« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
Accueil > Notre action > Appels
Communiqué de presse
20 février 2025
Pour Naledi Pandor, ancienne ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération (2019-2024), le « Plan Oasis » de l’Institut Schiller pour le Moyen-Orient, nous offre l’opportunité de penser le monde d’une manière différente.
L’ancienne ministre sud-africaine des Relations internationales et de la coopération (2019-2024), Naledi Pandor, était l’invitée d’honneur de la visioconférence hebdomadaire de la Coalition internationale pour la paix (CIP) du 14 février, sur le thème « Mettre un terme au cycle de la violence au Moyen-Orient ». C’est Mme Pandor qui, au nom de l’Afrique du Sud, avait porté plainte pour génocide contre Israël auprès de la Cour internationale de justice. Elle partageait la session de la CIP avec Helga Zepp-LaRouche, cofondatrice de la Coalition, Donald Ramotar, ancien président du Guyana (2011-2015) et Dennis Fritz, directeur du Eisenhower Media Network.
En ouvrant la réunion, Mme Zepp-LaRouche a souligné l’urgence de débattre de la question et d’agir, en ce moment où « l’ancien ordre se désagrège, mais où le nouvel ordre n’a pas encore pris forme ». Pour elle, « nous sommes au milieu d’un changement d’époque dramatique qui comporte, d’une part, des dangers inouïs (même le risque d’une guerre nucléaire mondiale n’est pas encore totalement exclus), mais aussi, d’autre part, l’espoir qu’en unissant nos efforts, nous pourrons faire entrer l’humanité dans une époque meilleure, sous le signe d’un nouveau paradigme. »
Or, la crise la plus urgente est celle du Moyen-Orient, estime Mme Zepp-LaRouche, qui a rejeté d’office la proposition du président Trump de forcer la population palestinienne à quitter Gaza pour y créer une « Riviera ». A l’opposé, le Plan Oasis offre l’approche nécessaire d’une reconstruction sérieuse et durable, non seulement pour Israël et la Palestine, mais pour l’ensemble de la région, parallèlement à une solution à deux États et au plan de paix arabe en cours d’élaboration. En reverdissant le désert, a-t-elle poursuivi, en assurant un approvisionnement adéquat en eau douce et en favorisant le développement économique, tout en faisant taire les armes, on contribuera du même coup à éliminer les causes des crises migratoires.
Mme Pandor l’a reconnu : « Je pense que le Plan Oasis présente un ensemble de propositions très utiles que les groupes en conflit pourraient examiner, et utiliser comme base pour de nouvelles discussions. (...) Nous avons besoin de leadership. Nous devons trouver le moyen, par l’intermédiaire de l’Institut Schiller, d’identifier qui sont les adultes dans la salle. (...) Qui est prêt à s’engager sérieusement à régler réellement les problèmes du monde ? Je pense que l’Institut Schiller, ainsi que d’autres organisations d’importance similaire, pourraient commencer à assumer ce rôle de leader, principalement dans le but de convoquer [une réunion], d’ouvrir la discussion et d’élaborer un ordre du jour. »
Forte de sa longue expérience diplomatique, Mme Pandor a aussi lancé un avertissement : « Si nous manquons ce moment, je pense que nous pouvons difficilement imaginer le chaos auquel nous ferons face. C’est donc le moment où jamais d’utiliser toutes les capacités institutionnelles dont nous disposons pour revenir à la raison et pour entamer des discussions et des processus qui s’attaquent à nos profonds problèmes d’inégalité, de manque de moyens de subsistance, d’insécurité due aux conflits. (...) Je pense qu’il faut mettre en place une coalition mondiale réellement pratique et efficace qui s’attaquera à ces problèmes de développement. (...) Je soutiens l’ancien président du Guyana lorsqu’il affirme qu’il y a un lien très important entre la paix et le développement. »
Donald Ramotar (de même que Dennis Fritz) avaient en effet exprimé auparavant leur soutien au Plan Oasis comme contribution majeure à l’établissement de la paix et de la prospérité au Moyen-Orient.
Au cours des discussions animées ponctuant cette réunion de la CIP, de nombreuses questions ont été posées à Naledi Pandor, entre autres sur le sous-développement de l’Afrique. « Le plan Oasis s’adresse aussi à de nombreuses questions importantes pour le continent africain, répondit-elle. Si vous regardez les 17 priorités de l’Agenda 2063, ce plan que nous appelons ‘l’Afrique que nous voulons’, vous verrez que ces priorités sont très clairement liées aux objectifs fixés et aux diverses initiatives sur l’énergie, la durabilité, la qualité de l’eau, l’infrastructure hydraulique, définis dans le Plan Oasis. Ainsi, plutôt que de multiplier les plans, je pense que nous devons réfléchir à la manière d’établir une plus grande collaboration en vue de garantir la mise en œuvre des priorités essentielles de la majorité des habitants de notre planète. Nous avons un gros problème d’infrastructures hydrauliques et d’accès équitable aux ressources en eau, une grande partie du monde manque d’énergie, de nombreux pays n’ont pas la sécurité alimentaire. Tous ces éléments font partie de l’Agenda 2063 de l’Afrique et sont au cœur du Plan Oasis. »
Interrogée sur la manière dont l’Afrique du Sud a réussi à vaincre l’apartheid, Mme Pandor s’est souvenue : « L’ANC (Congrès national africain) a commencé comme une organisation rassemblant les Africains. Mais avec le temps, en luttant contre les forces d’oppression, il s’est rendu compte qu’en fait, l’oppression est une question de valeurs et de principes. Il ne s’agit pas simplement d’identité. (...) Lutter contre l’État de l’apartheid signifiait lutter contre le mal de l’apartheid, et non contre les Blancs. » En ce sens, a-t-elle ajouté, « l’Afrique du Sud était inhabituelle ».
Autre sujet abordé, la récente décision de l’administration Trump de réduire l’aide économique à l’Afrique du Sud, décision basée sur la méconnaissance des intentions du gouvernement. L’ancienne ministre des Affaires étrangères s’est déclarée « attristée par la réduction des fonds destinés à l’Afrique du Sud, mais je pense que grâce à votre amitié, à la persuasion et à l’engagement diplomatique avec le gouvernement des États-Unis d’Amérique, nous serons en mesure de convaincre qu’en réalité, l’Afrique du Sud est un très bon partenaire. (...) J’espère donc que la raison et la coopération l’emporteront. »
En conclusion, Mme Pandor a rappelé l’inlassable combat de Nelson Mandela en faveur de la justice et des droits de l’homme pour tous, en dépit de « ses 27 amères années passées en prison. Je crois que nous devrions retrouver l’esprit de Mandela, à savoir que la liberté est possible, que le peuple palestinien jouira de la souveraineté, de la justice et de la liberté. Et que le Plan Oasis nous offre l’opportunité de penser le monde différemment. (...) Soyons ambitieux, soyons optimistes. Parce que Mandela a montré que les choses que nous imaginons impossibles sont, en fait, possibles. »
La vidéo complète de la réunion de la CIP peut être visionnée en version française ou en version originale anglaise.