« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
Accueil > Notre action > Coalition int. pour la paix
4 septembre 2024
Compte-rendu de la 65ème réunion de la CIP
La réunion qui s’est tenue le 30 août a mis l’accent sur le fait que le monde est au bord d’une guerre nucléaire déclenchée par les États-Unis et l’OTAN et que cette menace doit être contrée à la fois par des manifestations de masse dans le monde entier pour mettre fin à la folie et par un effort pour améliorer la qualité de la réflexion de la population et de ses dirigeants afin d’adopter des solutions qui sont manifestement possibles.
Helga Zepp-LaRouche a ouvert la réunion avec ce qu’elle a décrit comme un « rapport extrêmement troublant » selon lequel, bien que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU aient réaffirmé qu’ « une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée », les États-Unis et l’OTAN militent actuellement en faveur d’une telle guerre. Elle a invité les participants à lire un article de l’expert en armes nucléaires Ted Postol, qui rend compte du nouveau document sur la posture nucléaire (qui n’a toujours pas été rendu public) adopté par le président Biden en mars 2024, selon l’article de David Sanger paru dans le New York Times du 20 août. Les États-Unis se préparent à mener une guerre nucléaire sur trois fronts, contre la Russie, la Chine et la Corée du Nord, en éliminant tous les missiles balistiques intercontinentaux ’ICBM’ dans les silos en Russie et en Chine grâce à l’utilisation de « super fusibles » améliorant la précision des têtes nucléaires américaines existantes.
Ted Postol qualifie cette idée de folie totale, d’autant plus que la Russie possède des sous-marins lanceurs d’engins ’Poséidon’ capables de lancer des armes nucléaires depuis les ports des principales villes américaines et européennes. Mme Zepp-LaRouche est d’accord pour dire que l’idée de combattre et de gagner une guerre nucléaire est à la fois fausse et cliniquement insensée, car elle pourrait mettre fin à la civilisation. Elle a ajouté que l’acceptation par l’Allemagne de la décision américaine de déployer des ’ICBM’ à longue portée en Allemagne à partir de 2026, une décision prise sans aucune consultation, même avec d’autres pays de l’OTAN, est une soumission virtuelle à la perte totale de souveraineté. Elle a souligné que l’exemple historique d’une action unilatérale de l’Allemagne suscitera de profondes inquiétudes dans toute l’Europe et a appelé à un débat public immédiat et de grande ampleur sur cette décision.
Larry Johnson, ancien analyste de la CIA et l’un des cofondateurs de l’association Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS), a mis en évidence le mythe selon lequel le déploiement de F-16 en Ukraine serait l’arme miraculeuse (’Wunderwaffen’) qui permettrait de gagner la guerre pour l’Ukraine. Or un F-16 vient déjà d’être détruit et son pilote tué. Cela montre, a-t-il dit, que « quels que soient les plans, le risque que l’inattendu se produise est très élevé ». C’est également vrai pour les armes nucléaires.
Glenn Diesen, célèbre analyste norvégien des affaires stratégiques, a décrit la crise actuelle comme « le moment le plus dangereux de l’histoire ». Le monde unipolaire sous domination anglo-américaine s’est effondré, a-t-il déclaré, mais ils n’ont pas de « plan B ». Il n’y a pas de négociations. Il s’agit d’un problème qui se pose depuis 30 ans, après l’effondrement de l’U.R.S.S., lorsque l’Occident s’est déclaré maître du monde unipolaire, croyant que la force militaire pouvait maintenir la paix. La décision d’étendre l’OTAN a été contestée par des esprits plus sages, tels que l’ancien secrétaire américain à la défense William Perry et l’ancien ambassadeur américain à Moscou Jack Matlock, mais elle a tout de même été prise, avec la conviction que la Russie pourrait être forcée à se soumettre. Mais la Russie ne se laissera pas faire et, dans l’esprit de ces dirigeants occidentaux, il n’y a pas d’autre solution que l’escalade.
Mossi Raz, ancien membre de la Knesset israélienne et ancien secrétaire général de ’Peace Now’, a déclaré que la crise entre Israël et la Palestine n’a pas commencé le 7 octobre, mais qu’elle existe depuis longtemps. S’il y a un conflit, il doit y avoir des négociations, pas d’escalade, et cela doit se faire au niveau international. Il a affirmé que le plan de paix de la Ligue arabe est le meilleur sur la table et que ce sont des conférences comme celles-ci qui sont nécessaires pour parvenir à la paix. Il a ajouté qu’il était très difficile d’amener les Israéliens et les Palestiniens à travailler ensemble, « mais cela reste possible ».
Ray McGovern, ancien analyste de la CIA et cofondateur du VIPS, a abordé le fait que le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan est en Chine depuis trois jours, s’efforçant en vain de séparer la Chine de la Russie. Les fonctionnaires chinois ont dit à Sullivan que ses demandes étaient « absurdes ».M. McGovern a ajouté que Sullivan et le secrétaire d’État Antony Blinken, paniquent à l’idée que si la guerre en Ukraine n’est pas gagnée avant l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, ils seront démis de leurs fonctions et pourraient peut-être aussi « perdre leur liberté ». Le danger est qu’ils veulent enfermer le président russe Vladimir Poutine, afin de provoquer une réponse, à laquelle l’administration Biden répondra peut-être avec une « mini-arme nucléaire ». Il a déclaré qu’il pensait qu’il y avait une chance sur deux qu’ils le fassent, mais que Poutine ne « mordrait pas à l’hameçon ».
L’ancien inspecteur en désarmement des Nations unies, Scott Ritter, a diffusé un message vidéo avertissant que l’invasion ukrainienne du Koursk était en train d’échouer. Les Ukrainiens finiront par être tués ou chassés. Le problème le plus grave pour l’Ukraine est que l’hiver sera un véritable enfer, faute d’électricité suffisante en raison de la guerre. Le danger imminent d’une escalade vers un échange nucléaire est la plus grande menace.
Irene Mavrakakis, médecin et principale organisatrice des rassemblements de ’Rage Against the War Machine’ (RAWM), a parlé de la prochaine manifestation de RAWM au Washington Memorial le 28 septembre, suivie le lendemain d’une seconde manifestation parrainée par ’Rescue the Republic’. Le 28 septembre sera également une journée internationale d’action contre la guerre nucléaire. Anastasia Battle a encouragé les participants à organiser des manifestations parallèles un peu partout. Scott Ritter organise des manifestations contre la guerre dans l’État de New York et ailleurs le 28 septembre.
Un professeur à Genève, ancien fonctionnaire de l’ONU, a déclaré que les principaux médias du monde sont tous sur la même ligne, le même récit. Il a ajouté que l’OTAN n’est pas une institution de défense. Elle est devenue depuis longtemps un exécutant de la domination unipolaire des dirigeants occidentaux et correspond à la définition d’une organisation criminelle du Code de Nuremberg, citant les atrocités commises contre les populations d’Afghanistan, de Syrie, de Libye, et plus encore. L’existence de l’OTAN est incompatible avec la Charte des Nations unies.
Un participant africain, originaire du Mali, a fait état des horribles guerres qui se poursuivent dans plusieurs pays d’Afrique et du fait que l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal a admis le soutien actif de l’Ukraine à l’insurrection au Mali. Nous sommes tous des êtres humains, a-t-il souligné. Nous ne pouvons pas laisser cette guerre se propager dans le monde entier.
Un participant argentin, troublé par les implications de l’article de M. Postol cité par Helga Zepp-LaRouche, a appelé à une grande réunion internationale pour faire face au danger croissant d’une guerre nucléaire.
Mme Zepp-LaRouche a conclu la réunion en soulignant l’importance du prochain sommet des BRICS à Kazan, en Russie, et de la renaissance de « l’esprit de Bandung » et du mouvement des non-alignés. L’Occident doit renoncer à la confrontation et coopérer avec le Sud. Au lieu de se plaindre des migrants, la solution consiste à créer 4 milliards de nouveaux emplois productifs dans le Sud. Les gens voudront rester dans leur propre pays. Elle a poursuivi en affirmant que le pessimisme peut être combattu car les dix principes qu’elle propose pour une nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement visent à susciter l’optimisme et à ouvrir un débat politique plus large sur de véritables solutions. La censure croissante des voix dissidentes devrait faire comprendre à tous que nous nous trouvons dans une situation de « pré-guerre » et le point fort de la CIP est de comprendre que l’homme, en tant qu’espèce créatrice, peut résoudre ces problèmes.