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Réunion des chefs d’état-major américain et russe en Turquie

28 mars 2017

Confirmant l’intention de l’administration Trump d’engager une coopération avec la Russie pour combattre Daech, le général Joseph Dunford, chef d’état-major américain et son homologue russe le général Valeri Guérassimov, se sont rencontrés avec leur homologue turc le général Hulusi Akar les 7 et 8 mars à Antalya, en Turquie.

Ces trois chefs militaires représentent la plus puissante combinaison de pays susceptibles d’apporter la paix à la région. C’est l’existence de cette combinaison que l’ « empire britannique » craint depuis 200 ans. La rencontre a cependant été très peu répercutée dans les médias occidentaux, mais largement commentée dans la presse russe et turque.

S’adressant aux journalistes à son retour de Turquie, le général Dunford, selon le service de presse du Pentagone, a dit que Moscou et Washington s’étaient mis d’accord sur l’instauration d’un canal de communication entre un lieutenant-général américain et un colonel-général russe. Ainsi, a-t-il expliqué :
Les conditions seront créées pour qu’un dialogue entre officiers à trois étoiles puisse se dérouler afin d’entrer dans les détails de la désescalade.

Formellement, la loi sur la défense nationale (NDAA) de 2015 interdit tout financement de la coopération entre forces armées américaines et russes tant que la Russie n’aura pas cédé la Crimée à l’Ukraine. Néanmoins, selon le général Dunford, l’objectif de la discussion était d’établir « une compréhension commune de la situation en Syrie à mesure qu’elle évolue ; elle est très dynamique ». Pour améliorer la sécurité, il est important de « renforcer la désescalade ».

Tout d’abord, je veux atténuer le risque d’erreur de calcul. En cas de crise, je veux avoir une ligne de communication ouverte pour que nous puissions parler en temps réel de ce qui se passe réellement et tenter de l’affronter correctement. Je pense que nous avons tous appris de l’histoire qu’une erreur de calcul ou une mauvaise communication peuvent nous pousser dans la mauvaise direction.

Du temps du président Obama, de telles mesures n’avaient pas été prises, et la dernière réunion entre les chefs militaires russes et américains remonte à 2013.

Quelques jours plus tard, le président Poutine recevait le président turc Recep Tayyip Erdogan à Moscou le 10 mars à l’occasion du Conseil de Coopération bilatéral de haut niveau, pour discuter également des efforts conjoints pour mettre fin à la guerre civile en Syrie.

Suite à son entretien avec Erdogan, Poutine a exprimé,
Un optimisme prudent quant à la possibilité qu’en unissant les efforts et en impliquant d’autres acteurs fiables, dont les Etats-Unis, nous réussissions à contribuer efficacement au renforcement du cessez-le-feu et à passer sur ce terrain à un véritable règlement politique.

Erdogan a souligné la nécessité non seulement d’une coopération militaire pour « arrêter de verser le sang en Syrie », mais aussi d’améliorer les relations économiques.

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