« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Conférence de presse
23 septembre 2022
Voici un long extrait de la conférence de presse internet du 7 septembre 2022 organisée par l’Executive Intelligence Review (EIR), hebdomadaire fondé en 1974 par le penseur et économiste Lyndon LaRouche (1922-2019) pour contester la dérive impériale des « élites » anglo-américaines.
Vidéo en anglais
A l’occasion de la visioconférence du 7 septembre, des journalistes, des analystes, des commentateurs et des figures politiques de plusieurs pays (Etats-Unis, Danemark, Russie, Argentine, Royaume-Uni, Serbie, Pays-Bas, etc.) ont exigé la fermeture de plusieurs « listes noires » ukrainiennes où ils figurent comme des « Info-terroristes » à la solde de Poutine, et dont l’élimination est souhaitée. Ainsi livrées à la vindicte populaire, plusieurs personnalités ont été insultées, menacées, assassinées ou se sont « suicidées » dans des conditions non élucidées.
Appelant clairement au meurtre, y compris de 327 enfants et mineurs, ces listes noires et plateformes collaboratives doivent être fermées, ont affirmé les participants. Le département d’État américain et les ONG qu’il subventionne doivent immédiatement cesser de cautionner et de financer des plateformes qui violent à la fois les lois ukrainiennes sur la liberté de la presse et les lois sur la protection des données personnelles.
Ancien chef de la Division juridique de l’armée américaine au Pentagone et ancien sénateur d’État de Virginie, Etats-Unis
Ce dont nous allons parler, c’est du fait que le Congrès américain, par le biais de ses crédits, a financé le Centre ukrainien de lutte contre la désinformation (CCD). Ils tentent, par ce biais, de contrôler la liberté d’expression, non pas directement dans ce pays (les USA) - ce qui est clairement illégal - mais en confiant cette tâche à une entité étrangère, qui peut supprimer la liberté d’expression en utilisant l’argent des Américains pour le faire à l’étranger. 71 personnes ont été mises par le CCD sur ce que j’appelle une liste noire. C’est une liste qui nous condamne comme des criminels de guerre, des « info-terroristes » et des propagandistes russes. C’est très loin de la réalité. [Il rappelle alors ses 32 ans de service en tant que pilote d’hélicoptère pendant la guerre de Vietnam.] Ceci dit, je suis catégoriquement opposé à nos guerres actuelles, en particulier la guerre très dangereuse dans laquelle nous nous sommes engagés en Ukraine. Je crois que les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE se sont engagés dans une voie imprudente qui comporte un risque important de déclencher une guerre nucléaire généralisée. Récemment, notre Département de la sécurité intérieure (DHS) a tenté de créer un conseil national pour contrer la désinformation ici-même, aux Etats-Unis. Heureusement pour nous, la personne choisie par le DHS pour diriger cette agence est une certaine Nina Jankowicz, une jeune femme outrancière et narcissique. Sa présentation au public était si bizarre que les Américains ont simplement reculé à l’idée que quelqu’un comme elle puisse censurer leurs pensées et leurs propos. Ainsi, la création de l’U.S. Center for Disinformation, géré par le DHS, fut temporairement suspendue en raison de son potentiel de violation des libertés des Américains, prévu dans le premier amendement [de la Constitution]. Mais le DHS n’a pas cantonné sa tentative de censure de l’information aux États-Unis, il l’a exportée en Ukraine. Soit dit en passant, Nina Jankowicz est une linguiste ukrainienne accomplie, très impliquée dans les affaires gouvernementales là-bas, jusqu’à la guerre. Il est difficile d’imaginer qu’elle ne soit pas impliquée jusqu’au coup dans les efforts de suppression de l’information en Ukraine.
Le CCD ukrainien est financé par le gouvernement américain dans le cadre de la loi HR 7691 (Additional Supplemental Appropriations Act of 2022), qui l’autorise à financer le gouvernement ukrainien et son CCD. Bon nombre des personnes qu’ils ont ciblées, notamment le sénateur Rand Paul et l’ancienne membre du Congrès Tulsi Gabbard, sont des citoyens américains très patriotes, aux opinions fortes et bien informés sur la politique étrangère. Le ministère de la Sécurité intérieure et le CCD ont l’intention de nous réduire au silence.
Par exemple, un communiqué est arrivé l’autre jour, concernant une conférence organisée les 1er et 2 septembre par le Conseil de sécurité et de défense nationale de l’Ukraine et le CCD. Des représentants de l’OTAN, du département d’État américain et de pays européens étaient présents. Oleksiy Danilov, secrétaire du Conseil de sécurité et de défense nationale ukrainien, a déclaré : « Aujourd’hui, notre objectif est de former un centre international pour contrer les menaces liées à l’information au niveau national et international. » Il a ajouté que « le droit international doit reconnaître l’info-terrorisme comme un crime et toute personne commettant un tel crime doit être déclarée ‘terroriste de l’information’ et soumise aux mesures appliquées aux terroristes réels », ce qui inclut vraisemblablement la peine de mort.
Il est illégal pour une agence américaine de financer une agence étrangère dans le but de censurer des citoyens américains. Il est illégal pour l’agence de le faire ici ; il est tout aussi illégal de financer et de payer un autre pays pour le faire là-bas.
Le Centre ukrainien de lutte contre la désinformation met des noms et des informations personnelles à la disposition d’un site web meurtrier basé à Kiev, Myrotvorets, qui est soupçonné d’encourager des meurtres tels que l’attentat à la voiture piégée à Moscou contre Daria Douguine, la fille d’un activiste et journaliste russe.
Ils ont également répertorié sur leur site web (qui est très vaste, comprenant des milliers de personnes) des centaines d’enfants dont le crime est d’avoir affiché sur leurs pages Facebook des sentiments pro-russes.
Par ailleurs, alors que les enquêtes ne font que commencer, il semble qu’il existe des liens entre l’Ukraine et la tentative d’assassinat contre la vice-présidente argentine Cristina Kirchner. Cette dernière a été critiquée très tôt par des sympathisants ukrainiens pour avoir refusé de condamner sévèrement l’opération spéciale de la Russie en Ukraine et avoir appelé à des pourparlers de paix. Que le CCD soit impliqué ou non dans cette affaire, ses actes violents laissent croire qu’il les encourage. Ils ne sont peut-être pas à l’origine de ces actes, mais ils les encouragent certainement. Nous pensons donc que les crédits alloués par le Congrès doivent comporter l’interdiction explicite à l’Ukraine d’utiliser ces fonds pour faire taire les voix patriotiques américaines.
Centre d’études géostratégiques de Serbie
Depuis près de dix ans, je fais l’objet d’attaques de la part du régime ukrainien, par le biais de Myrotvorets et d’autres plateformes, ce qui a finalement abouti à mon inscription sur la liste noire de Volodymyr Zelinsky. Nous avons tous déjà suffisamment de connaissances et d’expérience en matière de civilisation pour être en mesure de reconnaître très précisément certains phénomènes. La persécution de la liberté de penser n’est pas la démocratie. C’est le meurtre de l’esprit humain et le règne de la peur humaine ; c’est le règne de la terreur. Notre devoir est de ne pas fermer les yeux, mais de nous opposer à la terreur et à la violence, car sinon, nous nous réveillerons tous dans un camp de concentration. Je tiens à remercier l’Institut Schiller pour son soutien, et j’apporte par la présente mon soutien total à mes collègues d’Amérique, du Brésil, d’Allemagne, d’Espagne et de tous les autres pays, qui ont été attaqués par le régime terroriste de Kiev.
Auteur, historien, ancien correspondant du journal Politiken en Russie, Danemark
Ce fut une expérience très particulière pour moi de figurer sur cette liste noire ukrainienne. Premièrement, parce que je n’ai pas approuvé la guerre ; je pense avoir posé des questions très sensées. Deuxièmement, je pensais vivre dans une société où régnait le droit, parce qu’en Occident, les politiciens se vantent toujours du fait que nous vivions dans un Etat de droit. Je n’en suis plus sûr. Une autre expérience très bizarre a été pour moi l’audition du ministre des Affaires étrangères Jeppe Kofod. On l’a interrogé sur le fait que trois Danois figurent sur cette liste noire, mais il a botté en touche, il n’a fait aucun commentaire ; il ne semblait pas s’en soucier beaucoup. Il n’a pas condamné la liste noire, il n’a pas vraiment dit que c’était une chose très douteuse. La plupart du temps, il n’a parlé que de la victoire sur Poutine : pour lui, c’était ça l’essentiel.
(…) Il me semble que les politiciens changent (...). Il me semble que les droits que nous pensons avoir ne soient pas aussi inaliénables qu’ils le paraissent, qu’ils pourraient s’évaporer comme rosée au soleil. De plus, les politiciens semblent avoir très peur que les citoyens leur posent des questions. C’est pourquoi ils sont si obsédés par ce que nous appelons la désinformation russe. Mais qu’est-ce que la désinformation russe, poser des questions sur la légalité de la guerre, sur la façon dont nous utilisons l’argent, sur la politique envers la Russie ? La politique de sanctions apparaît comme une sorte de suicide lent pour l’Europe. En tout cas, il semble que les Européens ne se soient pas seulement tiré une balle dans le pied, mais peut-être aussi dans la tête. Je suis très inquiet du fait que les hommes politiques semblent ne plus avoir toute leur tête. On dirait qu’il y a eu une sorte de folie collective - je ne dirais pas folie, c’est un mot fort, mais une sorte d’impact émotionnel, de pulsion émotionnelle chez les politiciens qui m’inquiète.
Ancien officier de renseignement du corps des Marines des États-Unis ancien inspecteur en chef de la Commission spéciale des Nations unies sur les armes en Irak de 1991 à 1998, chargé de trouver et détruire les armes de destruction massive
Merci beaucoup de m’avoir invité à cette réunion très importante. Je tiens à féliciter le Colonel Black et les deux orateurs européens pour leurs excellentes présentations.
Mon CV militaire est loin d’être aussi long et distingué que celui du colonel Black, mais je suis très fier du service que j’ai rendu à mon pays en tant qu’officier du corps des Marines des États-Unis. J’ai servi en tant qu’inspecteur des armements dans l’ancienne Union soviétique, mettant en œuvre le Traité sur les forces nucléaires intermédiaires. J’ai fait partie de l’état-major du général Norman Schwarzkopf pendant l’opération Tempête du désert. Et pendant sept ans, j’ai participé avec fierté à un effort international visant à désarmer l’Irak de ses armes de destruction massive. J’ai participé à plus de 45 inspections, dont 14 en tant qu’inspecteur en chef. Ces inspections se sont déroulées dans des circonstances très éprouvantes. J’ai démissionné en 1998, et je me suis exprimé contre la politique américaine.
La raison pour laquelle j’en parle est que : a) je suis aussi patriote qu’on peut l’être. Vous défiez mon patriotisme, vous me défiez personnellement. Je suis encore assez jeune pour faire preuve d’un peu d’énergie dans ma réponse. Donnez-moi quelques années et ce ne sera peut-être plus le cas. Mais, b) lorsque je me suis exprimé, j’ai été fortement critiqué. J’ai été lourdement critiqué par mon gouvernement, j’ai été lourdement critiqué par les médias américains, par les médias étrangers, par à peu près tout le monde pour avoir osé remettre en question le récit officiel sur les armes de destruction massive irakiennes. On m’a traité de suppôt de Saddam, et pire encore. Et pourtant, ma voix n’a jamais été réduite au silence.
Je suis fier non seulement d’avoir continué à m’exprimer, mais surtout, je pense que l’histoire a montré que tout ce que j’ai dit était correct, parfaitement exact. Si les gens avaient réellement écouté et compris ce que j’essayais de dire et contre quoi je mettais en garde, nous aurions peut-être pu éviter une guerre très coûteuse qui a causé un tort incommensurable à la réputation des États-Unis, tué des milliers d’Américains, blessé des dizaines de milliers d’autres et entraîné la mort, la perturbation et d’autres bouleversements de la vie pour des millions d’Irakiens et d’autres citoyens du Moyen-Orient. Les conséquences de ne pas écouter la vérité lorsqu’elle essaie de se faire entendre sont bien réelles.
Si je parlais aujourd’hui de l’Irak dans les circonstances actuelles, si le gouvernement ukrainien était en mesure de s’opposer à ce que j’essaie de dire, je ne serais pas seulement critiqué, mais ciblé pour être tué. Et ce ne serait pas seulement le gouvernement ukrainien qui le ferait, ce serait mon gouvernement, en finançant le gouvernement ukrainien.
Mon gouvernement permettrait au gouvernement ukrainien d’essayer de me faire taire en me traitant de propagandiste russe. C’est curieux, quand on leur demande : « Qu’est-ce que signifie être un propagandiste russe ? » Selon les Ukrainiens, cela inclut par exemple de déclarer qu’il y avait sur le sol ukrainien des bases de l’OTAN impliquées dans la formation des forces ukrainiennes pour combattre les séparatistes dans le Donbass. Une déclaration factuellement correcte, mais d’une certaine manière, en disant cela, cela fait de moi un « terroriste de l’information ». Pour avoir dit des choses telles que le meurtre de masse qui a été commis à Boucha, une banlieue au nord de Kiev, fin mars, début avril, semble avoir été exécuté par des forces subordonnées au gouvernement ukrainien. Et j’ai fourni une analyse médico-légale détaillée des raisons pour lesquelles je pense que c’est le cas. Cela fait de moi un « terroriste de l’information ». De même pour avoir osé dire qu’il semble que le conflit en Ukraine soit devenu un conflit par procuration entre les États-Unis et l’OTAN contre la Russie sur le sol ukrainien, en utilisant les Ukrainiens comme une extension de la capacité militaire de l’OTAN.
Tout ce que j’ai dit ici est factuellement correct. Si quelqu’un n’est pas d’accord avec mes conclusions, je l’invite, ainsi que quiconque, à en discuter ou à dialoguer à tout moment. Cela inclut le Centre de lutte contre la désinformation (CCD), le gouvernement ukrainien, le gouvernement des États-Unis et les médias internationaux. Si vous n’êtes pas d’accord avec les conclusions que j’ai tirées, si vous n’êtes pas d’accord avec les faits que j’ai utilisés pour tirer ces conclusions, alors comportez-vous honorablement et débattez avec moi !
Mais ne cherchez pas à me faire taire par l’intimidation. L’impact effrayant d’être qualifié de propagandiste russe est réel. Je peux vous dire que deux organes de presse basés aux États-Unis, qui étaient fiers de me publier auparavant, ont décidé de ne plus le faire à cause de cette étiquette. Ils ne peuvent pas se voir affiliés à un propagandiste russe, bien que littéralement une semaine avant d’être refusé par l’un d’eux, un article que j’avais écrit pour eux arrivait en tête sur leur site web en termes de visites. Mais maintenant, je suis « un propagandiste russe » et je ne peux pas être publié.
Qu’est-ce qui a fait de moi un propagandiste russe ? Par exemple, j’ai eu l’audace, en décembre, avant le début des opérations militaires russes en Ukraine, de dire des choses comme : « L’OTAN n’a pas la capacité militaire d’affronter efficacement la Russie en Ukraine. » Ou encore : « Les États-Unis et l’Union européenne ont grossièrement surestimé la capacité des sanctions économiques à dissuader ou à contraindre la Russie d’emprunter une autre voie. Si nous entrons en conflit avec la Russie à cause des sanctions, cela se retournera contre nous. Cela nuira à notre économie bien plus qu’à l’économie russe. » Ou pour avoir dit que « l’unité politique que les États-Unis croient exister en Europe et dans l’OTAN est en réalité une illusion. Face à un test de stress important, comme par exemple les pénuries d’énergie provoquées par les sanctions contre l’énergie russe, cette unité s’effondrera. »
Ce sont des prédictions que j’ai faites en décembre. C’était mon travail. En tant qu’officier de renseignement, mon travail consiste à faire des prédictions basées sur de solides évaluations des faits. Si les gens m’avaient écouté en décembre, nous aurions peut-être évité le désastre dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui.
Encore une fois, vous pouvez ne pas être d’accord avec moi autant que vous le voulez, mais ne me traitez pas de propagandiste russe pour avoir dit la vérité. Ne me traitez pas de terroriste de l’information pour avoir dit la vérité !
Ne me condamnez pas à mort pour avoir dit la vérité. Ce n’est pas un message pour le gouvernement ukrainien. Je ne me soucie pas d’eux. Nous savons qui ils sont, nous savons ce qu’ils sont. C’est un message pour le Congrès des États-Unis.
Vous travaillez pour moi, Chuck Schumer. Vous travaillez pour moi, Kirsten Gillibrand. Vous travaillez pour moi, Paul Tonko. Vous me représentez au Congrès, et j’ai écrit à chacun d’entre vous une lettre précisant que vous avez voté en faveur de la résolution susmentionnée autorisant l’allocation de fonds à l’Ukraine. Ces fonds sont utilisés pour cibler et intimider des citoyens américains - vos électeurs - pour avoir exercé leur droit constitutionnel de liberté d’expression. Ils sont ciblés pour être tués.
Si vous pensez que la page web Myrotvorets est une plaisanterie, demandez à Alexandre Douguine, qui vient de devoir assister aux funérailles de sa fille. Ce n’est pas une blague, c’est la réalité. Être étiqueté comme un terroriste de l’information, lorsque l’expression est centrée sur le terme « terroriste » : « C’est ce qu’ils sont ; ils doivent être traités comme tels. »
Vous êtes membres du Congrès américain, vous savez comment nous traitons les terroristes. Nous venons d’en éliminer un à Kaboul il y a peu de temps. Et maintenant, vos employés et représentants du département d’État participent à une réunion où des citoyens américains sont qualifiés de « terroristes de l’information », et donnent le feu vert pour qu’ils soient jugés comme tels. Le Congrès des États-Unis préconise-t-il vraiment le meurtre politique d’Américains à l’étranger ou dans leur propre pays ?
Je n’ai pas besoin de décrire à ceux qui regardent cette émission la situation en Amérique. La menace de violence politique est réelle. Lorsque le gouvernement des États-Unis finance et donne son feu vert à une liste d’assassinats, qu’est-ce que cela signifie pour ceux, ici, qui pourraient être politiquement liés au gouvernement ukrainien, loyaux envers le gouvernement ukrainien ? Des gens qui embrassent l’idéologie horrible de Stepan Bandera ? La chasse aux personnes figurant sur cette liste est-elle ouverte ? J’aimerais croire que non, mais nous avons besoin que le Congrès des États-Unis mette un terme à tout cela. Chuck Schumer, c’est à vous que je parle ! Kirsten Gillibrand, je vous parle ! Paul Tonko, je vous parle ! Je m’adresse à tous ceux qui ont prêté serment de soutenir et de défendre la Constitution des États-Unis contre tous les ennemis étrangers et nationaux, pour qu’ils se lèvent et fassent ce qui est juste. Arrêtez cette liste ! Arrêtez d’utiliser l’argent des contribuables américains pour supprimer la liberté d’expression des Américains et pour brider la liberté d’expression de quiconque dans le monde ose parler de ce qui se passe en Ukraine. Et quand je parle de ce qui se passe en Ukraine, je veux dire tous les aspects de la situation. Je ne suis pas ici pour être pro-russe, ni pro-ukrainien. Je suis ici pour être pro-vérité, et les gens qui cherchent la vérité ne devraient jamais être réduits au silence. Merci beaucoup.
Syndicaliste, Italie
Je suis sur la liste noire du CCD en Italie. Grâce à DataBase Italia TV, j’ai reçu le soutien de nombreuses personnes qui ont signé la pétition de l’Institut Schiller pour enquêter et faire fermer le CCD et m’ont encouragée à poursuivre ma mission, ainsi que l’excellent travail de l’Institut Schiller. Je terminerai ce message par un mot : la foi. C’est la foi qui doit prévaloir et non la peur de ceux qui vous oppriment, la foi en Dieu, dans les valeurs humaines, dans la justice, la vérité et la démocratie. C’est la démocratie qu’ils essaient d’éliminer, en prétendant agir en son nom, et en cultivant le doute. Parce que c’est ainsi que vous arriverez à la vérité, cette vérité que nous avons dite et que nous continuerons à dire. Je remercie Helga Zepp-LaRouche.
Journaliste indépendante, Pays-Bas
Cela fait déjà six mois que je couvre l’opération spéciale dans le Donbass. Je réside à Moscou, en Russie. Je suis aussi sur cette liste de mort ukrainienne, comme beaucoup d’entre vous de l’Institut Schiller. C’est vraiment terrible. La semaine prochaine, j’aurai une conférence à ce sujet, et nous discutons ici de la façon de nous débarrasser de cette liste, ou de la façon d’en retirer nos noms, mais je ne suis pas sûre qu’ils le feront - très probablement pas. Je suis donc solidaire avec vous. Je suis à Moscou. Vous pouvez voir que c’est paisible, magnifique ici. Il y a de beaux appartements, les gens sont paisibles ; ils vivent, tout simplement. On ne ressent aucun effet des sanctions imposées par l’Occident ou les États-Unis. Nous avons du gaz, de l’électricité. Peut-être que la semaine prochaine, ou la suivante, je n’en suis pas sûre, je retournerai dans le Donbass. Nous sommes tous sur cette liste de mort aux États-Unis, en Europe. Mais je continue à couvrir l’opération spéciale, donc si vous voulez me suivre, retrouvez-moi sur les réseaux sociaux.
Militante larouchiste, Candidate au Sénat américain contre Chuck Schumer à New York
Tout d’abord, je voudrais remercier Scott Ritter pour ce qu’il a dit sur la participation de nos représentants au financement d’une telle liste, et aussi - en tant que candidate se présentant contre le sénateur Schumer, on peut se demander si c’est une manière détournée de chercher à supprimer ma candidature et à faire taire tout débat sur la politique d’armement et de soutien à un régime fasciste en Ukraine, dans le but d’avoir une guerre avec la Russie ?
Comme je l’ai déjà mentionné, le CCD a tenu une conférence les 1er et 2 septembre, une « table ronde » comme ils l’ont appelée, et de son propre aveu, le chargé d’affaires français à Kiev a déclaré : « La Russie utilise différents canaux de communication pour diffuser sa désinformation et sa propagande. Il s’agit principalement de différents réseaux sociaux comme Facebook, Telegram et Twitter. Au G7, nous devrions améliorer la coordination pour lutter contre la désinformation russe. »
Et pour ne pas être en reste, nous avons un responsable des relations publiques de l’ambassade des États-Unis à Kiev qui déclare : « Nous connaissons l’ampleur de la diffusion de la désinformation russe, donc nous utilisons la meilleure expérience pour contrer la désinformation russe. Nous travaillons en coopération avec les autorités ukrainiennes. »
J’aimerais rappeler que le gouvernement ukrainien a interdit 13 partis d’opposition, fermé les reportages en langue russe, interdit la négociation collective pour la majorité des syndicats, et qu’il vient d’annoncer que quiconque participe à un référendum dans un territoire contrôlé par la Russie, risque jusqu’à 12 ans de prison. Je suis donc très heureuse que les Américains coopèrent avec un tel régime.
Enfin, on a Molly Graham, de l’ambassade du Canada, qui déclare : « Le Canada, comme les autres pays démocratiques, comprend clairement les menaces que font peser la propagande et la désinformation sur la liberté de pensée. »
A ce stade, il semble que si vous pensez que c’est une bonne chose d’avoir vaincu Adolf Hitler il y a 77 ans, vous êtes probablement victime du lavage de cerveau russe. Et comme nous le voyons, si vous ne révisez pas votre opinion à ce sujet, vous devrez être liquidé.
Ce n’est pas une exagération. Cependant, certains pourraient dire : « Le CCD n’a pas barré en rouge la photo de ceux qui ont été tués, contrairement à la liste Myrotvorets. Est-ce vraiment la même chose ? Est-ce qu’on ne confond pas deux choses différentes ? »
Je répondrais que non, parce que le site web de Myrotvorets indique que le CCD est une source pour déterminer ses cibles. Il sert donc un objectif pratique qui consiste à éviter que les politiciens américains, canadiens et européens soient associés à des crimes terroristes, comme l’attentat à la voiture piégée qui a tué Daria Douguine le 20 août.
(…) Je trouve assez stupéfiant que 77 ans après la défaite des nazis en Europe, nous soyons dans une situation où, d’une certaine manière, les gens ne voient plus le nazisme comme quelque chose de mauvais, où nous avons des assassins, comme celui qui a tué 10 personnes à Buffalo, le tueur de Christchurch [Nouvelle-Zélande], qui a tué 51 musulmans dans leur mosquée, et celui qui voulait assassiner Cristina Kirchner en Argentine, qui tous arborent le Soleil noir, un logo nazi que le bataillon Azov a adopté. Comment se fait-il que l’on assiste à un renouveau de la glorification du nazisme, et pourquoi les États-Unis ne votent-ils pas pour condamner cela aux Nations unies, en disant qu’il s’agit en quelque sorte d’une question de liberté d’expression ?
Je dirais donc simplement que si vous devez recourir à la violence, aux menaces et à la peur pour faire taire les gens, il est clair que vous n’êtes pas en position de force et que vous n’êtes probablement pas celui qui dit la vérité.
Candidat démocrate à la Chambre des représentants pour le 6e district du Kentucky, États-Unis
J’ai été mis sur une liste par le gouvernement ukrainien, simplement pour avoir exprimé mes positions en tant que candidat. Mes positions sont que depuis 2014, le gouvernement de l’Ukraine n’est pas du tout une démocratie. Il est totalement contrôlé par le Département d’État américain, la CIA, le Pentagone et des groupes de nazis ukrainiens bien armés, qui ont attaqué des Russes ethniques au cours des huit dernières années. Depuis 2014, l’armée ukrainienne a bombardé des civils innocents à Donetsk et à Lougansk et tué plus de 10 000 civils, soit plus de trois fois le nombre de victimes de l’attentat du 11 septembre.
En finançant le gouvernement ukrainien, les États-Unis soutiennent les crimes de guerre et le nettoyage ethnique d’un gouvernement fantoche dictatorial à la botte des États-Unis. Et, à travers mon inscription sur cette liste avec d’autres Américains, dont Diane Sare, candidate au Sénat des États-Unis, mon propre gouvernement s’engage dans l’ingérence électorale dans ce pays. Contrairement à Andy Barr, mon adversaire républicain, je ne voterai jamais pour envoyer des armes aux nazis.
Universitaire, président de l’Institut pour la paix et le développement de Washington, Etats-Unis
Le peuple américain doit savoir que son gouvernement a travaillé main dans la main avec le régime fasciste ukrainien pour supprimer la liberté d’expression des Américains garantie par la Constitution. Le gouvernement américain a soutenu le coup d’État de 2014 en Ukraine, communément appelé « Maidan ». Ce coup d’État a inauguré le régime fasciste actuel, qui comprend des groupes politiques néo-nazis, des groupes politiques se revendiquant comme néo-nazis.
(…) Les Américains patriotes qui expriment leurs préoccupations au sujet de l’Ukraine et de la politique étrangère des États-Unis sont pris pour cible par le régime fasciste de Zelensky. Les Américains ne doivent pas laisser cette campagne de guerre d’information étrangère orwellienne saper la Constitution américaine et le droit de tous les Américains à la liberté d’expression. Les Américains concernés doivent contacter leurs sénateurs et leurs représentants au Congrès pour exiger que le droit de tous les Américains à la liberté d’expression soit protégé.
Ancien analyste de la CIA, membre fondateur de l’association Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS), Etats-Unis
Je dois vous dire que je suis honoré de figurer sur cette liste d’orateurs distingués, qui disent la vérité au pouvoir et à tous ceux qui les écoutent.
J’aimerais donner une certaine perspective historique à ce que nous faisons ici, en remontant à septembre 2013, après que M. Poutine a tiré d’affaire M. Obama et lui a évité de déclencher une nouvelle guerre, cette fois contre la Syrie, en concluant un accord pour qu’Obama n’ait pas à le faire. Il y a presque exactement neuf ans, le 12 septembre 2013, M. Poutine a publié une tribune dans le New York Times dans laquelle il parlait de la confiance croissante - la confiance, notez bien - non seulement entre la Russie et les États-Unis, mais aussi personnellement entre M. Poutine et M. Obama, bien que n’étant pas d’accord avec ses discours sur l’exceptionnalisme américain.
Que s’est-il passé ? Eh bien, on ne pouvait pas tolérer cela. On ne pouvait pas tolérer que la confiance augmente ! Et nous savons tous que l’Amérique est exceptionnelle ; je ne dirai pas exactement de quelle manière, mais c’est indiscutable. Six mois plus tard, les gens qui cherchent les frictions, qui ont besoin d’une guerre avec la Russie, ont monté un coup à Kiev. Un coup d’État ! C’était le 22 février 2014 et il avait été annoncé à l’avance, sur YouTube, deux semaines et demie avant. Ah oui ?
C’est là que tout a vraiment commencé, lorsque les néocons et ceux qui cherchent les tensions avec la Russie, ont déclenché la fureur en disant : « Ah ah ! nous y voilà ! » En annexant la Crimée, ce qui est arrivé un mois plus tard, les Russes étaient vraiment expansionnistes et allaient s’emparer du reste de l’Europe.
C’était donc six mois plus tard. Nous avions eu six mois de confiance. À cette époque, M. Poutine a prononcé quelques discours. Ainsi, 10 jours après le coup d’État à Kiev (coup d’État qui, bien sûr, n’est jamais mentionné dans les médias américains, qui est rejeté d’emblée, nié par des universitaires comme Tim Snyder de Yale), M. Poutine a déclaré : « J’ai parfois l’impression que les Américains sont assis dans un laboratoire et mènent des expériences, comme avec des rats, sans vraiment comprendre les conséquences de ce qu’ils font. C’est ce qui s’est passé avec l’expansion de l’OTAN, ainsi qu’avec le développement de structures militaires à nos frontières. Cela s’est produit avec le déploiement des ABM, les systèmes de missiles antibalistiques, en Roumanie, en Pologne et, Dieu nous en préserve, en Ukraine. »
Revoici donc Poutine, quelques semaines seulement après le coup d’État à Kiev : « Il y a une limite à tout, comme avec l’Ukraine, nos partenaires occidentaux ont franchi la ligne. Si vous comprimez le ressort jusqu’à sa limite, il risque de se casser brutalement. La Russie a ses propres intérêts nationaux, et ceux-ci doivent être pris en compte et respectés. »
(…) Je terminerai par ceci. Nous, ici, à Raleigh, en Caroline du Nord, sommes sur le point d’avoir droit à la visite d’un ancien président des États-Unis. Il s’appelle George W. Bush. Il est responsable, comme la plupart d’entre vous le savent, de toutes sortes de maux, y compris l’autorisation de la torture. Or, tout récemment, il est apparu quelque part au Texas. Il a fait un petit discours, et je le cite textuellement : « Mec ! Ecoutez maintenant, la décision d’un seul homme de lancer une invasion totalement injustifiée et brutale de l’Irak - je veux dire, l’Ukraine... »
Devinez quoi ? Ces Texans ont ri ! Qu’est-ce que je réponds à ça ? Je dirais que ce lapsus, à un moment où la plupart des gens, la plupart des Américains du moins, croient ce qui n’est pas vrai, n’a rien de drôle. Pas plus que la menace de ces Ukrainiens qui nous mettent sur une sorte de liste : il n’y a pas de quoi rire. Et je suis tout simplement très fier et heureux de participer à cette émission, car je pense que nous exposons ici la vérité, d’une manière dont le comique Will Rogers serait très fier.
RT Télévision, Berlin, Allemagne
Question : J’ai quelques questions à poser aux participants : quel est, selon vous, le principal intérêt de créer de telles listes ? Après tout, elles incluent généralement des personnes qui sont peu susceptibles d’aller passer des vacances à Kiev – par exemple, lorsque nous parlons de Myrotvorets. Est-ce juste pour le plaisir, ou faut-il prendre cela au sérieux, l’inscription sur de telles listes ? Et comment l’Europe perçoit-elle l’existence de telles listes de décès ? Dans quelle mesure est-il démocratique d’établir des listes basées sur des déclarations de politiciens et de journalistes ? Et pourquoi ces listes sont-elles soutenues par les États-Unis ? Comment le fait de figurer sur cette liste de Myrotvorets, par exemple, peut-il empêcher quelqu’un d’entrer aux États-Unis ? Le laisseront-ils passer la frontière ? L’interrogeront-ils ? Qu’arrivera-t-il aux personnes figurant sur cette liste ?
Présidente internationale de l’Institut Schiller, Allemagne
Réponse : Je ne vais pas répondre maintenant à la journaliste de Berlin, car je voudrais d’abord remercier les précédents intervenants pour ce qu’ils ont dit. Je voudrais introduire une autre remarque : les 30 premières personnes inscrites sur cette liste n’ont commis d’autre crime que de participer à des conférences de l’Institut Schiller depuis avril dernier. Et le sujet n’était pas nécessairement l’Ukraine, ni même la guerre, mais c’était la nécessité de trouver comment éviter une escalade qui pourrait conduire à une troisième guerre mondiale, découlant, naturellement, de la guerre en Ukraine. La discussion portait sur la création d’une nouvelle architecture de sécurité internationale tenant compte des intérêts de chaque pays, car il est clair que si nous entrons dans un conflit total entre l’OTAN et la Russie, et la Chine par association, cela pourrait signifier la fin de la civilisation. Cela pourrait signifier la fin de l’humanité, car si l’on en arrive à une guerre nucléaire, il ne restera plus rien. Tous les participants à ces conférences étaient préoccupés par cela, et ils ont apporté des idées précieuses sur la façon d’aboutir à une nouvelle architecture de sécurité et de développement basée sur les principes de la Paix de Westphalie.
Scott Ritter a dit que la situation ukrainienne est une guerre par procuration. Je voudrais suggérer que les personnes inscrites sur cette liste le sont, non pas parce qu’elles ne s’accordent pas avec le récit autorisé, le récit officiel de ce conflit, mais parce qu’elles représentent (au moins pour celles qui participaient aux conférences Schiller) le potentiel d’une solution au conflit stratégique. Par conséquent, je dirais que toute la discussion sur le récit, sur ce qui fait de vous un « propagandiste russe », est également une discussion par procuration. C’est ainsi qu’à une guerre par procuration répond une discussion par procuration.
Pour clarifier mon propos, si vous regardez la longue histoire du terrorisme et la façon dont il a été utilisé dans l’histoire, dans de nombreux cas, il visait des individus qui représentaient une solution à une crise stratégique. Parmi les nombreux exemples que je pourrais utiliser, je veux seulement faire allusion à Walther Rathenau et aux conséquences pour ceux qui ont signé le traité de Rapallo, il y a 100 ans : c’était l’élimination d’un système. Ensuite, si vous prenez l’assassinat de John Kennedy et d’Enrico Mattei, c’est la même chose. Enrico Mattei représentait une vision du monde complètement différente de ce qui est resté après lui. Quant à l’assassinat d’Alfred Herrhausen et de Detlev Rohwedder, dans le contexte de l’unification allemande, c’était un avertissement clair à Helmut Kohl, le chancelier de l’époque, de ne pas oser s’associer d’une quelconque manière avec la Russie, de ne pas chercher à utiliser le potentiel de la réunification allemande pour créer un nouveau système. Le communisme était mort ! C’était l’occasion de créer un ordre de paix.
C’est pourquoi nous ne devons pas nous limiter au seul sujet du débat – quelle est la vérité sur l’Ukraine et d’où viennent les efforts pour contrôler le récit – mais il faut également tenir compte du fait que le système néolibéral est en faillite, que derrière la guerre se cache, entre autres, la volonté d’empêcher la Russie de jouer à nouveau un rôle dans l’histoire du monde, à travers un changement de régime, mais aussi d’empêcher la montée en puissance de la Chine. Etant donné que la Russie et la Chine ont maintenant forgé, grâce aux politiques de l’OTAN, une alliance très forte, nous devons vraiment chercher à savoir ce qu’il y a derrière cette bataille, et ce qu’est une discussion par procuration.
Je voulais introduire cette autre question, parce que si nous continuons comme maintenant, on risque un découplage total entre, d’un côté, l’Occident, l’Europe, les États-Unis, peut-être les Five Eyes et le Japon, et de l’autre, la Russie et le tout nouveau système mondial émergeant autour du Mouvement des non-alignés, autour de la Chine et de son initiative Ceinture et Route, des BRICS et de l’OCS. Nous devons trouver un niveau de coopération plus élevé, et c’est ce que la liste a également ciblé.
Je pense que la raison pour laquelle je suis en deuxième position sur cette liste est que nous sommes une « usine à idées ». C’est une citation de Ramsey Clark, qui a pris la défense de mon mari lorsqu’il a été innocemment jeté en prison par George Bush. [L’ancien procureur général des Etats-Unis] Ramsey Clark, qui était un grand défenseur des droits de l’homme, a décrit le cas de mon mari comme le pire cas d’injustice et de détournement de la loi dans l’histoire des États-Unis. La raison en était, selon lui, que nous étions une usine à idées, à solutions, des « gens du livre ».
Et c’est la raison d’être de l’Institut Schiller : nous essayons d’offrir des solutions aux nombreux problèmes. Mon mari est mondialement connu, du moins parmi les gens honorables, pour avoir proposé, il y a bien longtemps déjà, des solutions à la crise actuelle. En fait, il a prédit l’effondrement actuel du système néolibéral il y a 51 ans, après que Nixon eut découplé le dollar de l’or et introduit le système de change flottant. Il a dit que si l’on continuait avec cette politique, cela mènerait nécessairement à la dépression, au fascisme et à une nouvelle guerre mondiale. Et c’est exactement là où nous sommes.
Et il a également proposé des solutions, ses fameux « Quatre principes » : séparation bancaire de type Glass-Steagall, retour à des banques nationales, système de crédit, programme de fusion et d’augmentation de la productivité par la coopération dans l’exploration spatiale, mis en œuvre grâce à un accord entre quatre puissances, ce qui signifie que les quatre pays les plus puissants du monde doivent travailler ensemble, car eux seuls sont assez forts pour vaincre la véritable oligarchie, qui est la City de Londres et Wall Street.
Bien que ceux qui participent aux conférences de l’Institut Schiller ne soient pas forcément d’accord avec l’ensemble de ce programme, tous sont guidés par la bonne volonté de trouver des solutions, à la famine mondiale, à la pauvreté (1,7 milliard de personnes sont menacées de famine). Nous avons une explosion hyperinflationniste du système : tous les participants aux conférences Schiller ont convenu que nous avons besoin d’un nouveau paradigme. Et je pense que c’est ce nouveau paradigme qui a été visé en mettant ces 30 personnes sur la liste noire.
Défenseur des droits de l’homme, Fondation pour combattre l’injustice, Russie
Je travaille depuis plusieurs mois à la fermeture de cette source et à sa reconnaissance comme organisation terroriste. C’est la raison pour laquelle mes données personnelles ont également été publiées par la base de données Myrotvorets. Les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation ont analysé les données publiées par Myrotvorets, sur la base desquelles nous avons organisé deux conférences de presse à Moscou, dont l’objectif principal était d’attirer l’attention de la communauté mondiale sur la publication illégale de données personnelles d’enfants mineurs et de journalistes.
En outre, les défenseurs des droits de l’homme de la Fondation pour combattre l’injustice ont transmis aux Nations unies les matériaux collectés, par l’intermédiaire du premier représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie auprès des Nations unies, Dmitry Polyanskiy, et du Fonds des Nations unies pour l’enfance. J’ai été heureuse de voir aujourd’hui Sonja van den Ende sur cette vidéo. Elle parlait de la conférence de presse qui a eu lieu hier et qui a été organisée par ma Fondation. Je voudrais également vous informer que, pas plus tard qu’hier, la Fondation pour la lutte contre l’injustice a soumis des documents au Service fédéral de sécurité de Russie afin d’enquêter sur les activités du site Web Myrotvorets et de reconnaître les personnes impliquées dans la création de cette ressource comme une organisation terroriste. Nous avons également préparé une lettre ouverte à l’ONU qui a été signée par de nombreux journalistes et nous sommes arrivés à la conclusion que la base de données de la plateforme nationaliste ukrainienne contenait les données personnelles d’au moins 341 journalistes de 31 pays du monde. Nous demandons à tous les participants et téléspectateurs de la conférence de presse d’aujourd’hui de la signer. Je l’enverrai par courrier aux organisateurs de la conférence, avec la lettre ouverte. En tant que responsable de la Fondation pour la lutte contre l’injustice, je suis convaincu que seuls les efforts conjoints des organisations de défense des droits de l’homme, des forces de l’ordre et des organisations intergouvernementales internationales permettront de bloquer concrètement la ressource Myrotvorets et de supprimer complètement les données personnelles collectées et publiées illégalement. Je vous propose de signer la pétition et une lettre ouverte que j’enverrai par courriel à l’Institut Schiller. Merci.
Modérateur :
Voici la question suivante : « L’ambassadeur russe aux États-Unis, Anatoly Antonov, a déclaré dans une interview à Rossiyskaya Gazeta que le secrétaire d’État américain Antony Blinken avait reconnu à plusieurs reprises que les États-Unis aimeraient avoir des canaux de communication bilatéraux avec la Russie, alors qu’en même temps, les membres du Congrès continuent de se livrer à une hystérie russophobe. Quelle est la raison de cette polarisation ? Et comment cette situation affectera-t-elle le contexte politique et sécuritaire mondial à long terme, compte tenu du conflit en cours en Ukraine ? »
Réponse : Nous voyons, tout d’abord, un Antony Blinken soudainement enthousiasmé par l’idée de dialoguer sérieusement avec la Russie, ce qui doit être analysé plus avant. Pourquoi ? La réponse est simple : les États-Unis sont en train de perdre sur tous les fronts.
On ne s’est pas précipité vers un dialogue significatif lorsque la Russie a soumis ses deux projets de traités jumeaux le 17 décembre 2021. Nous les avons ignorés. On ne s’est pas précipité pour dialoguer lorsque la Russie a cherché à ouvrir un contrôle des armes significatif, un véritable contrôle. Nous n’étions pas pressés à l’époque. Certes, nous étions pressés d’étouffer la Russie et d’imposer des sanctions massives visant l’ensemble de l’économie russe, et c’est pourquoi nous n’étions pas pressés d’entamer un dialogue avec la Russie pour mettre fin à ces sanctions. Alors, pourquoi maintenant ?
Et la réponse est simple : nous sommes en train de perdre sur tous les fronts. Nous perdons sur le front militaire ; l’Europe met en faillite ses stocks militaires en essayant de renforcer l’Ukraine. Nous venons de passer tout l’été à rééquiper des brigades ukrainiennes qui ont été massacrées sur le champ de bataille au moment où nous parlons ! Mais ce n’est pas grave, car nous avons un autre contingent de troupes ukrainiennes en formation. Et nous allons continuer à les jeter sur le champ de bataille jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un seul Ukrainien debout. C’est ce qui va se passer : le dernier Ukrainien encore debout, ou la dernière Ukrainienne, tombera, la guerre sera terminée et nous aurons perdu.
Nous sommes en train de perdre. Il n’y a pas un seul militaire professionnel qui dira : « Oh non ! on est en train de gagner. » Je ne parle pas des « experts » invités sur les plateaux de CNN et MSNBC ou du général Petraeus : ils sont payés pour dire des mensonges. Je parle d’officiers en service venant nous dire en face « on est en train de gagner ». Aucun professionnel ne dira ça, car ils savent tous que nous avons perdu.
Nous savons également que l’Europe est sur le point de s’effondrer politiquement, et avec elle, tout concept d’unité européenne, y compris l’unité de l’OTAN qui est déjà profondément fracturée.
Juste un hors sujet : nous pourrions voir la Turquie entrer en guerre contre la Grèce, assez rapidement. Ce qui signifie que la Turquie entrera en guerre contre la France, et donc que l’OTAN sera en guerre avec l’OTAN. Et alors, « l’unité » de l’OTAN ? Elle sera morte !
Economiquement, l’Europe se fait massacrer. Leurs industries ferment, ils n’ont pas les réserves de gaz nécessaires pour survivre à cet hiver, et je ne crois pas qu’un seul responsable politique de la mise en œuvre de ces politiques suicidaires survivra, politiquement, à l’hiver. Ils seront démis de leurs fonctions.
Et soudain, Tony Blinken veut parler avec les Russes ! Comme quoi, quand on se fait botter les fesses... Pendant ce temps, à la maison, on vit à La-la-land, totalement coupés de la réalité - alors que Blinken, lui, vit dans un monde réel : chaque jour, il reçoit un « vrai » briefing, il sait ce qu’il se passe « vraiment » et c’est pourquoi il a « vraiment » besoin de parler aux Russes.
Le Congrès vit dans un monde totalement artificiel, où ils traitent uniquement (et Diane, ceci te concerne pour l’avenir, et toi aussi, Geoff !) avec leurs électeurs. Nous avons un électorat en Amérique qui a acheté le narcotique de la russophobie. C’est la chose la plus facile au monde : je veux gagner un vote, « c’est la faute à la Russie ». On a appris ça du maccarthysme. Faire monter la peur, pourquoi ? Parce que la peur dérive de l’ignorance, et l’Américain moyen est terriblement ignorant de la réalité de la Russie.
Alors, que font nos députés et sénateurs « responsables » ? Ils ne font qu’alimenter la peur. On l’a vu avec Lindsey Graham et ce type du Connecticut, Richard Blumenthal, qui est un démocrate, mais en fait, ils disent la même chose : « Nous voulons mettre la Russie sur la liste des terroristes ! Ce sont des terroristes ! » [Sur 100 sénateurs américains, tous ont voté à l’unanimité en faveur d’une résolution accusant la Russie d’être un sponsor du terrorisme.]
Eh bien, Joe Biden a sagement dit « non ». Pourquoi ? Parce que la Russie va rompre toutes ses relations diplomatiques, et quiconque a étudié l’histoire des conflits mondiaux, sait que l’un des premiers signes avant-coureurs d’une guerre, c’est la rupture des relations diplomatiques. Blinken doit parler aux Russes, et non renoncer à communiquer avec eux.
Le Président a donc sagement dit « non ». Mais le Congrès ne pense pas rationnellement. Ses élus sont irrationnels et ils essaient de gagner des voix dans un mode très politisé : Nous avons un mi-mandat qui arrive. Vous n’entendrez donc pratiquement aucun élu du Congrès dire : « Oui, je pense qu’avoir un dialogue avec la Russie est une bonne chose. »
Kirk Wiebe a parlé d’une « pression sur tout le terrain ». J’ai commencé à jouer au basket-ball sur le tard et je ne suis pas très bon dans ce domaine. Mais il y a une chose pour laquelle j’étais plutôt bon, c’est l’armée ; j’étais un Marine. Et je vais vous dire ceci : si vous m’attaquez, je contre-attaque, parce que c’est comme ça que je suis programmé. Je reviens aussitôt vers vous !
Que pouvons-nous faire maintenant ? Je réponds : nous pouvons déposer devant un tribunal fédéral américain la plus retentissante injonction que le monde ait jamais vu ! Nous devons trouver l’ACLU (équivalent de la Ligue des droits de l’homme en France), nous devons obtenir une autorisation légale - parce que si vous laissez Scott Ritter s’en occuper, il le fera ! Je ne recule pas devant un combat. Mais je ne suis pas avocat, même dans un rôle à la télé, donc je ne suis pas très doué pour ce genre de choses. Je ferai de mon mieux, mais bon ! On a vraiment besoin d’une aide juridique professionnelle. On a besoin d’un constitutionnaliste pour examiner de près les problèmes liés au premier amendement, qui se posent lorsque le Congrès adopte un projet de loi de finances permettant à une entité étrangère de faire ce qui est interdit par le Congrès, à savoir, supprimer la liberté d’expression ! Nous devons également nous concentrer sur les lois contre le terrorisme : le Congrès est-il complice de terrorisme politique ? Ce sont des questions importantes, et si nous les formulons correctement et que nous trouvons les bons interlocuteurs, nous pouvons effectivement aller devant un juge fédéral - et je peux vous dire que dans l’État de New York, ils existent et que si moi, en tant que citoyen new-yorkais, je dépose une injonction devant un tribunal fédéral de cet État, ils vont geler le financement du CCD ! A condition que l’injonction soit juridiquement valable.
Mais si Scott Ritter ignore tout du droit et qu’il écrit ceci, oublie cela, etc., l’injonction sera rejetée, même avec un plaidoyer pro se, avec le bénéfice du doute.
Nous avons donc besoin d’avocats qui se mettent au travail ! Je vais faire face à cette satanée besogne, je ne suis pas un lâche ! J’accepte de m’y atteler. Mais j’aimerais qu’un avocat y jette d’abord un coup d’œil et me dise, « Scott, tu dois faire X, Y et Z. »
Parce qu’alors nous pouvons gagner. C’est un combat gagnable ! C’est une cause juste, c’est ce qu’est l’Amérique ! C’est la Constitution, le premier amendement, la liberté d’expression : c’est tout ce que nous prétendons être en tant que nation, en jeu, maintenant, dans ce combat ! Il n’y a rien de mieux que cette bataille en ce moment.
Ils nous attaquent ? Super ! Contre-attaquons. C’est ce que je pense. Désolé d’être émotif, mais je suis comme ça.
Modérateur : Très bien. C’est ce que nous allons faire.