« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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29 juin 2022
Le rôle de la Grande-Bretagne pour exacerber les tensions dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine est le plus souvent sous-estimé. Il est pourtant impossible de comprendre la dynamique de cette guerre, sans prendre en considération cet aspect, comme l’illustre le déploiement de Boris Johnson et son renchérissement sur le discours agressif américain. Une politique cohérente avec le déploiement de la doctrine « Global Britain ».
Il n’a apparemment pas échappé à Emmanuel Macron, Mario Draghi et Olof Scholz que si la guerre en Ukraine se prolonge, comme le souhaitent Washington et Londres, ils feront face à une catastrophe politique et économique dans leur propre pays. Toutefois, s’ils ont tenté de persuader Kiev de négocier un règlement, rien n’indique que le gouvernement Zelensky soit prêt à le faire. Ainsi, ce n’est certainement pas par hasard que le Premier ministre britannique Boris Johnson a effectué une visite surprise à Kiev au lendemain de la visite des trois dirigeants européens, afin d’inciter le gouvernement à tenir bon dans une guerre sans fin (faisant des Ukrainiens de la chair à canon).
En effet, Boris Johnson aurait déjà proposé au président Zelensky (ou à ceux qui le contrôlent) de rejoindre une nouvelle alliance politique, économique et surtout militaire, constituant une alternative à l’Union européenne, qui comprendrait la Pologne, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et l’Ukraine – le tout sous contrôle britannique, bien sûr. C’est ce qu’affirment des sources diplomatiques citées par le Corriere della Sera du 26 mai, qui révèlent que l’initiative britannique regrouperait des pays « jaloux de leur souveraineté nationale, libéraux dans leur économie et déterminés à contrer la politique de Moscou ». Cela rappelle les plans du dictateur polonais Józef Piłsudski (1867-1935) baptisés Intermarium et Prométhéisme, deux projets avortés visant à construire un Commonwealth de nations antirusses de la Baltique à la mer Noire. La variante moderne comprendrait le parapluie nucléaire britannique sur les nations membres, voire le déploiement éventuel d’armes nucléaires sur leur territoire.