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Yémen : bientôt sept ans de guerre et indifférence généralisée

7 mars 2022

À l’approche du septième anniversaire de la guerre de collation menée par l’Arabie saoudite contre le Yémen, les combats n’ont pas faibli. Selon le Dr Aisha Jumaan, présidente de la Fondation pour l’aide et la reconstruction du Yémen, la guerre en cours et le blocus économique conduisent rapidement à des conditions de famine massive. Sur les 30 millions d’habitants que compte le Yémen, 16,2 millions souffrent d’une insécurité alimentaire aiguë et 8,6 millions d’autres sont classés dans la catégorie des personnes en situation de stress alimentaire. Cela représente un total de 83 % de la population menacée de famine dans l’immédiat ou à court terme. Un récent rapport de l’UNICEF estime que depuis le début de la guerre le 25 mars 2015, 10 000 enfants ont été tués ou mutilés en conséquence directe des combats. 377 000 personnes sont mortes en conséquence directe ou indirecte de la guerre.

Sous l’administration Biden, les États-Unis continuent de fournir à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis des milliards de dollars d’armes à des fins « défensives ». En janvier, ces armes dites « défensives » ont été utilisées pour effectuer une frappe aérienne sur un centre de détention dans la province yéménite de Saada, faisant 90 morts et 200 blessés. Une autre attaque a visé une station d’eau qui a coupé l’approvisionnement en eau de 120 000 personnes. Malgré le carnage, en dehors de quelques sites d’information alternatifs, il est difficile de trouver une quelconque couverture par les médias grand public de ce qui est clairement un génocide, qui expose la véritable nature de « l’indignation » de l’establishment politique occidental face au déroulement des événements en Ukraine.

Si les souffrances de la population ukrainienne sont bien réelles, le traitement de celles-ci par nombre de médias occidentaux montrent clairement le parti pris et même le racisme sous-jacent de commentateurs qui - tout « naturellement » - établissent une hiérarchie de valeur entre la tragédie vécue par des populations européennes et celles - presque considérées comme « normales » - que vivent des populations non-européennes pourtant soumises depuis des décennies aux guerres géopolitiques anglo-américaines.

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