« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Coalition internationale pour la paix
2 décembre 2024
Compte-rendu de la réunion du 29 novembre
Helga Zepp-LaRouche a ouvert la réunion en notant une « étrange divergence dans la perception de la réalité » entre les Chinois, les Russes et la majorité mondiale, d’une part, et les dirigeants de l’anglosphère, d’autre part. Le nouveau missile russe ’Oreshnik’, capable de voler à Mach 10, est alimenté par du combustible solide, est monté sur des lanceurs mobiles et n’est pas vulnérable aux frappes préventives de « décapitation ». En dépit de ces caractéristiques qui appellent l’attention, les commentateurs occidentaux l’ont « balayé du revers de la main » alors que la guerre menée par l’OTAN contre la Russie pourrait s’intensifier à tel point qu’il serait presque impossible à Trump de « baisser le ton » lorsqu’il entrera à la Maison Blanche.
Le nouveau rapport de l’Institut Schiller (en anglais) explique comment l’Europe, les BRICS et les États-Unis pourraient lancer un programme d’urgence pour électrifier l’Afrique et industrialiser le Sud, résoudre la crise des migrants et prévenir une guerre mondiale. A cet égard, la conférence de l’Institut Schiller les 7 et 8 décembre prochains, sera une plateforme délibérative pour faire avancer cette vision. Le colonel Richard H. Black (ret.), est intervenu sur le nouveau front qui s’est ouverte, le 27 novembre, dans le conflit du Moyen-Orient. HTS (Hayat Tahrir Al-Sham) - une retombée d’Al-Qaïda (alias al-Nusra, etc.) - avec la coopération probable de la Turquie et de la CIA, a rompu le cessez-le-feu et attaqué le gouvernement syrien. « La Turquie est toujours à l’affût d’occasions de s’emparer de territoires syriens », a-t-il déclaré, et « Israël [...] a depuis longtemps les yeux rivés sur le territoire syrien ».
Carl Osgood, spécialiste militaire pour EIR, a ensuite ajouté qu’en 2018, le président Trump de l’époque a donné l’ordre de retirer les troupes américaines. Les chefs militaires et le Sénat américain se sont révoltés, ce qui a empêché ce retrait. Les Israéliens mènent une « guerre de faible intensité contre la Syrie depuis de nombreuses années », a déclaré M. Osgood.
Ray McGovern a donné l’estimation des spécialistes du renseignement selon laquelle la Russie a réussi à développer un « nouveau type » d’armes, le missile hypersonique ’Oreshnik’, doté de la puissance d’une bombe nucléaire mais sans les conséquences. Un développement majeur que « ces sourds de l’OTAN » refusent de prendre au sérieux. Les gens autour d’un Biden proche du départ, pourraient être tentés d’utiliser une arme nucléaire pour éviter une humiliation extrême en Ukraine. « Mettons-nous à genoux et prions pour que le président russe fasse preuve de suffisamment de sang-froid pour empêcher de telles actions irréfléchies. » Carl Osgood a indiqué que le 25 novembre, les Russes, en réponse aux frappes ATACMS, ont frappé des lanceurs de missiles de l’OTAN en Ukraine, tuant des spécialistes étrangers sur place, dont 40 techniciens américains et 9 français, qui les utilisaient. Il a ajouté que la frappe d’Oreshnik du 21 novembre ne comportait pas d’ogive explosive ; son énorme puissance destructrice provenait simplement de la force cinétique de l’impact à Mach 10. Zepp-LaRouche a répondu que « le déni des autorités occidentales est vraiment la chose la plus effrayante », suggérant qu’il s’agit d’une forme d’aliénation mentale clinique. « Nous devons faire une percée », a-t-elle insisté. « Nous sommes en danger de mort. » Dans ce contexte, que pouvons-nous attendre de Trump ?
Dennis Speed a suggéré que les Américains qui ont encore la gueule de bois de Thanksgiving ne savent peut-être pas que, le jeudi 28 novembre, Poutine a commenté : « Vous savez, ce qui m’a le plus frappé, et je pense que vous partagez mon point de vue, ce n’est pas le fait que des moyens tout à fait froidement barbares aient été employés contre Trump, absolument barbares, y compris des tentatives d’attenter à sa vie, plus d’une fois (d’ailleurs, je crois qu’il n’est pas encore tout à fait en sécurité).... », tout en poursuivant : « Il y a eu plusieurs cas dans l’histoire des États-Unis. Je crois que c’est une personne sage et, je l’espère, judicieuse, qui comprend tout cela ».
L’ancien président de Guyana Donald Ramotar a demandé si nous ne mettions pas « trop d’enjeux sur Trump ». Trump a dit que nous étions en Syrie pour prendre le pétrole. Il « avait également une vision dominatrice de la Syrie ». Un participant allemand a déclaré qu’il n’était pas en mesure de partager l’optimisme à l’égard de Trump, car ce dernier s’est retiré du traité FNI (Forces Nucléaires à portée Intermédiaire), a déclaré Jérusalem capitale d’Israël et a bloqué le gazoduc Nord Stream. Ray McGovern a répondu : « Peut-être que le peuple de Trump se réveillera... ou peut-être pas ».
L’ancien président Ramotar a exprimé son accord total avec Helga Zepp-LaRouche sur le lien entre le développement et la paix, ajoutant que le grand danger est l’Occident collectif en quête d’hégémonie sur le monde. La Russie considère les visées occidentales sur l’Ukraine comme une « interdiction absolue » et une menace pour sa sécurité. En ce qui concerne le cessez-le-feu récemment annoncé au Liban, il a demandé si les Israéliens ne cherchaient pas simplement à gagner du temps pour reposer leur armée et se réapprovisionner. Les Israéliens peuvent reprendre la guerre dès qu’ils seront prêts. Il ne s’agit pas d’un véritable cessez-le-feu.
Diane Sare, ancienne candidate au Sénat américain et présidente de l’Organisation LaRouche, a déclaré que le peuple américain était tout aussi inconscient de la menace d’une nouvelle guerre mondiale que de la promesse offerte par le nouveau paradigme des BRICS et du Sud mondial. « Nous avons une vision très dégradée de l’homme occidental... notre identité est celle de l’Empire britannique. » Les interventions culturelles, telles que la nouvelle brochure de l’Institut Schiller, sont d’une importance capitale pour remédier à cette situation.
Pour Dennis Small, membre du groupe de travail transatlantique chargé de produire la brochure, la réponse de l’Occident à Oreshnik s’est résumée à plus d’escalade comme l’illustre la déclaration de l’amiral Robert Bauer, président du comité militaire de l’OTAN, qu’ « au lieu de tirer sur des flèches, nous devons nous débarrasser de l’archer », ce qui est en fait une déclaration d’intention d’entrer en guerre avec la Russie. Le sénateur américain Mike Lee (Républicain) a déclaré que « c’est tout simplement dingue » et a appelé les États-Unis à se retirer de l’OTAN. M. Small a ajouté qu’il s’agissait là d’un commentaire raisonnable et que les propositions mises en avant dans le nouveau rapport de l’Institut Schiller constituait un moyen de dépasser la division du monde en blocs antagonistes, en se concentrant sur le développement économique afin d’éviter la guerre et de résoudre le problème des migrants.
Le plus grand nombre de migrants vers Europe viennent de Syrie, de la Guinée, et de l’Afghanistan. Il s’agit de réfugiés de guerre. Dans les Amériques, la principale cause de migration est la destruction économique causée par les politiques du FMI, de Wall Street et de la City de Londres à des fins de dépeuplement et de pillage. Avec la construction du nouveau port de Chancay, au Pérou, un réseau continental d’infrastructures est devenu possible, et s’il est construit, les gens resteront dans leur pays d’origine.
Au cours de la discussion, une participante roumaine a rapporté que son pays, « une colonie plus-plus-plus », a voté au premier tour de l’élection présidentielle pour Călin Georgescu, un « outsider » qui défend la souveraineté nationale et la paix, ce dont « on ne peut pas parler dans la presse ». Le résultat était « presque un miracle ». Il va maintenant participer à un second tour de scrutin contre le candidat pro-OTAN. Le gouvernement en place demande une enquête criminelle sur les résultats de l’élection. Mme Zepp-LaRouche a déclaré : « Cela correspond à ce que nous avons vu dans de nombreux pays d’Europe de l’Est », en mentionnant la décision de la Géorgie de reporter toute discussion sur l’adhésion à l’UE. Elle a conclu en disant que nous devons mobiliser des millions de personnes dans les rues et mettre en place des réseaux de personnes qui peuvent faire du nouveau paradigme une réalité. Elle a soutenu l’appel de Scott Ritter pour des mobilisations et des rassemblements le 7 décembre, soulignant l’importance centrale de la prochaine conférence de l’Institut Schiller les 7 et 8 décembre.