« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Coalition internationale pour la paix
12 mars 2025
Compte-rendu de la réunion de la CIP du vendredi 7 mars
Helga Zepp-LaRouche a ouvert les débats en mettant l’accent sur l’Europe et l’Ukraine, où « les choses vont complètement de travers » comme l’illustre le « plan de réarmement de l’Europe » pour un coût de 800 milliards d’euros, annoncé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Friedrich Merz, pressenti pour devenir le prochain chancelier allemand, a annoncé la fin du « frein à l’endettement », qui limite le budget fédéral, afin de disposer d’un budget militaire de 400 milliards d’euros. (Le 23 février, le parti de Merz, l’Union chrétienne-démocrate, a remporté les élections fédérales allemandes en promettant de ne pas supprimer le frein à l’endettement). Le précédent historique d’une telle action est constitué par les « Mefo bills » du ministre nazi de l’économie Hjalmar Schacht, créées en 1933 pour financer les achats des fabricants d’armement sans laisser de traces écrites.
Les récentes déclarations de Donald Trump ont de nombreuses implications, notamment la fin possible du partage de renseignements par les États-Unis avec le cartel du renseignement des « Five Eyes », dominé par les Britanniques dans un contexte où, que la France dispose de sa propre force nucléaire indépendante, le Royaume-Uni dépend du soutien technique des États-Unis pour l’utilisation de ses armes nucléaires.
Les dirigeants européens, accros à leur mantra de « ruinons la Russie », se montrent incapables de comprendre le potentiel sous-jacent à l’initiative de paix de Trump. S’ils avaient une once d’intelligence politique, ils réfléchiraient au message derrière l’élection de Trump : l’opposition du public aux 35 dernières années de politiques néoconservatrices désastreuses du « monde unipolaire ».
En Asie du Sud-Ouest, le plan égyptien de reconstruction de Gaza peut être assimilé à « un petit pas dans la bonne direction » du plan Oasis. « Vous n’obtiendrez pas une solution à deux États si vous ne changez pas toute la dynamique de la région », a souligné Mme Zepp-LaRouche.
L’orateur suivant était le Dr Mohammed S. Dajani Daoudi, fondateur du mouvement Wasatia en Palestine et directeur du Wasatia Graduate Academic Institute. Il a grandi en tant que Palestinien à Jérusalem et a décrit comment, au fil du temps, il a changé d’attitude : parce que, au départ, c’était « nous ou eux », ensuite, « j’ai commencé à apercevoir le côté humain de mon ennemi » après avoir été témoin de l’humanité avec laquelle des médecins israéliens traitaient des patients palestiniens. Selon lui, le problème actuel est que les deux parties au conflit veulent leur propre État « du fleuve à la mer », ce qui est un fantasme. Nous avons besoin d’une coalition d’Israéliens et de Palestiniens pour la paix. Son objectif est de créer une culture de la modération, ce qui est la signification de « Wasatia ».
Garland Nixon, vétéran des talk-shows progressistes à la radio et à la télévision, a ensuite pris la parole et montré comment « l’OTAN est, disons, un projet impérial ». Il a fait part de certaines discussions qui ont actuellement lieu en Europe. Par exemple, comment le MI6 est doué pour diviser pour régner et mettre en place des gouvernements fantoches, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky est un projet du MI6 ; « Après avoir été un peu secoué par Trump, il est allé directement à Londres, et ils l’ont serré dans leurs bras. »
Nixon a énuméré quelques développements qui peuvent être à l’avantage des militants de la paix. Elon Musk commence à diffuser des vidéos sur les pratiques brutales de conscription en Ukraine. Musk a également fait la promotion d’une vidéo du sénateur américain Chris Murphy (D-CT) se vantant que les États-Unis étaient derrière le coup d’État de Maidan en Ukraine en 2014. Il a fait remarquer que M. Trump avait admis sa complicité en fournissant des missiles ’Javelin’ à l’Ukraine et que le secrétaire d’État américain Marco Rubio admettait qu’il s’agissait d’une guerre par procuration.
Miguel Cabrera, de la République dominicaine, journaliste, auteur, ancien professeur d’université et actuel animateur de l’émission télévisée hebdomadaire « Science, technologie et société », a salué l’initiative de Donald Trump en faveur de la paix en Ukraine. Il a qualifié la présidence Trump de « lumière au bout du tunnel » parce qu’il est disposé à discuter avec la Russie. Il a souligné que la guerre en Ukraine n’opposait pas la Russie à l’Ukraine, mais la Russie à l’OTAN. Il a également souligné qu’Israël avait perpétré un massacre contre le peuple palestinien. Soutien de longue date de l’Institut Schiller, il a indiqué que le plan Oasis de Lyndon LaRouche constituait une solution à la crise du Moyen-Orient.
Un extrait de l’entretien avec M.K. Bhadrakumar, diplomate de carrière retraité du ministère indien des Affaires extérieures, qui a occupé des postes diplomatiques en Union soviétique, au Pakistan, en Iran, en Afghanistan et en Turquie, où il a servi en tant qu’ambassadeur de l’Inde, a été diffusé. M. Bhadrakumar y dénonce les « actes gratuits de malignité et d’orgueil sans motif » de l’Occident. En ce qui concerne le Royaume-Uni, il a décrit comment les services de renseignement britanniques parviennent à persuader les responsables américains de croire que les politiques britanniques sont en fait les leurs. Les attaques ukrainiennes contre des cibles russes sont en fait planifiées par les services de renseignement britanniques. Les dirigeants ukrainiens qui parlent aujourd’hui d’assassiner Trump ont été formés par le MI6. Il a présenté un point de vue inhabituel selon lequel l’Iran est l’allié naturel de l’Amérique dans la région ; l’élite iranienne est pro-occidentale. La collaboration des États-Unis avec l’Iran pourrait être aussi importante que la normalisation des relations américano-russes.
Kirk Wiebe, ancien haut responsable du renseignement et ayant dénoncé les agissements de la NSA (National Security Agency), est également intervenu. Il a déclaré que les événements récents ont « préparé le terrain » pour la réalisation de la nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement d’Helga Zepp-LaRouche. Aucun pays n’est aujourd’hui prêt à entrer en guerre ; tous nos moyens sont mis à rude épreuve. La dette des États-Unis s’élève à 36 000 milliards de dollars. Il envisage avec optimisme la possibilité d’une paix négociée.
En réponse, Mme Zepp-LaRouche a déclaré qu’il ne faudra pas des semaines et des mois, mais plutôt des années avant que l’Europe ne soit prête pour la guerre ! Mais, contrairement à toute la propagande néoconservatrice, rien ne prouve, loin s’en faut, que la Russie n’est envie d’une guerre européenne.
Un participant a demandé au Dr Dajani comment son appel à la coopération pouvait fonctionner alors que les Israéliens n’agissent pas de bonne foi et n’ont fait aucune concession. Il insiste sur le fait qu’il y a des modérés et des extrémistes dans les deux camps, et que nous devons apprendre à nos enfants à avoir « un cœur de chair et non un cœur de pierre ».
Durant la période de discussion le problème récurrent du colonialisme a été soulevé. A ce propos, Helga Zepp-LaRouche a déclaré que nous devons examiner dans quelle mesure la vision occidentale est encore coloniale. Le rôle des Britanniques commence à être examiné de près, et les puissances qui ont initié le traité Sykes-Picot sont celles qui sont à l’origine de la guerre en Ukraine.
Garland Nixon a déclaré que la fixation géopolitique sur la Russie découle du colonialisme : si vous êtes une puissance coloniale et que vous avez une orientation parasitaire, vous avez besoin de trouver des « hôtes » dans le monde entier pour vivre à leurs dépents, et la Russie en paye le prix en raison de ses vastes ressources.
Un participant a demandé s’il existait des situations où la campagne pour la paix pouvait entrer en conflit avec les aspirations des peuples colonisés, citant en exemple le Cameroun et la République démocratique du Congo. Garland Nixon a répondu qu’il ne pensait pas qu’un tel conflit soit nécessaire et que nous devions considérer les puissances extérieures impliquées, en gardant à l’esprit l’histoire du colonialisme.
Le dirigeant de Veterans for Peace, Jack Gilroy, a fait l’éloge du plan Oasis en tant que modèle pour des solutions similaires dans le monde entier, ce à quoi Mme Zepp-LaRouche a rappelé qu’en 2014, l’Institut Schiller a publié « The New Silk Road Becomes the World Land-Bridge » (Les Nouvelles routes de la soie, pont terrestre mondial) en tant que plan directeur pour la reconstruction du monde.