« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Coalition internationale pour la paix
7 novembre 2024
Compte-rendu de la réunion de la Coalition internationale pour la paix du 1er novembre 2024
Scott Ritter, ancien inspecteur en désarmement des Nations unies, a ouvert la 74e réunion de la CIP, en déclarant que le monde était en transition par rapport à l’ère coloniale révolue des empires britannique, français, néerlandais et américain - et ce, malgré les efforts des dirigeants occidentaux actuels pour prétendre qu’ils peuvent s’accrocher à leur monde unipolaire. Le sommet des BRICS qui s’est tenu du 22 au 24 octobre à Kazan, en Russie, démontre que l’esprit de Bandung en 1955, lorsque les anciennes colonies ont déclaré la fin du colonialisme pour finalement voir la guerre froide anéantir leur victoire, est enfin en train de se concrétiser. La guerre en Ukraine est terminée, a-t-il déclaré, quand bien même les États-Unis et l’OTAN continueront à se battre et à tuer des gens. Les Russes sont déterminés à poursuivre la dé-nazification et la dé-militarisation d’une Ukraine qu’ils veulent hors de l’influence de l’OTAN. La Russie ne se laissera pas intimider par un compromis qui n’assure pas sa propre sécurité, a-t-il ajouté. Le plus grand danger vient de ce que feront les États-Unis et l’OTAN face à une victoire russe. Le danger de guerre nucléaire doit être mesuré à cette aune.
Helga Zepp-LaRouche s’est ensuite adressée aux participants en insistant sur la poursuite du génocide en Palestine, et notamment la fermeture par Israël de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Elle a cité le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, qui a déclaré que l’ONU avait été créée pour empêcher tout retour du génocide et de l’horreur de la Seconde Guerre mondiale, pourtant c’est ce qu’on est en train de revivre. Elle a ainsi déclaré qu’en Palestine 350 000 enfants risquent d’être assassinés par les Forces de défense israéliennes (FDI). Le nouveau rapport de l’Afrique du Sud sur le génocide, soumis le 28 octobre à la Cour internationale de justice (CIJ), souligne l’intensification du massacre, y compris l’utilisation de la famine comme arme de guerre et de nettoyage ethnique, ainsi que la possible escalade de la guerre avec l’Iran. L’alternative a été envisagée à Kazan, tandis qu’un autre événement, la Conférence internationale sur la sécurité eurasienne à Minsk, en Biélorussie, aborde également la solution. Les tueries et les guerres ne cesseront que si l’on met fin à la géopolitique, qui nous a déjà valu deux guerres mondiales et la menace actuelle d’une guerre nucléaire. Elle a ajouté qu’il existe également des « zones de famine » dans le monde, auxquelles il faut mettre un terme en mettant en place une nouvelle architecture de sécurité et de développement pour toutes les nations. Elle a appelé tout le monde à se mobiliser pour la conférence prévue les 7 et 8 décembre à l’Institut Schiller.
L’orateur suivant était Jeremy Loffredo, un jeune journaliste indépendant qui a été arrêté en Israël par les FDI alors qu’il couvrait la guerre, et menacé de 25 ans de prison ou de la peine de mort pour avoir prétendument révélé des secrets à l’ennemi. Il y a eu une mobilisation internationale via les médias sociaux pour forcer sa libération, qui a finalement aboutie lorsqu’un juge a reconnu que les journalistes israéliens écrivaient la même chose que lui, et que la seule différence était qu’il était étranger. Il a déclaré que l’ambassade des États-Unis n’avait pratiquement rien fait pour l’aider et a rajouté qu’Israël était le seul pays où Washington ne faisait rien pour aider les citoyens américains arrêtés.
Jason Ross, de retour du sommet des BRICS à Kazan, en a présenté un résumé et a notamment souligné que treize « nations partenaires » avaient été invité à s’y joindre, portant le total à 22. Un rapport plus détaillé peut être lu sur EIR.news. M. Ross a noté comment les autres journalistes occidentaux présents sur place lui avaient affirmé que le sommet montrait combien « Poutine était isolé »,alors que, au vu de la participation de la plupart des pays du monde, il apparaissait que c’était plutôt l’Occident qui s’isole du reste du monde.
Le Dr James Cobey, un chirurgien qui fait partie de plusieurs organisations pacifistes (Voices of the Holy Land, Holy Land Foundation Five, Palestine House for Freedom et Physicians Against Genocide), a déclaré qu’il travaillait à Gaza depuis 1964, où il a commencé comme bénévole pour l’UNRWA (dont la Knesset vient d’interdire). Il a souligné l’urgence pour les citoyens de se joindre à la campagne visant à mettre fin au génocide contre la Palestine.
La réunion a diffusé une vidéo de deux minutes produite par l’agence turque Anadolu, intitulée « Israël finira par payer le prix du génocide de Gaza qui dure depuis un an » : celle-ci se déroule fictivement en 2040 et revient sur le génocide de 2024 à Gaza, dans lequel des enfants du monde entier demandent à leurs parents pourquoi ils n’ont rien fait pour arrêter le massacre d’enfants comme eux en Palestine.
Jose Vega, candidat indépendant larouchiste à la Chambre des représentants des États-Unis dans le Bronx, a raconté comment le chirurgien américain Mark Perlmutter, qui a effectué un important travail médical à Gaza, devait prendre la parole lors d’un forum à l’hôpital du Mont Sinaï à New York, mais que son intervention avait été annulée en raison de menaces de troubles. M. Vega a expliqué qu’il avait aussitôt informé des personnes venues écouter une présentation du rapporteur spécial des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese, de ce qui était arrivé au Dr Perlmutter, et qu’il y a eu une mobilisation pour trouver, avec succès, un nouvel endroit pour que sa présentation puisse se faire.
Puis, les participants ont pu visionner une vidéo de Chandra Muzaffar, fondateur et dirigeant malaisien du Mouvement international pour un monde juste (JUST), sur ce qu’il a présenté comme « problème de fond, la cause sous-jacente » de l’instabilité dans le monde, à savoir le pouvoir hégémonique affirmé par les États-Unis comme étant à l’origine de toutes les guerres des dernières décennies et à la menace nucléaire actuelle associée aux guerres en Ukraine et en Asie du Sud-Ouest. Les « signes d’espoir » viennent de la croissance des BRICS, la montée en puissance de la Chine et l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route ».
La période de discussion a permis à Ben Wesley, candidat indépendant au Congrès du Connecticut, de montrer l’enjeu d’ un débat auquel il a participé avec le député démocrate sortant de la circonscription, Jim Himes, et son adversaire républicain. Il a directement interpellé le représentant Himes sur son soutien à la guerre en Ukraine et au génocide israélien contre Gaza. Himes n’a pas nié ni changé de position, mais la controverse a permis de révéler son caractère belliciste. Le modérateur de la CIP, Dennis Small, a souligné que c’est exactement le genre d’action que les citoyens devraient entreprendre pour dire la vérité au pouvoir.
Un participant du Kenya a évoqué les multiples guerres sur le continent. Les modérateurs Dennis Small et Dennis Speed ont abordé cette question, D. Speed déclarant qu’il y a actuellement 35 conflits en Afrique, mais qu’aucun ne peut être résolu sans un changement de système, soulignant que le rapport édité en 1978 par la Fusion Energy Foundation de 1978 intitulé « The Industrial Development of Southern Africa » (le développement industriel de l’Afrique Australe), et le plan Oasis pour l’Asie du Sud-Ouest, présentent les politiques de développement de l’économie physique nécessaires pour mettre fin aux guerres, dans un contexte où l’Afrique devrait compter deux milliards et demi d’habitants d’ici 2050.
Mme Zepp-LaRouche a clôturé la réunion en invitant les participants à s’inscrire pour la visioconférence de l’Institut Schiller des 7 et 8 décembre prochains. Elle a déclaré qu’aucune élection dans un seul pays, y compris aux États-Unis, n’arrêtera la course à la guerre nucléaire. En réponse à une question sur le concept selon lequel les Juifs sont le « peuple élu », elle a déclaré qu’aucune race ou nation ne peut être considérée comme supérieure aux autres, ce qui a donné naissance au nazisme dans son pays, l’Allemagne. Un nouveau paradigme est nécessaire, qui place l’humanité dans son ensemble au premier plan, au-dessus de toute nation ou religion. Elle a développé le concept du grand « poète de la liberté » allemand Friedrich Schiller, qui associe le perfectionnement personnel au développement de la nation, surmontant ainsi le clivage entre le moi et l’État.