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Aux Etats-Unis, la soif de vérité entre en scène

25 janvier 2019

A l’occasion de la journée du Martin Luther King Day le 15 janvier, célébrant la naissance du révérend, un groupe de 60 personnalités américaines ont appelé à rouvrir les investigations sur les quatre assassinats ayant marqué les années soixante : John et Robert Kennedy, Martin Luther King et Malcom X. Leur lettre reprise dans le New York Times et d’autres publications demande que soit menée une « enquête publique » pour faire la lumière sur ces événements tragiques et appelle le Congrès à superviser la communication de tous les documents concernés par le JFK Records Act de 1992.

Cette législation prévoyait en effet la divulgation intégrale, en 2017, des documents gouvernementaux liés à la présidence Kennedy et à son assassinat. Or, les agences fédérales, dont la CIA, n’ont toujours rien communiqué enfreignant donc leurs obligations légales.

Cette action remets de facto sous les projecteurs les réseaux d’influence britannique et d’autres services de renseignement qui ont joué un rôle catastrophique dans l’histoire récente des Etats-Unis. Ce sont les mêmes réseaux qui se sont acharnés contre l’économiste et opposant politique américain Lyndon LaRouche et ses associés depuis les années 70. Le 27 janvier 2019 marquera ainsi le trentième anniversaire de son incarcération, pendant cinq ans, et celle de certains de ses associés sur des accusations parfaitement frauduleuses. Rappelons que Lyndon LaRouche, avait été candidat pour l’élection présidentielle de 1988 remportée par George H. W. Bush, qu’il avait virulemment combattu celui-ci et qu’ils avaient été opposé dans un procès. C’est en 1989, qu’il fut emprisonné, et en 1994 qu’il fut libéré, sous la présidence Clinton.

Dans ce contexte, l’article rédigé par le journaliste Seymour Hersh dans le London Book of Review sur les « Hommes du Vice-Président » [Bush] (The Vice President’s Men) confirme le rôle délétère joué par George H. W. Bush, ancien directeur de la CIA, s’inscrivant, dès l’administration Reagan, dans un mode de gouvernement soumis à des réseaux de renseignement parallèles, une conception du pouvoir qui ne fit que s’empirer lorsqu’il fut élu à la présidence des Etats-Unis.

L’appel de ces 60 personnalités représentant la conscience politique des Etats-Unis a donc le potentiel d’exposer cet appareil qui a progressivement pris son contrôle et, dans ce contexte, l’inaction très remarquée de la Maison blanche pour exiger des agences fédérales qu’elles respectent leurs obligations liées au JFK Records Act est d’autant plus regrettable que Donald Trump est lui-même victime des mêmes intérêts qui visent à saboter sa présidence.

Les signataires de l’appel ont décidé de se faire connaître comme le « Comité pour la vérité et pour la réconciliation », en référence à la commission de même nom mise en place en Afrique du Sud après la fin de l’apartheid. A l’image de ce qui s’y était fait, ils souhaitent que soit érigé un tribunal qui pourraient entendre les témoignages de témoins encore vivants, d’experts légaux, de journalistes, d’historiens et des membres des familles de victimes avec, comme objectif, d’encourager le Congrès et le Département de la justice à rouvrir les enquêtes sur ces quatre assassinats.

Parmi les signataires, on retrouve Daniel Ellsberg (lanceur d’alertes sur les Pentagon Papers), Oliver Stone (réalisateur du film JFK), des membres des familles King et Kennedy, de nombreux experts, des juristes, des acteurs, des reporters et des personnalités telles que G. Robert Blakey, qui fut le  Chief Counsel of the House Select Committee on Assassinations, la commission d’enquête crée en 1976 par la Chambre des représentants américains pour faire la lumière sur la mort de J. F. Kennedy. Cette commission qui rendit son rapport en 1979, conclut que le Président avait sans doute été victime d’une conspiration impliquant Lee Harvey Oswald et, au moins, un autre tireur.

L’appel, co-rédigé par Adam Walinsky, porte-plume et attaché du Sénateur Kennedy, déclare notamment :

Quatre meurtres politiques majeurs on traumatisé la vie américaine dans les années soixante et ont jeté une ombre sur le pays pour les décennies à venir. John F. Kennedy, Malcolm X, Martin Luther King Jr, et Robert F. Kennedy essayaient chacun à leur manière de détourner les Etats-Unis de la guerre vers le désarmement et la paix, de la division et de la violence intérieure vers la concorde civile et la justice. Leurs assassinats représentent un assaut brutal et concerté contre la démocratie américaine et les conséquences tragiques de ces crimes hantent toujours notre nation.

Elément très significatif, les signataires représentent des horizons politiques différents, notamment pro comme anti-Trump, mais unis dans une même volonté que justice soit faite et une même conscience que les Etats-Unis ne pourront se relever que dans une exigence de vérité.


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