« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Lyndon H. LaRouche, 1922-2019

Notre ami Lyndon LaRouche s’est éteint

16 février 2019

Lyndon H. LaRouche, né le 8 septembre 1922 à Rochester (New Hampshire, Etats-Unis), s’est éteint à l’âge de 96 ans le 12 février 2019.

Avec son épouse Helga Zepp-LaRouche, présidente et fondatrice de l’Institut Schiller international, Lyndon LaRouche, en qualité d’économiste, scientifique, et homme politique, s’est battu, sa vie durant, avec un courage inébranlable, pour le progrès de l’humanité. Il joua un rôle déterminant dans de nombreuses batailles, tels les droits civiques, les non-alignés, les BRICS et la Nouvelle Route de la soie.

Nous avons rassemblé dans cette biographie de Lyndon LaRouche et de Helga Zepp-LaRouche les éléments les plus significatifs des 40 années de lutte commune pour un nouvel ordre économique mondial (Lyndon LaRouche et Helga Zepp-LaRouche : 40 ans de lutte pour un nouvel ordre économique mondial).

Nous publions ci-dessous, la traduction de la déclaration postée sur le site américain du LPAC, le Comité d’action politique de Lyndon LaRouche, suite à son décès.

Lyndon LaRouche et Helga Zepp-LaRouche lors d’une conférence internationale de l’Institut Schiller à Los Angeles aux Etats-Unis le 2 nov 2013.

La vie de Lyndon LaRouche, un talent sagement dépensé

Communiqué du LPAC du 14 février 2019.

A l’âge de 96 ans, l’homme d’Etat, penseur, scientifique, poète et économiste américain Lyndon H. LaRouche, Jr. nous a quittés ce mardi 12 février 2019, anniversaire de la naissance d’Abraham Lincoln, un président qu’il portait en son cœur.

Ceux qui le connaissaient et l’aimaient savent qu’il s’agit d’une perte inestimable pour l’humanité et renouvellent leur engagement à concrétiser ses grandes idées, que l’histoire honorera. Pour ceux qui ne l’ont pas connu personnellement ou qui viennent de découvrir son existence, pas de meilleur guide que l’œuvre de LaRouche lui-même.

Nous avons choisi ces quelques citations qui permettent de comprendre comment il voyait le sens de le sens de la vie et de la mort.

Voici d’abord un extrait de son allocution à la conférence Food for Peace (De la nourriture pour la paix) en 1988, alors qu’il était la cible d’une procédure judiciaire sans précédent, qui n’est pas sans rappeler le procès « en sorcellerie » intenté aujourd’hui au président Donald Trump.

Sans vouloir créer une nouvelle église, a ironisé LaRouche, il est important de revenir, sur le sens profond d’amour pour l’humanité et d’unité qui doit animer les militants dans leur combat (à partir de la séquence vidéo 1h42min) :

« Il n’y a aucune branche de la société, aucun secteur qui ne partage les mêmes intérêts que tous les autres. Il n’existe, sur le sujet que je veux évoquer, aucun peuple dont les intérêts diffèrent de ceux des autres nations. Nous parlons ici de l’avenir de centaines de milliards de personnes à naître, parce que sans leur épanouissement, nos vies ne signifient rien. C’est là l’intérêt commun qui unit chacun de nous au reste de l’humanité, de sorte qu’il n’y a aucune distinction entre nous à la lumière de cet enjeu. Ainsi, nous devons mener notre combat, avec l’amour de l’humanité, en pensant en particulier aux centaines de milliards d’âmes à naître, et aussi à ceux dont le martyr ou les sacrifices nous ont donné notre potentiel, nous léguant une dette envers eux, au même titre que ce que nous allons, à notre tour, laisser derrière nous.

Ne regardons donc pas notre vie comme une succession d’instants, mais comme une très courte expérience, avec un commencement, suivi, presque aussitôt, d’une fin. Et pensons nos vies, non pas comme vouées au plaisir en soi, mais comme l’occasion d’accomplir un dessein, défini par les conditions d’existence que nous comptons offrir aux centaines de milliards d’âmes à naître. De sorte que si, à un moment ou un autre, quelque chose venait mettre fin à notre existence, nous puissions marcher avec joie vers la mort, car nous aurions rempli notre mission. Peut-être aurions-nous été privés de la réaliser davantage, mais nous l’aurions accomplie tout de même. La joie de la vie, la véritable joie de notre existence dérive de ce que le Nouveau Testament appelle en grec agapè et en latin caritas, c’est-à-dire la « charité ».

En effet, dans l’Epitre aux Corinthiens (1 :13), Paul définit l’agapè comme cette qualité d’amour sacré qui nous unit, en tant qu’individu, aux centaines de milliards d’âmes à naître, pour l’amour desquelles nous pouvons donner notre vie et marcher en souriant de joie, sachant que, d’une certaine manière, bien qu’elles ne soient pas encore nées, elles nous retournerons notre amour.

Voilà ce qui nous donne un sens de l’importance de notre existence, la vraie joie de vivre en tant qu’être humain. Et nous devons travailler ensemble pour susciter cette attitude envers l’humanité, en tant que réalité historique, en tant que grande famille ayant une dette envers les générations passées et un devoir envers les générations futures. L’amour unissant cette famille se traduit par un travail qui est l’expression concrète d’une foi, une foi qui nous donne la force de mener et gagner cette guerre. En agissant ainsi, je suis sûr qu’on gagnera.

Je suis mieux qualifié que beaucoup d’autres pour comprendre les lois de la nature et la loi naturelle en général, et appréhender des concepts un peu obscurs comme le « temps absolu » et d’autres idées du même genre. Et je peux comprendre, peut-être plus facilement que d’autres, comment la foi, concrètement exprimée de cette manière, est un gage d’accomplissement.

Chacun de nous est une petite chose, un individu parmi d’autres. Cependant, si nous savons que nous sommes unis dans ce même but, alors nous pouvons être sûrs que chacun, en tant qu’individu, a sa part dans la réussite commune. Ainsi, dans les quelques années qui viennent, en cette période terrifiante de l’histoire que nous vivons, l’existence même de l’humanité, telle que nous la connaissons depuis des centaines d’années, court le plus grand péril.

Cependant, la possibilité d’une issue héroïque à la crise existe tout autant, pourvu que notre génération accepte de ‘boire la coupe de Gethsémani’, dans la tradition de l’Imitation du Christ, pour le salut des générations à naître. »

Martin Luther King

Un an plus tard, depuis sa prison, il écrit, à l’occasion de l’anniversaire de Martin Luther King (né le 15 janvier 1929 et assassiné le 4 avril 1968) :

« Ceux d’entre nous qui se trouvent au ’Jardin de Gethsémani’ – un endroit d’où, nous dit-on, nous devons accepter d’assumer un rôle dirigeant en regardant le Christ sur la croix – ressentent souvent quelque chose que, malheureusement, la plupart de gens ne ressentent pas. Nous tendons à regarder les choses d’un autre point de vue. Avant d’essayer de vous dire comment je vois la période qui s’annonce immédiatement pour nous, je dois essayer de vous transmettre le point de vue que partagent tous ceux qui sont passés par là, avec cette vision du Christ en croix, et qui se sont dit : ’Il l’a fait, maintenant, moi aussi, je dois m’engager sur Sa voie’.

Ce que je suggère souvent, pour communiquer ce concept à une personne qui n’en a jamais eu l’expérience, c’est de lui dire : « Imaginez que vous vous réveilliez cinquante ans après votre mort et que vous regardiez d’un seul coup le trajet parcouru durant l’entièreté de votre vie mortelle, du début jusqu’à la fin. Et au lieu de voir cette vie mortelle comme une succession d’expériences, vous la voyez comme une unité. Imaginez-vous devant cette vie mortelle, vous demandant : ’Cette existence était-elle nécessaire pour la marche de l’univers et l’existence de l’humanité ? Etait-il nécessaire que je naisse pour mener cette vie, durant ce nombre d’années écoulées entre ma naissance et ma mort ? Ai-je fait quelque chose, mon existence a-t-elle représenté quelque chose qui ait eu un effet bénéfique pour les générations présentes et, implicitement, pour celles qui m’ont succédé ?’ Si oui, alors j’aurais pu quitter cette vie avec joie, sachant que chaque instant en fut précieux pour l’humanité entière, car ce que j’ai fait durant mon existence était quelque chose de nécessaire, de bénéfique pour l’humanité tout entière ». »

Le 19 janvier 2004, à Talladega (Alabama), lors d’une conférence démocrate intitulée « Martin Luther King Prayer Breakfast », évoquant le génie exceptionnel de Martin Luther King et son aptitude à assumer la fonction suprême des Etats-Unis, LaRouche déclarait (à partir de la minute 18) :

« Nous sommes tous mortels. Et pour éveiller en nous la passion qui nous poussera à faire le bien, nous devons être conscients que notre vie, et l’écoulement de notre vie – la mise en valeur de notre ’talent’ – aura une signification pour les générations futures. Les meilleures personnes, telles que Moïse, pensent à ce qui arrivera lorsqu’elles ne seront plus là pour s’en réjouir. C’est cela, le sens de l’immortalité. C’est pourquoi les parents, au plus haut degré, se sacrifient pour leurs enfants. C’est pourquoi des sociétés se sacrifient pour l’éducation de leurs enfants, pour leur offrir les meilleures chances. Vous traversez les affres de la souffrance et des privations, mais vous savez que vous allez quelque part, que votre vie aura un sens. Que vous pourrez mourir avec le sourire : vous avez vaincu la mort, vous avez sagement dépensé votre talent, votre vie signifiera un avenir meilleur pour les générations à venir. »

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