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Appel de l’Institut Schiller

Pour une conférence internationale d’urgence au sommet en vue de réorganiser le système financier en faillite

15 mars 2023

par Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller
14 mars 2023

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Les secousses du système financier ressenties dans le monde entier et déclenchées par la ruée sur la Silicon Valley Bank (SVB) aux États-Unis, sa fermeture subséquente et sa mise sous séquestre, sont un message fort à tous les gouvernements du monde pour qu’ils agissent rapidement afin d’empêcher une nouvelle crise de 2008, potentiellement plus vaste et plus dévastatrice, à la lumière du constant qu’aujourd’hui la « boîte à outils » des banques centrales est vide.

Compte tenu du surendettement extrême du système financier et de l’exposition aux produits financiers dérivés spéculatifs dans l’ordre de deux quadrillions (quadrillion = un million de trillions) de dollars, le « Everything bubble » (bulle spéculative « du tout ») est menacée de subir le sort de ce que Bill Gross, le gourou de Wall Street, avait qualifié de supernova - une étoile brillante qui s’éteint soudainement suite à son explosion.

Entre le Scylla d’un resserrement financier déclenchant des appels de marge croissants et un bankrun (panique bancaire provoquée par le retrait précipité de liquidités), comme cela s’est produit avant les problèmes de SVB, et le Charybde d’un retour à l’assouplissement quantitatif (le fameux Quantitative Easing) - laissant l’hyperinflation dévorer la dette – , aucune solution n’existe, du moins, au sein du système. Dans les deux cas, qu’il s’agisse d’un effondrement soudain de l’ensemble du système ou d’une dévaluation hyperinflationniste ruinant le travail de toute une vie, les dommages potentiels pour des milliards de personnes et la mort probable de millions d’entre elles qui pourrait en résulter sont inacceptables.

L’incapacité à s’attaquer aux causes profondes de la crise systémique du système financier en 2008 et les 15 années qui ont suivi de création inconsidérée de liquidités par l’assouplissement quantitatif - taux d’intérêt nuls et même négatifs au détriment des capacités physiques de l’économie - combinées à une folie économique motivée par des considérations géopolitiques, telles que les sanctions frappant, par un gigantesque retour de bâton, les économies occidentales, aboutit à l’explosion du système. Ni l’austérité schachtienne [1], ni les « sauvetages » ou les « renflouements » ne remédieront à la situation. Seule la fin de « l’économie de casino » et le retour à des investissements sains dans l’économie physique réelle, visant à accroître la productivité de l’économie grâce à une production économique à forte intensité de capital et à forte densité de flux d’énergie, y parviendront.

Si le Président Franklin Roosevelt était encore en vie, il décréterait une journée de fermeture des banques, mettrait en œuvre une séparation bancaire stricte Glass-Steagall, un New Deal et proposerait la participation des États-Unis à un nouveau système de Bretton Woods, conformément à son intention initiale de fournir des crédits massifs pour augmenter le niveau de vie des populations du Sud. Malheureusement, il ne faut pas s’attendre à ce que le Congrès américain actuel ait la stature ou la sagesse pour faire de même.

Si les efforts de l’UEE (Union économique eurasiatique), de l’OCS (Organisation de coopération de Shanghai) et des « BRICS+ » pour créer une nouvelle devise basée sur les matières premières et un nouveau système financier n’ont peut-être pas suffisamment progressé, en raison de toutes sortes de restrictions et de vestiges d’approches antérieures, la tournure que prennent les événements actuels pourrait conduire rapidement à l’accélération des intentions existantes. Étant donné que la possibilité bien réelle d’un effondrement incontrôlé du système financier pourrait accentuer le risque que la guerre par procuration actuelle entre l’OTAN et la Russie, avec la Chine en arrière-plan, s’intensifie par accident ou par erreur de calcul, une action urgente s’impose.

Il faut organiser immédiatement une conférence au sommet, au cours de laquelle les gouvernements annoncent au monde qu’ils agiront ensemble, avec bonne volonté, pour mettre en place une nouvelle architecture mondiale de sécurité et de développement, prenant en compte les intérêts de chaque nation de la planète.

La première expression de cette nouvelle architecture devrait être la mise en œuvre des quatre lois proposées par Lyndon LaRouche : un système mondial Glass-Steagall, un système de banques nationales, un nouveau système de crédit et une coopération internationale dans la prochaine génération d’investissements scientifiques et technologiques, tels que la fusion thermonucléaire et la science spatiale.

Ce sommet d’urgence doit avoir lieu sous la forme d’une conférence de l’Assemblée générale des Nations unies ou du G20. Si ces institutions ne sont pas en mesure de répondre, d’autres grands acteurs doivent être trouvés, tels que les « BRICS+ », l’OCS, ou une combinaison d’institutions représentatives.

Lorsque le bien-être et peut-être l’existence de l’espèce humaine sont en jeu, tous les obstacles idéologiques doivent être surmontés.



Notes

[1ministre des Finances d’Adolphe Hitler, surnommé « le vieux magicien » pour ses astuces comptables permettant à l’Allemagne d’honorer sa dette auprès des banques de Londres, Paris et New York tout en préparant l’économie de guerre préparant la Seconde Guerre mondiale.

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