« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Coalition internationale pour la paix

Pour éviter l’affrontement nucléaire, Ouvrons immédiatement des négociations de paix

Appel

6 juillet 2024

Appel de la Coalition internationale pour la paix

Nous, soussignés, saluons l’initiative de paix que le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a présentée une nouvelle fois lors de son allocution au ministère russe des Affaires étrangères, le 14 juin 2024.

Nous demandons instamment l’ouverture immédiate d’un processus diplomatique, indépendamment de l’état actuel de la guerre entre l’OTAN-Ukraine et la Russie.

Le temps presse. Toute nouvelle escalade accroît le risque de voir le conflit s’étendre à l’échelle régionale, voire à un affrontement thermonucléaire, et ce bien plus rapidement qu’on ne l’imagine. Pour l’éviter, nous devons appliquer ce conseil : « Ne négocions jamais sous l’emprise de la peur. Mais ne craignons jamais de négocier. Faisons en sorte que les deux parties explorent les sujets qui nous unissent, au lieu d’insister sur ceux qui nous divisent. »

Ces mots du président américain John Kennedy avaient été repris par son adversaire, le Premier ministre russe Nikita Khrouchtchev, dans une lettre qu’il lui avait adressée : « J’ai participé à deux guerres mondiales et je sais que la guerre ne s’arrête que lorsqu’elle s’est frayée un chemin à travers les villes et les villages, semant la mort et la destruction dans son sillage. »

Tel est le bilan inutile de la guerre en cours, qui aurait pu se terminer il y a plus de deux ans, fin mars 2022. Au lieu de cela, l’intervention dûment établie du britannique Boris Johnson et de l’OTAN a fait capoter la proposition de paix déjà négociée entre la Russie et l’Ukraine. C’est ainsi que des centaines de milliers de vies ont été inutilement sacrifiées.

La proposition faite par Poutine le 14 juin 2024 est l’occasion pour le monde de « se remettre sur les rails ». Elle pourrait constituer la première étape vers une nouvelle architecture stratégique internationale, en remplacement du système unipolaire post-1989/91, aujourd’hui ébranlé.

Cette initiative de paix succède à une série de tentatives de paix ratées, sabotées, mais persévérantes, comme l’ont montré au monde entier la conclusion de l’accord Minsk II en 2015 et la tentative de le mettre en œuvre, ainsi que la volonté de négocier, même après le début de l’opération militaire spéciale russe, le 24 février 2022. On l’a vu dans le traité de mars 2022 qui a été paraphé par les représentants officiels russes et ukrainiens mais n’a jamais été adopté, à cause de l’intervention impérialiste de Boris Johnson.

Nous déclarons solennellement ici que vouloir démembrer la Russie en utilisant le conflit ukrainien comme tremplin pour provoquer un changement de régime à Moscou, est une entreprise totalement folle à l’ère des armes thermonucléaires. Compte tenu des souffrances causées par la guerre et l’agression, et du risque d’escalade de ce conflit en une troisième guerre mondiale, apporter un large soutien à l’initiative russe constitue pour tous les peuples rationnels une expression forte de leur volonté de survie.

L’esprit belliqueux et les appels à vaincre la Russie, motivés par le profit et la vengeance, reposent sur l’hypothèse erronée que le théâtre de guerre, y compris nucléaire, peut rester un conflit limité. Ce ne fut cependant pas le cas lors de la Première ou de la Seconde Guerres mondiales. Compte tenu des capacités militaires actuelles, qui permettent d’atteindre n’importe quelle cible dans le monde en un temps extrêmement court, l’hypothèse d’une « guerre nucléaire limitée » témoigne d’une grave erreur d’appréciation des réalités de notre époque. Ceux qui appellent à la guerre et s’opposent aux négociations croient à tort avoir une chance de survie. Or, dans une guerre thermonucléaire, il n’y a aucun endroit où se cacher.

Répétons-le : nous demandons instamment l’ouverture immédiate d’un processus diplomatique, indépendamment de l’état de guerre actuel entre l’OTAN-Ukraine et la Russie. À cette fin, nous demandons instamment à la Rada ukrainienne d’annuler l’ordre empêchant de négocier directement avec la Russie. Nous soutenons pleinement la construction d’une nouvelle architecture de sécurité pour l’Europe et, bien sûr, pour le monde. Nous exhortons les parties belligérantes, ainsi que ceux qui les soutiennent, à se réunir de bonne foi pour négocier une paix durable, fondée sur des relations économiques mutuellement bénéfiques entre les pays concernés.

Plus précisément, nous recommandons les mesures suivantes :

  • Premièrement, entamer les premières discussions sur la base de la proposition de paix russe du 14 juin 2024.
  • Deuxièmement, en fonction des progrès réalisés dans le cadre de ces discussions initiales, chercher à obtenir au plus tôt un accord de cessez-le-feu entre les deux parties.
  • Troisièmement, une fois actées les conditions de ce cessez-le-feu, renforcer et consolider la confiance à travers une nouvelle architecture économique, incluant des forces extérieures au conflit ayant avancé diverses propositions pour faire progresser la paix.

Pour ces négociations, nous devons non seulement nous souvenir des leçons de la paix de Westphalie qui mit fin à la guerre de Trente Ans, mais nous engager à les appliquer à nouveau : une paix durable exige que l’on prenne en compte « l’intérêt de l’autre », et de tous les autres, d’ailleurs. « Aucun problème de la destinée humaine n’échappe aux êtres humains. » Telle était la conviction de Kennedy et de Khrouchtchev qui, en tant que dirigeants, ont été confrontés à une situation où ils auraient pu, ensemble, détruire toute vie humaine, peut-être pour toujours. Ils ont négocié et l’humanité l’a emporté. Nous n’en sommes peut-être pas encore là aujourd’hui, mais nous en sommes arrivés bien près. Nous n’avons pas le droit d’échouer.

  • Helga Zepp-LaRouche, présidente fondatrice de l’Institut Schiller, Allemagne
  • Jacques Cheminade, président de Solidarité et Progrès, ancien candidat à l’élection présidentielle, France
  • Col. Larry B. Wilkerson (ret.), ancien assistant spécial du président des chefs d’état-major interarmées des États-Unis, ancien chef de cabinet du secrétaire d’État américain, Etats-Unis
  • Scott Ritter, ancien inspecteur en désarmement des Nations unies et officier de renseignement de la marine américaine, Etats-Unis
  • Lt. Col (ret.) Earl Rasmussen, Lt. Col, U.S. Army, Etats-Unis
  • Col. (ret.) Richard H. Black, ancien chef de la division du droit pénal de l’armée américaine au Pentagone, Etats-Unis
  • Muhammad Salim Akhtar, directeur national, Alliance musulmane américaine, Etats-Unis
  • Kirk Wiebe, membre de l’association Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS) et ancien analyste en chef de l’Agence nationale de sécurité (NSA). Il est également partenaire de Bill Binney dans la prévention des crimes de la communauté du renseignement. Etats-Unis
  • Clifford Kiracofe, ancien haut responsable de la Commission sénatoriale américaine des relations extérieures, président de l’Institut de Washington pour la paix et le développement, Etats-Unis
  • E. Martin Schotz, membre JFK Peace Speech Committee
  • Alessia Ruggeri, syndicaliste, Italie
  • Claudio Giudici, président, Unitaxi, syndicat national des chauffeurs de taxi, Italie
  • Lorin Peters, Pax Christi, modérateur californien, Etats-Unis
  • Nelson Borelli, Ret. Prof. de psychiatrie Northwestern University Evansville, Etats-Unis
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