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Le nouveau président brésilien reconnaît qu’il travaille pour les banques

6 octobre 2016

le 21 septembre lors d’une discussion au Conseil des Amériques à Manhattan, Michel Temer, le nouveau président brésilien, a fait un aveu étonnant. La procédure de destitution de la présidente Dilma Rousseff, a-t-il expliqué, lui permettant il y a un mois de s’installer à sa place, avait été lancée après le refus par la présidente d’adopter le programme d’austérité et de privatisation exigé par les banquiers.

Il y a dix mois environ, alors que j’étais encore vice-président, nous avons publié un document intitulé Un Pont vers l’avenir. (…) Nous suggérions que le gouvernement adopte les thèses présentées dans ce document (…). Mais cela n’a pas marché, le plan n’a pas été adopté, un processus a été lancé ayant abouti à mon arrivée à la Présidence de la République.

Rappelons que Dilma Rousseff a été officiellement destituée au motif qu’elle a manipulé les comptes publics et dissimulé le niveau du déficit – et non pas pour avoir mis en œuvre la politique économique pour laquelle elle avait été élue. Mais toute l’affaire a été un coup d’État politique, comme nous l’avons rapporté précédemment.

Le programme de Temer, tel qu’il l’a expliqué lui-même aux investisseurs de Manhattan, consiste à modifier la Constitution de manière à plafonner les dépenses de l’État, à sabrer les dépenses pour l’éducation, la santé, et les retraites, et à assouplir le code du travail. Sa réforme ouvrirait également la porte aux « investisseurs » privés, invités à acheter ports, aéroports, autoroutes, gisements pétroliers et gaziers ainsi que les centrales électriques.

Parallèlement, le gouvernement Temer réduit le rôle du Brésil dans le groupe BRICS. Il ne souhaite pas encore se retirer complètement du groupe, en raison du poids de sociétés chinoises dans les investissements étrangers et les échanges extérieurs. Mais rester au sein des BRICS est une chose, participer de manière active au projet de réforme du système mondial en est une autre.

Pour tenter de casser la résistance croissante à son programme d’austérité, des responsables du gouvernement ont rencontré, selon Folha de Sao Paolo, des dirigeants du Movimento Brasil Libre (MBL) en vue de tenir des manifestations en faveur de Temer. Le MBL a été formé et financé de l’extérieur par la Société du Mont Pelerin, qui a joué un rôle déterminant dans la « révolution de couleur » ayant permis de renverser Dilma Rousseff.

Par ailleurs, l’ancien ministre des Finances Guido Mantega, qui avait servi dans l’administration de Lula et de Rousseff, a été amené le 21 septembre en prison pour une interrogation dans une affaire de corruption, alors qu’il était à l’hôpital aux côtés de son épouse qui se préparait à subir une opération.

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