« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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« Il y a de la bonté dans l’univers, et elle prévaudra »

16 mai 2024

Résumé de la 49ème réunion de la Coalition internationale pour la paix, le 10 mai 2024.

Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller, a ouvert les débats en évoquant le danger aigu de l’escalade de la guerre en Ukraine, soulignant les provocations du président français Emmanuel Macron, du ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron ainsi que du leader de la minorité de la Chambre des représentants américaine Hakeem Jeffries. En réponse à celles-ci, Vladimir Poutine a annoncé des manœuvres d’armes nucléaires tactiques. Mme Zepp-LaRouche a souligné que l’affirmation selon laquelle Poutine lancera une invasion générale de l’Europe de l’Est, en cas de victoire de la Russie en Ukraine, est totalement dénuée de fondement ; le 17 décembre 2021, Poutine avait exigé des garanties de sécurité, et c’est toujours ce qu’il veut.
Mme Zepp-LaRouche a ensuite fait le point sur la situation à Gaza : 100 000 des 1,3 million de réfugiés ont été déplacés de Rafah. Certains ont été déplacés jusqu’à huit fois, sont affamés et n’ont pas de fournitures médicales. Elle a décrit le processus de négociation comme un « jeu incroyablement cynique », où le Hamas s’est vu promettre un cessez-le-feu permanent, mais qui a maintenant été redéfini avec « non pas un point à la fin, mais une virgule ». En d’autres termes, une fois les otages libérés, la guerre peut continuer.

Elle a contrasté cette réalité avec le séminaire que l’Institut Schiller vient de tenir à Copenhague, Danemark, au cours duquel le plan Oasis a été discuté avec des diplomates et des ambassadeurs. « Si le plan Oasis était réalisé, il pourrait être le premier pas vers le nouveau paradigme », a-t-elle déclaré. Même le « porte-parole de la City de Londres », The Economist, admet aujourd’hui, selon les termes de son rédacteur en chef, que « l’ordre ancien est en train de mourir. Son effondrement pourrait être soudain et irréversible ».

Le colonel Richard H. Black (retraité), ancien chef de la division du droit pénal de l’armée américaine au Pentagone et ancien sénateur de l’État de Virginie, a insisté sur le fait que les manœuvres nucléaires russes n’étaient ni des cliquetis d’escrime, ni du bluff. « Il s’agit en fait d’un rappel d’une réalité très froide [...] l’Occident joue à un puéril bras de fer sur le terrain de jeu nucléaire le plus dangereux du monde », a-t-il déclaré. Les États-Unis ont saboté les pipelines Nord Stream en septembre 2022, ce qui a porté préjudice à l’ensemble de l’économie européenne. L’Ukraine a apparemment orchestré l’attaque terroriste contre le concert Crocus City Hall à Moscou cette année. Mais ces actions sont le fruit du désespoir. « Aujourd’hui, les lignes de l’Ukraine tremblent. La Maison Blanche sait ce qui se passe, mais elle ne permettra pas que cette guerre se termine avant les élections de novembre ». M. Black a averti que « les bottes de l’OTAN sur le terrain en Ukraine seront considérées comme des cibles légitimes » par la Russie et pourraient entraîner des représailles contre des cibles de l’OTAN sur le territoire russe. Cela « pourrait présager le déclenchement de la troisième guerre mondiale ».

Scott Ritter, ancien officier de renseignement du Corps des Marines des États-Unis et inspecteur en désarmement de la Commission spéciale des Nations unies, a commencé son intervention en déclarant : « Nous sommes dans une situation où la dissuasion classique est en train d’échouer. L’OTAN et les États-Unis ont élaboré une stratégie pour la défaite stratégique de la Russie ». La Russie ne permettra jamais que cela se produise, a prévenu M. Ritter. La Russie a prévenu l’Occident collectif qu’elle ne tolérerait pas une intervention en Ukraine. La Russie ne croit pas à un échange nucléaire limité. Les « stratèges » occidentaux d’aujourd’hui se sont fait les dents dans les années 1990, dans des programmes d’études conçus pour exploiter la nation post-soviétique. En conséquence, ils ne s’engagent qu’en faveur de « politiques erronées qui franchiront les lignes rouges de la Russie ».

L’exposé de M. Ritter a été suivi d’un bref échange avec Helga Zepp-LaRouche. Dans sa conclusion, M. Ritter avait proposé qu’une « nouvelle conférence de Yalta » et une « nouvelle conférence de Potsdam » soient convoquées en 2025, à l’occasion du 80ème anniversaire de chacune d’entre elles, en février et en juillet. Ces conférences impliqueraient des experts des États-Unis, de la Russie et de nombreuses autres nations, « pour discuter de la résolution post-conflit entre la Russie et l’Ukraine, où l’Europe et la Russie peuvent commencer à parler de réconciliation dans un environnement post-Ukraine ». Mme Zepp-LaRouche a répondu : « Je pense que l’idée d’organiser une nouvelle conférence internationale pour discuter de la manière de vivre ensemble sur la planète est la plus importante ». Elle a parlé de sa proposition de développer une nouvelle architecture de sécurité et de développement « sur le modèle de la paix de Westphalie (1644-1648) ».

Le professeur Steve Starr, directeur du programme de sciences de laboratoire clinique de l’université du Missouri et représentant de l’organisation Physicians for Social Responsibility, a ensuite pris la parole : « J’ai l’impression que l’élite politique occidentale est comme mes étudiants qui arrivent et qui ne savent pratiquement rien de la guerre nucléaire. », ajoutant que « les médias occidentaux sont devenus une chambre d’écho pour les récits officiels », il a passé en revue certaines des affirmations risibles sur la guerre en Ukraine qui ont été relayées au public sans sourciller. Depuis la Seconde Guerre mondiale, la Russie et les États-Unis n’ont mené que des guerres par procuration, mais les choses ont changé avec les attaques de l’Ukraine contre des cibles en Russie. M. Starr a présenté une longue liste d’actions provocatrices de l’OTAN, y compris le fait que « l’OTAN construit la plus grande base militaire d’Europe en Roumanie. Les Russes sont parfaitement conscients de tout cela. Nous avons des dirigeants, du moins aux États-Unis, qui sont déterminés à déclencher une guerre avec la Russie », a déclaré M. Starr, avant de conclure en rappelant la sinistre réalité de la guerre thermonucléaire qu’il a présentée lors de réunions précédentes.

M. Chandra Muzzaffar, de Malaisie, président du Mouvement international pour un monde juste (JUST), a affirmé que l’Occident n’a pas fait comprendre à son propre peuple que l’intention réelle de la guerre en Ukraine est l’anéantissement de la Russie. La Russie considère la guerre en Ukraine comme une menace existentielle. Il a souligné que les efforts du CIP, qui se réunit régulièrement depuis un an, sont devenus un facteur majeur de la situation stratégique mondiale. « Le fait que nous ayons maintenu ce dialogue aussi longtemps est une grande réussite. Et je pense que nous pouvons atteindre différents groupes, du côté russe, du côté occidental - les deux parties devront prendre conscience du danger auquel nous sommes confrontés. Je ne connais pas de moment dans notre histoire où nous ayons été aussi proches de l’Armageddon, d’une destruction totale. Je pense que nous en sommes là. Et nous n’avons pas beaucoup de temps ».

Sian Bloor, organisatrice du Workers Party U.K., a rendu compte de la victoire de George Galloway, le 29 février, lors d’une élection législative partielle. M. Galloway, qui se présentait en tant qu’indépendant pour ce petit parti, a obtenu plus de voix que les candidats du parti travailliste, du parti conservateur et du parti libéral réunis, ce qui a choqué l’ensemble de l’establishment politique britannique. (Ce qui est encore plus choquant, c’est que le deuxième candidat était un propriétaire d’atelier de réparation automobile « sans aucune opinion politique » qui a également battu tous les principaux partis). Le fait que M. Galloway représente un petit parti et que le deuxième soit un indépendant montre la désaffection de l’électorat britannique à l’égard de ce que Mme Bloor appelle le « parti unique » ou le « duopole », à savoir le parti travailliste et le parti conservateur : « Il est impossible de glisser une feuille de papier à cigarette entre eux. Comme le dit régulièrement George [Galloway], ce sont les deux joues d’un même derrière ». Sa présentation s’est terminée par un bref et chaleureux échange entre Mme Bloor et Jose Vega, candidat indépendant au Congrès de New York, qui fait campagne pour le siège du Bronx occupé par Ritchie Torres, auteur d’un projet de loi visant à supprimer les étudiants et les professeurs d’université qui cherchent à empêcher la destruction de la bande de Gaza.

L’ingénieur nucléaire italien Vincenzo Romanello, fondateur d’Atomi per la Pace (Atomes pour la Paix), a pour sa part prévenu qu’en plus des horreurs de la guerre nucléaire décrites par le Dr Starr, le pire serait les retombées radioactives qui en résulteraient, suivies d’un hiver nucléaire auquel personne ne survivrait alors, qu’en même temps, nous disposons des technologies de dessalement de l’eau de mer qui nous offrent la possibilité, dans le cadre du plan Oasis, de verdir les déserts et de les rendre accueillants !

Le père Harry Bury, de Pax Christi, a parlé avec passion de la nécessité de « faire connaître » le plan Oasis partout dans le monde. Il a déploré le peu de personnes qui le défendent et a demandé au CIP de trouver un moyen d’y remédier immédiatement. « La Première Guerre mondiale nous a appris qu’en punissant l’Allemagne, nous avons amené Hitler au pouvoir, mais qu’en aidant les nations vaincues après la Seconde Guerre mondiale, nous avons jeté les bases de la paix. » Il a comparé le plan Oasis au plan Marshall et a conclu en disant : « Nous devons travailler dur pour aider chaque nation à se développer ».

Cette intervention a été suivie d’un reportage en direct de Diego Machuca López et Fernando Garzón, qui participaient à une manifestation pour Gaza à Guayaquil, en Équateur.

Dans ses remarques finales, Mme Zepp-LaRouche a déclaré : « Si les élites savaient à quoi elles jouent, elles ne le feraient pas. L’une des armes les plus importantes, au sens métaphorique du terme, est d’être exactement informé de ce qui se passe sur le plan stratégique », encourageant les participants à s’abonner gratuitement à l’Alerte quotidienne de l’EIR. Helga Zepp-LaRouche et le modérateur Dennis Speed ont tous deux attiré l’attention sur l’essai du grand chef d’orchestre et pianiste Daniel Barenboim sur Beethoven et la Neuvième Symphonie, que le compositeur a dirigée pour la première fois le 7 mai 1824. « Il y a de la bonté dans l’univers, et elle prévaudra », a conclu Helga Zepp-LaRouche.

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