« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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28 mai 2016
Il y a quelques mois, l’Institut Schiller a publié la version en langue arabe de son rapport de 400 pages sur les perspectives prometteuses de la « Nouvelle route de la soie ». Au Yémen, le succès fut immédiat et retentissant !
Alors que le pays continue à être bombardé par « nos alliés » dont l’Arabie saoudite, chaque semaine des ministres, universitaires, poètes, entrepreneurs, organisations civiles ainsi que des représentants de médias nationaux et internationaux se retrouvent à Sanaa, la capitale, pour lire et réfléchir ensemble sur le contenu du rapport. On aimerait voir la même chose en France ! Mille exemplaires supplémentaires du dossier ont même été imprimés et distribués aux institutions et aux citoyens !
Ces séances sont organisées par l’Advisory Office for Coordination with BRICS (le Bureau de conseil pour la coordination avec les BRICS), dirigé par Fouad Al-Ghaffari.
Le 10 mai dernier, la séance était consacrée à la lecture de la troisième partie du rapport, intitulée « Chine : la Route de la soie vers la paix et le développement ». Le ministre de la communication en poste, Muslih Muhsin Al-Azir, y assistait comme participant et conférencier. Le docteur Abdul-Aziz Al-Muqalih, directeur du Centre yéménite d’études et de recherches stratégiques, et l’un des poètes et romanciers les plus renommés du Yémen, y participait également, ainsi qu’un autre poète très en vue, Al-Gharbi Amran.
Certains des invités parmi les plus importants se sont vus remettre un exemplaire fraîchement imprimé du rapport. La réunion se tenait sur fond d’une grande banderole avec la couverture, du rapport, sa carte du Pont terrestre mondial , et un portrait du président Xi Jinping.
Hussein Askary, co-auteur du rapport de l’EIR et son traducteur en arabe, s’y est exprimé (par vidéoconférence). Il a expliqué le rôle de la Chine dans la Nouvelle route de la soie, « le plus grand projet de paix et de développement de l’Histoire » selon Helga Zepp-LaRouche, présidente de l’Institut Schiller et (appelée en Chine) « dame de la Nouvelle route de la soie ».
M. Askary a aussi présenté l’historique des efforts conjoints de la Chine et de l’Institut Schiller pour élaborer et promouvoir ce projet, qui remonte au bas mot à 1996. Il a expliqué que les trois principaux piliers de la philosophie confucéenne chinoise, l’Amour, l’Harmonie, et les Bénéfices mutuels sous-tendent la Nouvelle route de la soie. Ces derniers s’opposent en tous points à l’actuel système anglo-américain, inhumain et destructeur.
Le ministre en poste Al-Azir s’est félicité des liens historiques entre le Yémen et la Chine, qui remontent à la période pré-islamique (juste avant le sixième siècle après J.C.), et du soutien de la Chine au peuple du Yémen depuis la révolution républicaine du 26 septembre 1962, en particulier des aides qu’elle a apportées à tous les aspects du développement, dont chaque citoyen yéménite a pu ressentir les bienfaits au quotidien. M. Al-Azir a ensuite insisté sur l’importance d’améliorer encore les bonnes relations avec la République populaire de Chine, et fait l’éloge du rôle que le Comité de conseil pour la coordination avec les BRICS (Advisory Board for Coordination with BRICS) a joué pour conforter les relations que le Yémen entretient avec les nations amies, comme la Chine.
En effet, le Bureau de conseil a co-organisé avec le Centre de recherches stratégiques de l’Université de Sanaa la cérémonie de signature d’un protocole de coopération sur la Nouvelle route de la soie et d’autres projets en lien avec elle.
Auparavant, d’autres séances de lecture ont porté sur les idées d’économie physique de Lyndon LaRouche incluses dans la deuxième partie du rapport « les indicateurs du progrès » (Metrics of Progress). À la suite d’un débat sur l’importance de l’énergie nucléaire, le ministre délégué à l’Électricité et l’énergie, le Dr. Hareth Al-Amri a déclaré que le gouvernement du Yémen devrait relancer le programme nucléaire qu’il avait abandonné dans les années quatre-vingt-dix.
Les séances ont fait l’objet d’une ample couverture médiatique. La compréhension de l’importance de telles idées d’une part, et d’autre part la vision d’un Yémen reconstruit après une guerre dévastatrice qui n’est pas terminée, qui a vu des avions de guerre saoudiens armés par les Américains et les Britanniques pilonner les infrastructures de base et toutes les industries existantes afin d’amener le peuple à plier le genou devant la puissance de l’empire britannique, ont suscité un intérêt massif pour la Nouvelle route de la soie, et la connexion du Yémen tant à la Ceinture économique de la Nouvelle route de la soie qu’à la Route maritime de la soie du XXIe siècle. Mais personne n’a plié le genou.
Toutes ces activités sont aussi devenues source d’espoir pour la population du Yémen, qui paie un lourd prix pour cette guerre géopolitique satanique. En ce moment même au Koweït les forces nationales basées à Sanaa négocient avec le gouvernement en exil soutenu par les Saoudiens sous les auspices des Nations Unies. Les efforts russo-chinois pour mettre un terme à la guerre en Syrie et reconstruire le pays se font également sentir au Koweït. Les différentes parties subissent des pressions de tous côtés pour cesser le combat et reprendre le processus politique qui était bien engagé avant que les Saoudiens ne le sabotent en mars-avril 2015.
Quels que soient les termes ressortant de ces négociations, et le gouvernement qui se retrouve en fin de compte au pouvoir, ce dernier devra prendre en considération les idées inscrites dans le rapport spécial de l’EIR. Qui plus est, la vision que les Yéménites ont bâtie à partir de leur lecture devra constituer pour leurs générations actuelles et futures la pierre angulaire d’une reconstruction du pays, et d’une paix et d’un développement restaurés. La Chine et la Russie devront contribuer à cette vision en apportant leur soutien et leur poids dans la balance, car ce qu’il adviendra du Yémen décidera du chemin que prendra le projet de Nouvelle route de la soie.
Ci-dessous, l’intervention de Hussein Askary, lors de la conférence internationale organisée par l’Institut Schiller à Paris en 2015.