« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Compte-rendu de la réunion du vendredi 15 novembre
Invités :

  • Col. (ret.) Richard H. Black, Etats-Unis
  • Glenn Diesen, professeur et auteur, Norvège
  • Mike Robinson, co-rédacteur de UK Column, Royaume-Uni)

Helga Zepp-LaRouche a débuté la réunion en revenant sur les conséquences de l’élection présidentielle de 2024 aux États-Unis.

Nous nous trouvons à « un moment extrêmement intéressant de l’histoire » « la direction n’a pas été décidée ». M. Trump a annoncé divers choix pour les membres de son cabinet, mais « on ne peut pas lire dans le passé de ces personnes ce qu’elles feront à l’avenir ». Elle a suggéré qu’avec l’ancienne membre du Congrès Tulsi Gabbard comme directrice du renseignement national, « la vérité sur l’état de la guerre en Ukraine sera certainement révélée », ainsi que la vérité sur les véritables auteurs du sabotage du gazoduc Nord Stream. Cependant, « il ne sert à rien de spéculer ou de commenter les événements » ; notre travail consiste à proposer des solutions. Nous devons créer un consensus sur le développement économique du Sud comme alternative aux guerres géopolitiques. Imaginez un monde dans lequel les nations des BRICS s’associent aux États-Unis et à l’Europe pour accomplir cette tâche dans l’intérêt de tous. La crise migratoire qui frappe les États-Unis et l’Europe en est un bon exemple : la seule façon de résoudre la crise est de développer à fond les nations du Sud, plutôt que de les soumettre au pillage et aux guerres. L’Institut Schiller prépare un rapport d’urgence sur cette crise et sa solution, qui sera publié dans une dizaine de jours. Chacun devrait participer à la conférence de l’Institut Schiller des 7 et 8 décembre où ces sujets seront abordés en profondeur.

Le colonel Richard H. Black (ret.), ancien combattant des Marines, ancien chef de la division du droit pénal de l’armée américaine au Pentagone et ancien sénateur de l’État de Virginie, a chaleureusement approuvé la nomination de Tulsi Gabbard. Il a parlé de son premier contact avec elle sur la question du parrainage par les États-Unis de groupes terroristes en Syrie avant de souligner, en conclusion, qu’elle « n’est pas une personne endoctrinée ».

En ce qui concerne les BRICS, il a déclaré que le sommet des 22-24 octobre en Russie démontre que les tentatives américaines d’isoler la Russie ont échoué. Les effets génocidaires des sanctions américaines prises contre la Syrie tout comme les sanctions ridicules contre la Russie, y compris l’interdiction faite aux enfants handicapés de participer aux Jeux paralympiques, sont catastrophiques. Le vol programmé des avoirs russes gelés, qu’il qualifie de plus grand vol de l’histoire du monde, suscite « une profonde répulsion et une grande peur ». Quant à la participation de M. Biden au largage de bombes de 2 000 livres sur Gaza elle « a gravement entaché la réputation de l’Amérique dans le monde ». La présentation du colonel Black a inspiré un dialogue approfondi entre les participants. L’ancien président guyanais Donald Ramotar est intervenu pour exprimer son inquiétude quant à la position de Mme Gabbard sur Gaza, qu’il a comparée à celle de Netanyahou, et a averti qu’elle semblait avoir un fort parti pris anti-islamique. En réponse, le colonel Black s’est fait l’écho de Mme Zepp-LaRouche en disant que les personnes nommées au cabinet mettront en œuvre les politiques de Trump, dont il n’est pas encore très clair ce qu’elles seront. Sur ce point, Dennis Speed, le co-modérateur de la CIP, a ajouté que les accusations de la sénatrice américaine Elizabeth Warren (D-MA) et d’autres, selon lesquelles Mme Gabbard est « dans la poche de Poutine », suggèrent que quelque chose se passe ici qui mérite un examen plus approfondi. Revenant sur le cas de la Syrie, le colonel Black a fait état de la volonté de la CIA de déployer des armées modernes et mécanisées d’ISIS et d’al-Nusra pour voler le pétrole et les céréales de la Syrie. Les efforts de Trump pour se retirer de la Syrie ont été accueillis par « une rébellion efficace de l’État profond », soutenue par les capacités de propagande collective des médias « mainstream ». Mme Zepp-LaRouche a appelé à la levée des sanctions imposées à ce pays pour alléger les souffrances de sa population.

Glenn Diesen, professeur et auteur, a parlé de la réunion annuelle du club de discussion Valdai, qui s’est tenue du 3 au 7 novembre et au cours de laquelle le président russe Vladimir Poutine et lui, se sont longuement entretenus. L’initiative des BRICS a permis aux pays du Sud de devenir des nations autonomes, plutôt que des « pions dans des blocs ». Interrogé sur la proposition de M. Poutine d’un « ordre mondial polyphonique », M. Diesen l’a décrite comme « un élément important de la multipolarité », ajoutant que l’unipolarité a « corrompu la diplomatie ».

Mike Robinson, co-rédacteur de UK Column, a approuvé l’évaluation du colonel Black concernant le rôle des « médias occidentaux » dans l’élaboration d’un narratif justifiant la destruction de la Syrie, soulignant le rôle de la « BBC Media Action », soutenue par le ministère britannique des Affaires étrangères. A cet égard, sa collègue Vanessa Beeley, qui réside en Syrie, a activement rompu avec le consensus imposé parmi les prétendus journalistes. M. Robinson a également noté la promesse de Donald Trump d’inverser la tendance à la censure. La dépendance à l’égard des médias sociaux crée des problèmes financiers pour les « grands médias », à tel point que le gouvernement britannique les subventionne désormais en achetant des publicités, tout en utilisant la soi-disant « législation sur le terrorisme » et la « loi sur la sécurité en ligne » pour faire taire les narratifs non approuvés.

Discussion

En réponse à un participant d’Ibéro-Amérique, qui a mis en garde contre une « continuité déguisée » entre les administrations Biden et Trump, et à un autre qui a accusé Tulsi Gabbard d’être complice du génocide à Gaza, Helga Zepp-LaRouche a de nouveau exhorté les auditeurs à ne pas spéculer sur ce qui reste des questions ouvertes. Il faut plutôt s’organiser pour apporter les changements nécessaires. D’énormes changements sont en cours dans le monde d’aujourd’hui, a-t-elle rappelé à ses auditeurs. « Si nous pouvions créer une harmonie entre tous les pays impliqués » dans un « énorme programme économique » comme l’initiative chinoise ’Belt and Road’ pour développer le Sud global, nous pourrions mettre fin au flot de réfugiés et avoir « un niveau de vie décent pour tout le monde sur la planète ». Le co-modérateur de la CIP, Dennis Small, a fait état d’études en cours pour la prochaine brochure de l’Institut Schiller, qui montrent que « ce qui pousse les gens vers les États-Unis, c’est que leurs propres économies physiques sont détruites » par les politiques de pillage de Wall Street et de la City de Londres. Sur l’effondrement économique de l’Allemagne, Helga a cité une déclaration récente du colonel Douglas Macgregor (retraité) selon laquelle les États-Unis mettent en œuvre le plan Morgenthau de l’après-guerre pour désindustrialiser l’Allemagne, affirmant que son évaluation est correcte.

Un participant colombien a demandé quel pourrait être le rôle de son pays dans le nouveau paradigme. Dennis Small a décrit le nouvel et immense port de conteneur construit en eau profonde à Chancay, au Pérou, en collaboration avec la Chine, soulignant que « la prochaine étape des voyages de Xi Jinping est le Brésil », où il sera question du corridor ferroviaire reliant les deux océans, « ouvrant par ce biais l’ensemble de l’Amérique du Sud au type de développement en cours en Chine ». M. Small a souligné que les différences idéologiques ne constituaient pas un obstacle : « Oubliez la géopolitique - construisez ces foutues lignes de chemin de fer ! ». Sara Madueño, représentante de l’Institut Schiller du Pérou, a décrit l’enthousiasme suscité dans son pays par la visite de Xi Jinping et les relations historiques entre le Pérou et la Chine.

En réponse à une question en provenance de l’Équateur, Helga Zepp-LaRouche a déclaré que les infrastructures de base ont toujours été la clef de l’industrialisation dans le monde entier, et qu’elle venait d’apprendre que le chancelier allemand Olaf Scholz avait eu une discussion téléphonique d’une heure avec le président russe Poutine, et que la Russie allait reprendre ses exportations d’uranium vers les États-Unis.

Le « flambeau du progrès » a été transmis d’un pays à l’autre au cours de l’histoire. Aujourd’hui, nous vivons un nouveau moment de l’histoire où nous nous retrouvons « tous assis dans le même bateau ». Soit nous mourrons tous, bientôt, dans une guerre nucléaire, soit nous entrerons dans une nouvelle ère de civilisation. Nos idées peuvent influencer le cours de l’histoire.

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