« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Visio-conférence internationale 27 juin 2020
1ère session
4 juillet 2020
par Helga Zepp-laRouche
Bien que cela semble inconcevable pour la plupart de gens, si nous ne parvenons pas, très rapidement, à remplacer le système financier désespérément en faillite par un « nouveau Bretton Woods », conforme à l’intention originale du président Franklin Roosevelt, c’est-à-dire un instrument permettant de vaincre le sous-développement dans le monde, l’évolution actuelle vers une expansion des conflits, tant au niveau interne des Etats qu’au niveau stratégique mondial, risque de dégénérer en une nouvelle guerre mondiale qui, à l’ère de l’arme thermonucléaire, signifierait l’extermination de l’humanité.
Bien qu’il soit ahurissant de voir tous ces gens qui, en pleine confusion, persistent à croire que la pandémie de Covid-19 n’est pas pire qu’une simple grippe saisonnière ou que l’on a affaire à une infox de Bill Gates, il est malheureusement plus probable que la réalité soit telle que la présente l’épidémiologiste américain Michael Osterholm, lorsqu’il dit que nous ne sommes qu’au début du chemin. A ce jour, dix millions de personnes ont été contaminées et un demi-million sont mortes de la Covid-19, et on n’a toujours pas atteint le pic de la première vague. Les systèmes de santé quasi inexistants de nombreux pays en développement sont déjà désespérément surchargés. La pandémie a impitoyablement mis en évidence le fait que le système économique néolibéral ne dépend pas seulement d’une production bon marché en provenance de ce qu’on appelle le tiers-monde, mais qu’il a créé, aux États-Unis et en Europe mêmes, des conditions de travail d’esclaves, comme on peut le voir dans l’explosion de cas, parmi la main d’œuvre détachée, dans les abattoirs.
L’arrêt de l’économie a mis en lumière la fragilité de la mondialisation. Aux États-Unis, environ 40 millions d’emplois ont été perdus en trois mois ; les banques centrales ont injecté la somme incroyable de plus de 20 000 milliards dans le système financier et les divers programmes d’aide gouvernementaux ont à peine pu couvrir les bombes à retardement qui continuaient à faire tic-tac jusqu’à l’expiration des mesures temporaires. Le FMI prévoit une baisse de la production industrielle mondiale de 4,9 % cette année, et seule la Chine devrait connaître une croissance de 2 %. Des secteurs tels que le trafic aérien, la restauration, le tourisme, l’industrie automobile, etc. ont subi des baisses massives, certaines à long terme, tandis qu’un grand nombre de PME/PMI craignent de ne pas survivre à une deuxième vague et à une nouvelle période de confinement. Il en résulterait une hausse massive du chômage, de la pauvreté et de la déflation des prix, alors que dans le même temps, l’injection de liquidités par les banques centrales alimente des bulles hyper-inflationnistes. Le renflouement de grandes entreprises et des banques systémiques, ainsi que le sujet politiquement explosif de la confiscation de l’épargne par le processus de « bail-in », seraient d’autres options que les gouvernements pourraient mettre en œuvre, sans empêcher pour autant l’effondrement du système financier mondial qui nous plongera dans le chaos et l’anarchie.
En attendant, la poursuite de la politique actuelle entraînera non seulement une augmentation des taux de mortalité en raison de la pandémie, mais ne pourra absolument rien contre la « pandémie de la faim », dont David Beasley, du Programme alimentaire mondial (PAM), nous dit qu’elle pourrait bientôt coûter la vie à 300 000 personnes par jour ! Quiconque pouvait avoir l’illusion que le retour à un « âge des ténèbres » était totalement exclu à notre époque moderne, va devoir regarder la réalité en face. Enfin, l’hédonisme dont font preuve les protestataires, qui confondent leurs libertés avec la liberté, nous rappelle les récits de Boccace sur la Peste noire du XIVe siècle, avec ses cohortes de flagellants et autres créatures tout droit sorties des tableaux de Bruegel.
Dans ce contexte, il faut s’attendre à voir s’intensifier la tentative visant à évincer le président Trump de ses fonctions, initialement lancée par les services secrets britanniques. Plusieurs options sont ainsi envisagées : • une procédure de destitution (impeachment) ; • son élimination physique (suggéré par l’hebdomadaire britannique The Spectator, le 21 janvier 2017) ; • un coup d’État « à la Maidan » (terme utilisé par le président Poutine en 2016).
C’est de ce point du vue que l’on comprend mieux pourquoi l’indignation légitime suscitée par la mort de George Floyd suite à des violences policières, a été immédiatement instrumentalisée par des groupes violents financés par le milliardaire George Soros.
Pour l’establishment néolibéral et les médias dominants des deux côtés de l’Atlantique, la victoire surprise de Trump a été et reste inacceptable. Le candidat présidentiel projetait d’établir de bonnes relations avec la Russie et, au début de son mandat, ne cachait pas son intention de développer une bonne relation avec la Chine. Sans oublier sa volonté affichée de mettre un terme aux « guerres sans fin » de ses prédécesseurs et de ramener les « boys » à la maison.
D’où, depuis trois ans et demi, l’incroyable chasse aux sorcières déclenchée contre lui. Après avoir été accusé, sans la moindre preuve concrète, de collusion avec la Russie dans l’affaire du « Russiagate », Trump est désormais accusé de la même chose par rapport à la Chine, là aussi sans aucun élément probant.
Entre-temps, l’idée même que les conséquences brutales de leurs politiques aient pu provoquer une « émeute électorale », comme celle permettant à Trump de remporter la présidence américaine, celle conduisant le Royaume-Uni au Brexit ou encore celle suscitant le mouvement des Gilets jaunes en France, n’a à aucun moment effleuré l’esprit des représentants du système néolibéral.
Ce qui passionne ces « élites », ce n’est pas la vérité, mais l’obsession de contrôler les récits officiels. C’est d’ailleurs ce dont s’était vantait le secrétaire d’État Mike Pompeo lors d’un discours au Texas : « Lorsque j’étais le directeur de la CIA, c’est vrai, nous avons menti, oui, nous avons triché et volé… d’ailleurs, on a été formés pour cela ! »
Le récit officiel de l’OTAN sur la prétendue « agressivité croissante » de la Russie, accusée de « redessiner les frontières par la force en Europe », omet bien sûr de mentionner les promesses non tenues faites au dirigeant de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev, selon lesquelles l’OTAN n’étendrait jamais ses frontières jusqu’aux portes de la Russie. L’Alliance passe également sous silence son rôle dans l’instigation des « révolutions de couleurs », une politique assimilable à un acte de guerre, comme dans le cas du coup d’État mené à Kiev, soutenu par Victoria Nuland, qui provoqua en réaction le référendum en Crimée.
Le crime dont on accuse la Chine n’est pas seulement d’avoir sorti de la pauvreté 850 millions de ses propres citoyens, mais aussi d’être devenue, grâce à une politique économique fondée sur le progrès scientifique et technologique, et avec une population de 1,4 milliard d’habitants, la deuxième nation économique la plus puissante, et la première dans certains domaines technologiques tels que les systèmes ferroviaires à grande vitesse, la fusion nucléaire, certains aspects de l’exploration spatiale et les télécommunications du G5.
En outre, la politique de coopération mutuellement bénéfique qu’offre la Chine dans le cadre de son initiative des « Nouvelles Routes de la soie », est la première véritable opportunité pour les pays en voie de développement, depuis l’époque coloniale, de surmonter la pauvreté et le sous-développement en construisant des infrastructures.
La réponse de l’OTAN au retour de la Chine dans son rôle de leader mondial, rôle qu’elle a joué pendant plusieurs siècles de son histoire longue de 5000 ans, fut de s’étendre dans la région indopacifique.
C’est à partir de ce type de développements qu’on fabrique des guerres mondiales. Et pourtant, c’est ainsi que le secrétaire général de l’Organisation, Jens Stoltenberg, établit sa feuille de route pour l’OTAN 2030, qu’il vient de présenter lors d’une vidéoconférence avec l’Atlantic Council et le German Marshall Fund. La ministre allemande de la défense Annegret Kramp-Karrenbauer participait mercredi dernier à un autre webinaire avec Anna Wieslander, directrice du Conseil atlantique pour l’Europe du Nord. En ouvrant la rencontre, Wieslander cita Lord Ismay, premier secrétaire général de l’OTAN, pour qui « le but de l’OTAN consistait à garder les Russes dehors, les Américains dedans et les Allemands en bas ». AKK, lors de son intervention, ne releva même pas cette insulte…
Le scénario géopolitique d’une OTAN mondialisée, ouvertement conçu pour instrumentaliser l’Alliance atlantique au service de l’Empire britannique et du Commonwealth, tout en cherchant à entraîner l’Inde dans un conflit avec la Chine, doit être fermement rejeté par tous ceux qui veulent maintenir la paix dans le monde.