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Les spécialistes du renseignement s’expriment alors que la guerre menace

29 mai 2024

Compte-rendu de la réunion de la Coalition Internationale pour la Paix, le 24 mai

La 51ème réunion de la CIP a donné lieu à un échange fructueux entre certains des plus grands experts américains du renseignement : l’ancien analyste de la CIA Larry C. Johnson, l’ancien diplomate américain et islamologue Graham Fuller, et l’ancien analyste de la CIA et cofondateur de Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS) Ray McGovern. Ils ont tous dialogué avec la fondatrice de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, qui a présenté son analyse stratégique et ses propositions de solutions dans son allocution d’ouverture.

Helga Zepp-LaRouche a fait remarquer que nous vivons une époque où « l’histoire devient plus dense » et où de profonds changements se produisent à un rythme accéléré, alors même que le danger d’une guerre nucléaire s’accroît. La Cour internationale de justice (CIJ) a rendu aujourd’hui une ordonnance d’urgence pour mettre fin à l’attaque israélienne contre Rafah. « La question est de savoir si cette décision sera appliquée, et si oui, comment » a demandé Mme Zepp-LaRouche. « Il semble que certaines personnes de l’establishment occidental commencent à comprendre que si l’on applique deux poids deux mesures, la légalité du système est peut-être là, mais il est sur le point de perdre sa légitimité. » Cette semaine, l’Irlande, l’Espagne et la Norvège ont rejoint la liste des 140 pays membres des Nations unies qui ont reconnu l’État de Palestine. Si Israël continue de faire fi des injonctions contraignantes de la CIJ de mettre fin au génocide à Gaza - comme le Premier ministre Benjamin Netanyahu a une nouvelle fois juré qu’il le ferait -, il pourrait être suspendu de l’Organisation des Nations unies.

Se penchant sur d’autres théâtres d’affrontement stratégique présentant le danger d’une escalade vers la guerre nucléaire, Mme Zepp-LaRouche a demandé si la tentative d’assassinat du Premier ministre slovaque Robert Fico avait été le fait d’un « assassin solitaire ». Il semble qu’il ait bénéficié d’une aide. D’importantes sommes d’argent ont été versées à des ONG, non seulement en Slovaquie, mais aussi en Géorgie, en Serbie et en Hongrie, dont les dirigeants critiquent tous le financement de la guerre en Ukraine et s’élèvent contre les auteurs des opérations de déstabilisation. Dans ce contexte, le Premier ministre géorgien Irakli Kobakhidze a publié sur Twitter/X qu’il avait reçu une menace d’un membre de la Commission européenne, l’avertissant qu’il pourrait connaître le même sort que M. Fico.

En Asie, le nouveau président taïwanais Lai Ching-te a prononcé un discours inaugural dans lequel il a insisté sur le fait que Taïwan est « une nation souveraine et indépendante ». En réponse, la Chine a organisé des exercices militaires autour de Taïwan, signalant clairement qu’elle ne tolérerait pas une sécession déguisée en « indépendance ». Mme Zepp-LaRouche a rappelé aux participants de l’IPC que depuis des décennies, la « Chine une et indivisible » est reconnue internationalement. Elle a conclu en disant que les six prochains mois seront décisifs et que nous, au sein du CIP, ainsi que les forces qui partagent les mêmes idées dans le monde entier, devons mettre à l’ordre du jour un récit différent, une solution différente, dans la tradition de la Paix de Westphalie, en utilisant le Plan Oasis.

Larry C. Johnson a comparé la politique étrangère actuelle des États-Unis à celle de la période Nixon, lorsque, malgré la guerre froide, nous pouvions parler à la Russie et à la Chine. Aujourd’hui, « les États-Unis sont comme un enfant de trois ans avec un marteau », pour qui tout ressemble à un clou. Il a averti que si cela continuait, « les États-Unis imploseraient d’eux-mêmes. Ils prétendent pouvoir projeter une force militaire sur trois théâtres simultanément ». Notre marine est totalement vulnérable aux armes hypersoniques que possèdent la Russie et la Chine. M. Johnson a insisté sur le fait que « les peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud en ont assez d’être malmenés par les États-Unis ».

Graham Fuller a ensuite déclaré : « Larry et moi avons tous deux travaillé dans les ’vignobles’ du renseignement ». M. Fuller a déclaré que les États-Unis sont incapables de faire face à la réalité de leur déclin relatif dans le monde. Faisant référence à la « relation compliquée, peut-être triangulaire » au Moyen-Orient entre l’Iran, l’Arabie saoudite et Israël, il a observé que la Chine avait remarquablement désamorcé les tensions entre les Saoudiens et l’Iran, ce qui « a coupé l’herbe sous le pied de l’argument selon lequel ’Les Iraniens arrivent ! Les Iraniens arrivent’ ! »

Graham Fuller a conclu en disant : « C’est un cliché de dire que les crises favorisent les opportunités », mais il a exprimé l’espoir que cette situation incitera les gens à trouver de nouvelles idées.

Helga Zepp-LaRouche est intervenue pour insister sur le fait que c’est à nous de proposer ces nouvelles idées. Les nations occidentales agissent comme s’il n’y avait pas de lendemain, pas de conséquences, mais « la sortie serait d’une facilité absolue, à couper le souffle ». Elle a identifié l’expansion de l’organisation des BRICS et le Plan Oasis comme la voie vers une solution. Aucun des pays du Sud n’a qualifié les États-Unis d’ennemis. Nous pourrions travailler avec eux.

Ray McGovern a rappelé qu’il avait débuté sa carrière d’analyste à la CIA en janvier 1964, en tant que spécialiste des relations sino-soviétiques. La Chine et la Russie et leurs relations étaient compliquées. Aujourd’hui, elles coopèrent dans une étroite relation. Il a été surpris par beaucoup de choses, notamment par l’opération militaire russe en Ukraine et le soutien chinois à cette opération, ainsi que par l’annonce d’exercices d’armes nucléaires tactiques. « Aucune de ces surprises n’a été agréable ; j’ai simplement peur de la prochaine. »

Le co-modérateur de la réunion, Dennis Speed, a fait remarquer que ces « surprises » constituent l’essence même du travail de renseignement : un examen minutieux de « ce qui ne colle pas », et, une fois découvert le pourquoi de ce qui ne « colle pas », modifier l’analyse si nécessaire.

Au cours de la discussion, l’un des premiers commentaires a porté sur l’importance primordiale des percées de Lyndon LaRouche dans le domaine de l’économie et sur le commentaire élogieux de LaRouche fait par l’économiste russe de renom Sergueï Glaziev. Le candidat indépendant au Congrès Jose Vega, qui est parvenu à réunir, et qui vient de poser, le triple du nombre requis de signatures pour être officiellement enregistré comme candidat, a donné un sens de ses visites au campus de New York pour y rencontrer les étudiants qui y ont établis des campements pour protester contre le génocide à Gaza. Bill Ferguson, organisateur du mouvement LaRouche, a donné un compte rendu de la fameuse cérémonie de remise des diplômes à Harvard le 23 mai. Il a notamment montré comment un millier d’étudiants qui s’étaient mobilisés en soutien à 13 camarades exclus de la remise des diplômes, pour avoir manifesté contre les massacres dans la bande de Gaza, ont été accusés d’anti-séminitisme au travers d’une opération de com où des camions équpés de panneaux éclairés au néon circulaient sur le campus. Les organisateurs de LaRouche ont déployé une bannière : « La paix par le développement : Construire le Plan Oasis de LaRouche ». Après que les organisateurs de LaRouche aient interprété des chants en chœur, un policier s’est approché et leur a dit : « Vous avez vraiment des voix d’enfer », les encourageant à continuer.

Un journaliste indien a souligné l’importance de l’unité entre les trois plus grands membres fondateurs des BRICS - la Russie, l’Inde et la Chine - et a cité le corridor international de transport nord-sud (INSTC), qui s’étend de Saint-Pétersbourg à Mumbai en Inde, en passant par l’Iran et l’Asie centrale, à travers la mer d’Arabie, comme un exemple de coopération régionale, en dépit des tensions dans la région. Helga Zepp-LaRouche a abondé dans ce sens : « Les projets de connectivité, tels que les BRICS et les BRICS-Plus, constituent le point d’ancrage de la stabilité. »

D’autres participants ont exprimé leur inquiétude et illustré les divergeances d’opinion qui traversent, plus que jamais, l’opinion américaine quant à l’élection présidentielle en novembre prochain : une personne suggérant que Biden pourrait être le moindre mal, une autre affirman le contraire... Le co-modérateur Dennis Small a déclaré que le concept même de « moindre mal » vient d’Aristote, qui ne croyait pas au Bien. Il a conseillé de jeter Aristote à la poubelle et de lire Platon pour apprendre à penser d’un point de vue plus élevé à partir duquel le Bien peut être atteint. Mme Zepp-LaRouche a suggéré de soutenir des candidats indépendants tels que Jose Vega et Diane Sare, estimant, comme cette dernière, qu’aucun des candidats en lice n’est qualifié pour être président des États-Unis. Elle a ajouté : « Je ne parierais pas le destin du monde sur ces processus électoraux ».

A ce chapitre, la confiscation des avoirs russes pourrait être l’élément déclencheur d’une crise financière sans précédent qui bouleverserait la donne. Nos efforts devraient se concentrer sur la nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement proposée et sur le Plan Oasis. Faisant écho aux commentaires d’une participant du Mali, elle a déclaré que nous devons « mettre l’humanité une et entière au premier plan ».

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