« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Visioconférence internationale du 9 avril

L’Amérique du Sud et la nouvelle architecture du développement

2ème session

29 avril 2022

De Pedro Rubio, dirigeant de la CTU USCTRAB et président de l’Association des fonctionnaires du Bureau général de la comptabilité de Colombie



Salutations depuis la Colombie.

Nous avons promu des initiatives et des propositions pour que le point d’entrée sur le continent sud-américain, à travers le bouchon de Darién de la Colombie, devienne non seulement un pivot pour le pont terrestre mondial ou la Nouvelle route de la soie, comme on l’appelle fréquemment, mais aussi, nous plaçant du point de vue d’une nouvelle architecture économique et de développement bénéfique à toutes les nations, pour qu’il assure non seulement la subsistance alimentaire des ressortissants colombiens, mais qu’il se transforme aussi en fournisseur d’aliments pour l’ensemble de la planète.

Paradoxalement, nous avons des terres très fertiles par rapport aux normes mondiales, car nous faisons partie de la ceinture équatoriale, et nous avons une diversité de climats qui permet à la Colombie de produire des aliments 365 jours par an. Nous avons donc un très grand potentiel.

J’aimerais mentionner les calculs effectués par Vladimir Vernadski, le père de la bio-géochimie russe, que nous avons appliqués pour déterminer la capacité à maintenir une population donnée par kilomètre carré. Il est assez intéressant de constater, par exemple, que dans le cas de la Colombie, nous avons 446 656 kilomètres carrés de terres arables et une population de 49,6 millions d’habitants, alors que nous pourrions nourrir une population de 67 millions.

En d’autres termes, avec le potentiel dont nous disposons aujourd’hui pour produire des aliments sur le territoire colombien, en utilisant la technologie - et les calculs de Vernadski étaient basés sur la technologie disponible à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle – donc, avec les progrès technologiques et l’optimisation de nos terres agricoles permettant de nourrir les gens, nous pourrions même doubler la quantité de production alimentaire.

En d’autres termes, j’oserai dire qu’il est possible de nourrir une moyenne de 75 à 80 millions de personnes sur les terres dont nous disposons en Colombie.

Si nous nous tournons vers le cas de notre voisin, le Venezuela, qui partage une frontière avec la Colombie, ce pays dispose de 216 000 kilomètres carrés de terres arables, pour une population actuelle de 28,8 millions d’habitants. En optimisant ce territoire, sur la base des avancées technologiques modernes, il pourrait nourrir plus de 40 à 45 millions de personnes.

Et c’est là qu’il y a une décision souveraine à prendre par les nations, basée sur la nécessité de rendre chaque kilomètre carré, ou chaque hectare de terre, selon la façon dont on le mesure, plus productive afin d’assurer l’approvisionnement alimentaire. De cette façon, nous pourrons faire face à la menace d’une famine mondiale contre laquelle la FAO, l’ONU et de nombreuses autres voix internationales nous mettent en garde : non seulement elle est imminente, mais elle est déjà en cours au niveau international. Et il est nécessaire d’activer immédiatement un plan de relance économique pour les nations qui ont un potentiel agricole, d’intensifier les politiques pour que ces pays deviennent les fournisseurs d’aliments du monde, et pas seulement de leur propre population.

Comme vous pouvez le voir ici, il est important de mettre en œuvre l’approche des corridors de développement afin d’assurer le flux des intrants nécessaires, de sorte qu tant les importations que les exportations de denrées alimentaires puissent être réalisées par le biais de ces corridors de développement qui sont proposés dans le cadre de la nouvelle route de la soie. Nous pensons que c’est ce qui doit être fait en ce moment, à ce Punctum Saliens de l’histoire.

Deux voies s’offrent à nous : soit nous avançons vers une nouvelle ère, une renaissance de la croissance économique et du dialogue des cultures ; soit, ce que proposent certains théoriciens du choc des civilisations, nous allons vers un âge sombre de guerres et de conflits perpétuels entre les nations.

Nous, en Colombie, avons l’espoir que la planète entière et ces forums de dialogue, approfondissent l’avancée nécessaire du dialogue des cultures et de la coopération économique dont la planète a tant besoin. Merci beaucoup.

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