« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Coalition internationale pour la paix

Ne croyons qu’aux miracles que nous faisons nous-mêmes #73

1er novembre 2024

Compte-rendu de la réunion de la Coalition internationale pour la paix du 25 octobre

Celle-ci s’est ouverte avec l’exposé stratégique de la fondatrice de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche. Elle a annoncé que, plus tôt dans la matinée, elle avait reçu un rapport non confirmé selon lequel les Etats-Unis auraient transféré des d’avions de combat vers des bases américaines au Moyen-Orient, ce qui constitue une indication inquiétante au regard d’une possible attaque contre l’Iran. Elle a replacé cette information dans le contexte du sommet des BRICS qui vient de s’achever du 22 au 24 octobre à Kazan, en Russie. Les BRICS comptent désormais 22 nations affiliées - 9 membres permanents et 13 nations partenaires - représentant 57 % de la population mondiale. Il n’est pas inconcevable qu’une escalade en Asie du Sud-Ouest soit une réaction à cette croissance de la majorité mondiale. Jason Ross, directeur exécutif de l’Organisation LaRouche, a présenté un rapport sur le terrain lors du sommet des BRICS à Kazan. Il souligne qu’il est extrêmement important que la Chine et l’Inde aient résolu leurs différends territoriaux. Leurs dirigeants, le président Xi Jinping et le premier ministre Narendra Modi, se sont rencontrés pour la première fois depuis 2019. Il a lu des extraits d’une interview d’Anton Kobyakov, conseiller présidentiel russe, et a cité la déclaration de Kazan du XVIe sommet des BRICS, qui approuve la multipolarité et appelle à des changements au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, de l’OMC, du FMI, de la Banque mondiale et d’autres institutions. Cette déclaration souligne que les sanctions unilatérales constituent un risque pour le commerce international et pour le droit de tout être humain au développement.

L’expert en armes nucléaires Steve Starr a convenu avec Mme Zepp-LaRouche que tous les signes indiquent que les États-Unis sont en train de constituer des forces pour une attaque contre l’Iran. Il a présenté des preuves vidéo pour démentir les récits des médias américains selon lesquels l’attaque de missiles de l’Iran contre Israël avait échoué. L’Iran a détruit les systèmes radar israéliens, si bien que les États-Unis ont dû fournir à Israël un système anti-missile THAAD. De son côté, la Russie a fourni du matériel militaire de haute technologie à l’Iran qui surpasse tout ce dont disposent les États-Unis. M. Starr a poursuivi en partageant une interview vidéo du colonel Lawrence Wilkerson (ret.), suggérant que Benjamin Netanyahou espère provoquer une réponse iranienne majeure capable d’entraîner les États-Unis dans la guerre. Faisant écho à une présentation antérieure du CIP par Scott Ritter, M. Starr a déclaré que « l’Iran est un État virtuellement doté d’armes nucléaires », qui pourrait avoir une bombe en quelques jours. L’ordre du jour comportait ensuite des extraits d’une interview vidéo du politologue norvégien Glenn Diesen. Selon lui, le développement des BRICS est un effort pour sortir du cycle de la guerre. Un système unipolaire ou impérial repose sur le principe « diviser pour régner » ; un système d’alliances ou de blocs divise automatiquement le monde en camps qui peuvent être manipulés. Les BRICS ne sont pas simplement un bloc ou une alliance rivale, comme le Pacte de Varsovie face à l’OTAN, et « ils ne sont pas par définition anti-américains... Les États-Unis ont la possibilité d’y adhérer ». « L’unipolarité a déjà disparu », a-t-il ajouté, et les efforts visant à la rétablir n’aboutiront qu’à une guerre économique ou, dans le pire des cas, à une guerre nucléaire. « Nous plaçons les Russes devant un dilemme », a-t-il averti : doivent-ils ne pas riposter et, ce faisant, enhardir l’OTAN, ou doivent-ils riposter ? C’est le dilemme dont parlent les Russes. L’une ou l’autre voie mène à la guerre nucléaire et c’est pourquoi les Russes sont en train de modifier leur doctrine nucléaire, a-t-il déclaré.

Olivia Zémor, présidente de la Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche-Orient (EuroPalestine), basée en France, a décrit les activités de son organisation, qui utilise le boycott, les manifestations et les actions en justice pour défendre la Palestine et les Palestiniens. Elle a souligné que l’Europe, et non les États-Unis, est le principal partenaire commercial d’Israël, dont les dirigeants n’ont jamais caché leurs intentions génocidaires. Au niveau européen, la France se distingue par un alignement avec le point de vue israélien et un engagement qui fait de notre pays un complice du génocide à Gaza. Plusieurs milliers de double-nationaux Français/Israéliens sont ainsi engagés dans l’armée israélienne devenant ainsi les acteurs des crimes commis sur place. Olivia Zémor a également informé l’audience sur la venue en France, pour une soirée de gala intitulée « Israël is for Ever » de Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances, leader d’extrême droite raciste, suprémaciste et dirigeant du parti sioniste religieux Mafdal, et des mobilisations pour empêcher cet événement.
Rappelons que Smotrich est l’un des ardents défenseurs de la politique d’éradication de la population palestinienne par les méthodes les plus brutales et de sinistre mémoire.

Le Dr Gershon Baskin, chroniqueur israélien et activiste social/politique, a décrit ses efforts pour coordonner les réunions et les accords entre les dirigeants israéliens et palestiniens. Il a affirmé que personne au pouvoir ne poursuivait activement les négociations de paix et a donc cherché des dirigeants qui n’étaient pas au pouvoir. Il souhaite une tutelle de cinq pays sur la partie de Jérusalem qui revêt une importance religieuse. Il est également favorable à l’intervention de la Chine pour la reconstruction de Gaza, une fois la guerre terminée.

L’ambassadeur palestinien au Nigeria, M. Abdullah M. Abu Shawesh, a répondu à M. Baskin en insistant sur le fait que les représentants officiels du gouvernement palestinien ont toujours appelé à des négociations et à une solution à deux États, et que le gouvernement israélien reste l’obstacle. Contrairement à la thèse selon laquelle la guerre contre la Palestine a commencé après le 7 octobre, il a déclaré qu’elle a été lancée par le Royaume-Uni en novembre 1917 avec la déclaration Balfour. « La guerre la plus dangereuse à laquelle nous sommes confrontés est la guerre des médias », a-t-il déclaré. Les récits fictifs d’atrocités commises le 7 octobre n’ont pas été démentis. « L’actuel gouvernement messianique d’Israël » constitue une menace pour le monde entier.

En réponse, Mme Zepp-LaRouche a remercié l’ambassadeur et a réitéré son point de vue selon lequel nous avons besoin de « tout en même temps » : une commission d’enquête sur les crimes de guerre, mais nous devons également briser le cycle « œil pour œil », et nous avons besoin du plan Oasis et d’une nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement, dans laquelle la question d’Israël et de la Palestine est l’un des éléments. Nous devons profiter de l’élan donné par l’élargissement des BRICS. « Nous devrions viser une conférence physique en Asie du Sud-Ouest à court terme. » L’ambassadeur s’est dit d’accord avec sa « distinguée sœur Helga » pour dire que « personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité ». Jose Vega, candidat indépendant de LaRouche au Congrès américain, a rappelé aux participants son prochain meeting de campagne, co-parrainé par Diane Sare, candidate indépendante de LaRouche au Sénat américain à New York, et a convenu de l’importance du sommet des BRICS.

L’analyste de la CIA à la retraite et cofondateur de Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS), Ray McGovern, a apporté quelques précisions sur le théâtre de guerre qu Moyen-Orient : « Je veux attirer l’attention sur l’air d’inévitabilité » du prochain conflit entre Israël et l’Iran. Les plans de bataille de l’assaut israélien, qui ont été « divulgués par un patriote américain », pourraient avoir retardé cette attaque. Nous avons dix jours avant les élections du 5 novembre, au cours desquels il pourrait y avoir une accalmie qui nous donnerait le temps de l’arrêter. « La Russie est en train de maîtriser les Iraniens », les incitant à ne pas répondre aux provocations d’Israël. « Est-ce une raison suffisante pour fonder des espoirs ? Je pense que oui. »

Le père Harry Bury, militant pour la paix, qui a commencé à militer pendant la guerre du Vietnam, a décrit comment des citoyens d’Israël et de Palestine ont élaboré un plan de paix et l’ont remis au Pape. Un militant britannique a demandé à Mme Zepp-LaRouche si les BRICS, en pleine expansion, pourraient supplanter les Nations unies moribondes. Mme Zepp-LaRouche a répondu qu’elle n’excluait pas cette possibilité, mais que la question clef pour elle était de savoir si nous pouvions amener les nations de l’anglosphère à répondre favorablement au nouveau paradigme représenté par les BRICS.

Un représentant hispanophone de « Un monde sans guerre ni violence » a décrit comment ils avaient organisé une marche du Costa Rica à New York, avec des manifestations en cours de route. Un participant a demandé s’il y avait vraiment des soldats nord-coréens qui venaient en aide à la Russie en Ukraine. Selon Ray McGovern, ces rumeurs ne seraient pas fondées. Peut-être ces rumeurs sont-elles diffusées pour justifier l’entrée des avions et des pilotes sud-coréens dans la guerre en Ukraine.

Helga Zepp-LaRouche a conclu la réunion en déclarant : « C’est la tendance de l’univers de surpasser le mal par un plus grand bien... mais je ne crois qu’aux miracles que nous faisons nous-mêmes ». Pouvons-nous faire en sorte que les États-Unis et l’Europe adoptent une attitude positive à l’égard de la majorité mondiale ? Nous devons revenir à un système où « le pouvoir de Wall Street est contenu ». Lisez les discours des dirigeants des BRICS, comparez-les à ceux des dirigeants occidentaux et faites-vous votre propre opinion.

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