200 à 300 armes nucléaires.
Dans un autre extrait vidéo, Scott Ritter a affirmé que l’Iran « agite le drapeau rouge devant le visage de Trump » et que la conséquence pourrait être une campagne aérienne stratégique globale contre l’Iran, y compris l’utilisation d’armes nucléaires. L’Iran possède de l’uranium enrichi à 60 % qui pourrait être rapidement transformé en armes nucléaires.
Alors que M. Ritter se concentre sur cette guerre régionale, son collègue Larry Johnson, autre expert de la question, qui a participé à la même interview vidéo, a déclaré qu’il ne pensait pas que les Russes pourraient accepter une attaque contre l’Iran. En réponse, Mme Zepp-LaRouche a déclaré que Scott Ritter ne tenait pas compte de la situation dans son ensemble. L’Asie du Sud-Ouest n’est que le ’cockpit’ des ambitions géopolitiques anglo-américaines. Le fait que Poutine et Trump aient entamé un dialogue est ce qui motive la volonté de guerre, tant en Asie qu’en Europe. M. Starr a ajouté que si Trump pense qu’il peut compartimenter sa relation avec la Russie et la séparer d’une guerre contre l’Iran, il se trompe. Il a également averti que les sionistes chrétiens du cabinet Trump ne sont pas rationnels et que leur politique découle de croyances religieuses fondamentalistes, citant le secrétaire d’État Marco Rubio comme exemple.
Hillel Schenker, militant pacifiste israélien de longue date et co-rédacteur en chef du Palestine-Israel Journal, a indiqué que Benjamin Netanyahou, confronté chaque jour à un nouveau scandale, était en grande difficulté. Une nette majorité d’Israéliens s’oppose à lui. M. Schenker a affirmé que, selon de nombreux sondages politiques, la majorité des citoyens israéliens souhaitent revenir aux accords de cessez-le-feu et désapprouvent clairement le gouvernement de M. Netanyahou. Pourtant, malgré la baisse de sa cote de popularité, M. Netanyahou conserve 87 sièges à la Knesset (parlement).
M. Schenker a appelé à une alliance mondiale pour une solution à deux États au conflit israélo-palestinien. Il est optimiste en raison du rôle des Saoudiens, les dirigeants de facto du monde arabe, qui ont besoin de bonnes relations avec les États-Unis et Israël pour construire une économie moderne post-pétrolière. L’Arabie saoudite s’engagera dans ces relations, à condition qu’il y ait une voie vers un État palestinien.
Gershon Baskin, activiste social et politique, et chercheur sur le conflit israélo-palestinien et le processus de paix, dans une interview vidéo qu’il a accordée à Gerald Belsky de l’EIR, a déclaré que Netanyahou prétend que le renouvellement de la pression militaire sur Gaza est destiné à libérer les otages du Hamas, mais nous savons par expérience qu’il s’agit en fait d’un ’prétexte’, et que Netanyahu a des motivations totalement différentes. M. Baskin a passé en revue les efforts en cours pour parvenir à une solution à deux États et a déclaré que nous devions sortir de l’impasse dans laquelle les deux parties croient qu’elles n’ont pas de partenaire pour la paix de l’autre côté. Jose Vega a rendu compte de l’activisme mené dans toute la ville de New York dans le cadre de sa campagne.
Donald Ramotar, ancien président du Guyana, a fustigé les médias d’entreprise qui refusent de rendre compte de l’ampleur réelle de la tragédie à Gaza, et a noté les efforts de l’administration Trump pour faire taire toute critique de ce que font les Israéliens. Il est d’accord avec Mme Zepp-LaRouche pour dire que l’article du New York Times devrait être largement diffusé. Il s’est fait l’écho des préoccupations des autres orateurs concernant une guerre contre l’Iran et a salué le courage des Houthis qui tentent de lutter contre le génocide des Palestiniens de Gaza. Il a également fait remarquer que l’administration américaine est engagée dans une tentative de discréditer les institutions internationales, y compris l’ONU, tout en sapant la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice.
Dennis Speed, a cité la réponse de Martin Luther King à la guerre israélo-arabe de juin 1967 : « Ce qu’il faut, c’est la sécurité pour Israël, et le développement pour les Arabes ». Mme Zepp-LaRouche a rajouté que l’on pouvait considérer King comme un partisan implicite du plan Oasis.
Dennis Small a répondu à une question sur les nouveaux tarifs douaniers en avertissant qu’ils pourraient déclencher l’explosion totale du système financier, à l’image d’une étincelle dans une pièce pleine de dynamite. Un participant, auteur de plusieurs livres sur les armes nucléaires, a réagi aux commentaires de Scott Ritter en affirmant que l’Iran n’avait enrichi l’uranium à 60 % qu’après que Trump lui ait bloqué l’accès aux isotopes médicaux, et a ajouté qu’une attaque contre l’Iran conduirait à une guerre mondiale et non régionale.
Choisissant ses mots avec précaution en raison de l’environnement actuel de censure, Helga Zepp-LaRouche a déclaré que les dirigeants européens « méritaient une enquête criminelle ». Prenant l’exemple de l’Allemagne où, dans certains endroits reculés du pays, on n’hésite pas à envoyer des recruteurs dans les écoles pour essayer de mobiliser des jeunes de 17 ans pour le service militaire.
Dans ses remarques finales, elle est revenue sur un thème commun aux réunions de la CIP, à savoir ce qui a été proposé dans les « Dix principes d’une nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement » .