« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Coalition internationale pour la paix

La disparition magique de la démocratie #94

27 mars 2025

Compte-rendu de la réunion du vendredi 21 mars

Le 18 mars a été en quelque sorte un « jour fatidique » avec deux événements aussi significatifs que contradictoires : d’abord, l’appel téléphonique entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine, qui représente un retour à la diplomatie. « Toute personne saine d’esprit devrait être très heureuse de cet événement », a déclaré à cet égard Helga Zepp-LaRouche. Mais, à l’inverse de cette dynamique positif et montrant que les Européens, qui ont déjà connus deux guerres mondiales sur leur sol, ne sont toujours pas rassasiés de guerre : le Parlement allemand à voter en faveur de la levée du la loi dite « frein à l’endettement », non pas à des fins productives, mais pour « ouvrir les vannes » de l’économie de guerre. Pour ce faire - alors même que le nouveau chancelier s’est fait élire sur la promesse de maintenir ce « frein » - une « ruse parlementaire » a été utilisée en programmant le vote lors d’une toute dernière session de l’ancien parlement, sachant que le parlement nouvellement élu ne voterait pas en faveur de cette mesure.

Mme Zepp-LaRouche a ensuite démystifié plusieurs récits néocons, dont celui qui consiste à dire que « Poutine » se prépare à attaquer l’Europe. Or, selon les experts militaires, la Russie ne peut mobiliser que 1,5 million de soldats, ce qui n’est pas suffisant pour attaquer l’Europe (à supposer que telle soit bien l’intention de la Russie). En ce qui concerne la fiction selon laquelle l’entrée de la Russie en Ukraine n’a pas été provoquée, elle a cité des témoignages, notamment celui de Jack Matlock, qui, en tant qu’ancien ambassadeur en Union soviétique, a été l’un des nombreux à attirer l’attention sur la promesse non tenue de ne pas étendre l’OTAN.

Elle a également donné un sens de la situation dramatique à Gaza où Israël a repris sa campagne génocidaire, sans que les pays occidentaux ne cherchent à intervenir pour l’empêcher. C’est une logique de guerre qui s’est installée, non seulement avec l’assentiment du monde atlantique mais avec son soutien, et ce dans un contexte où, comme elle l’a dit, nous sommes « assis sur une bombe à retardement, à savoir la perspective d’un effondrement financier imminent ». En cas de guerre avec l’Iran, les États-Unis perdraient, non pas pour des raisons militaires, mais parce que cela déclencherait l’effondrement financier.

Ray McGovern a rappelé aux participants que l’OTAN avait été créée à l’origine pour « tenir la Russie à l’écart, l’Amérique à l’intérieur et l’Allemagne à l’extérieur ». En ce qui concerne le projet allemand de réarmement en vue d’affronter la Russie, les Russes sont passés par là. Les États-Unis et la Russie ont un intérêt mutuel à ce que cette situation ne devienne pas incontrôlable.

McGovern a abordé la question de la confiance entre les nations. Des événements tels que la fausse attaque à l’arme chimique de 2013 dans la Ghouta, en Syrie, sous la présidence Obama a porté un coup à celle-ci mais elle s’est vraiment effondrée après le coup d’État de Maïdan en 2014 et les faux accords de Minsk en Ukraine.

Dennis Fritz, directeur du Eisenhower Media Network, répondant à M. McGovern sur la question de la confiance et à Helga Zepp-LaRouche sur le rôle de Jack Matlock, a décrit une publicité publiée par le Eisenhower Media Network. Il a ajouté que l’Institut Schiller et les médias sociaux ont commencé à contrecarrer l’impact dévastateur de la propagande pro-israélienne aux États-Unis.

Deux experts de la Palestine ont abordé la question cruciale de la reconstruction de Gaza.

Manuel Hassassian, ambassadeur de l’Autorité palestinienne au Danemark, interviewé par Tim Rush de l’EIR. Il a souligné qu’il n’y a pas de solution militaire à ce conflit et que nous devons chercher un terrain d’entente dans les solutions économiques pour surmonter le chauvinisme politique. Il a déclaré que le plan de reconstruction de l’Autorité palestinienne était compatible avec le plan égyptien, mais il a aussi vivement approuvé le plan Oasis de Lyndon LaRouche, qui constitue un pas en avant dans la bonne direction.

Fernando Garzón, directeur exécutif de l’Union équatorienne et palestinienne, a complété les propos de l’ambassadeur en affirmant que la reconstruction ne peut se faire en dehors du développement régional (comme le montre le plan Oasis) et qu’elle nécessite un gouvernement souverain pour la Palestine, reconnu par les Nations unies.
M. Garzón a communiqué les informations données par les Nations unies sur l’étendue des destructions à Gaza. Plus de 73 % des structures ont été détruites, 68 % des routes sont impraticables, 92 % des logements ont disparu. Qui plus est, il ne s’agit pas seulement d’un génocide, mais d’un terracide, c’est-à-dire de la destruction de la nature et de la terre elle-même. Environ 95 % de l’eau n’est pas potable et, d’autre part, elle est contrôlée à 90 % par une société privée israélienne. Pour les Palestiniens, il y a toutefois un point positif pour la reconstruction avec l’identification de réserves de gaz naturel, estimées à des milliards de dollars. La nouvelle banque de développement des BRICS devrait jouer un rôle dans sa mise en valeur, et non le FMI, opposé au développement. Quant à la pitoyable proposition de « Riviera » de Trump, elle est « une offense au bon sens ».

Marcia Merry Baker, experte en agriculture et membre du comité éditorial de l’Executive Intelligence Review, a fait une présentation sur le développement de l’eau, en commençant par une photo satellite de l’Égypte montrant le delta vert du Nil, en contraste avec l’immensité désertique qui l’entoure. L’Égypte étudie comment transformer ce désert grâce à l’eau et à l’agriculture. Elle a construit le plus grand centre de traitement des eaux usées au monde près d’Alexandrie. Elle a également parlé de l’ « agriculture de précision » en Tunisie, qui a réussi malgré le manque d’eau ; de la terraformation des déserts à l’est de la mer d’Aral grâce à la construction de canaux qui a progressé en Afghanistan en dépit de la guerre économique dont ce pays fait l’objet. En Chine, c’est le concept de « Shelter Belt » qui a été développé avec la plantation d’arbres et la formation de prairies, pour lutter contre la désertification. La Chine a mis au point des variétés de plantes capables de tolérer les climats désertiques. D’ores et déjà, une zone de la taille du Portugal a été reconquise sur le désert, avec la participation de l’armée chinoise.

Mme Zepp-LaRouche a rebondi sur la présentation de Mme Baker en soulignant qu’elle montre en quoi l’armée peut jouer un rôle positif. Elle a opposé la conception impériale des néoconservateurs, qui considèrent l’armée comme une machine à tuer, illustrée par le livre de Samuel Huntington « Le soldat et l’État », aux idées de Gerhard von Scharnhorst et des réformateurs prussiens. Nous devons transformer le complexe militaro-industriel à des fins de reconstruction pacifique et donner à l’armée un rôle purement défensif, en nous éloignant de « ce monde de fous où les gens pensent qu’ils doivent s’entretuer ».

Dennis Small, a présenté un rapport du Mexique sur la façon dont un grand rassemblement d’étudiants en ingénierie hydraulique a écouté une présentation sur les propositions de l’Institut Schiller en matière d’eau pour les zones de conflit dans le monde entier. Cela peut être considéré comme un prélude à la prochaine conférence de l’Institut Schiller, qui aura lieu en mai aux Etats-Unis.

Dans la discussion, M. Garzón a tenu à préciser que la planification doit tenir compte des frontières nationales, mais aussi des frontières des écosystèmes.

A ce sujet, Marcia Merry Baker a répondu à la question de savoir pourquoi l’énergie solaire n’est-elle pas incluse dans le plan Oasis ? L’énergie solaire est une bonne solution pour les régions éloignées où l’infrastructure est insuffisante pour soutenir des sources d’énergie denses. Cependant, pour un véritable développement, les sources à forte densité énergétique sont indispensables.

Mme Zepp-LaRouche a conclu en insistant que : « Le grand défi auquel l’humanité est confrontée en ce moment est de savoir comment utiliser l’éducation esthétique pour amener de plus en plus de gens à se ranger du côté de l’humanité ». Il faut cesser de parcourir le monde comme si tout allait de soi, et regarder les choses avec un œil neuf. À l’âge de pierre, nous utilisions une pierre comme arme contre notre voisin pour lui prendre sa nourriture. Aujourd’hui, on regarde le monde comme un magasin où il y a du minerai de fer ou des terres rares. L’intelligence artificielle, par exemple, pourrait être utilisée à des fins malveillantes ou , au contraire, pour libérer l’humanité afin qu’elle apprenne tout au long de sa vie « au lieu de devoir travailler comme une forçat ».

« Nous ne serons pas éternellement malheureux » ; chaque découverte individuelle enrichit l’ensemble de l’humanité.

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