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Jason Ross : Sans la fusion nucléaire, pas de défense possible contre les astéroïdes

10 mai 2013



Intervention de Jason Ross, jeune scientifique de l’équipe du « basement » du Comité d’action politique de Lyndon LaRouche (LPAC), à la conférence de l’Institut Schiller des 13 et 14 avril à Flörsheim en Allemagne et dédiée à la création d’un nouveau paradigme pour sauver la civilisation. Ross est également le rédacteur en chef du magazine scientifique 21st Century Science & Technology, dont la dernière livraison est consacrée à la défense planétaire.


Je suis très heureux de succéder à l’excellente présentation de M. Benediktov (texte à venir) sur la défense planétaire et les propositions russes pour la coopération internationale. Il a très bien couvert une grande partie des aspects techniques, ainsi que de la menace posée par les astéroïdes.

J’aimerais pour ma part me concentrer aujourd’hui sur la vision économique mise de l’avant par Lyndon LaRouche et sous-tendant sa proposition initiale d’Initiative de défense stratégique (IDS).

Le point de vue de LaRouche consiste à dire qu’une fois que l’on considère la créativité humaine comme unique source de profit et unité de mesure de toute la valeur économique, à l’opposé d’une simple addition de valeurs nominales, le développement de l’IDS devient un énorme vecteur de profit économique et non pas un coût ou un fardeau à supporter. Pensez à quel point cette vision diffère de celle sous-tendant l’actuel bouclier antimissile américain, qui a un coût, mais qui ne conduit à aucune percée technologique, contrairement à ce qu’aurait permis de faire l’IDS.

Laissez-moi vous exposer maintenant le concept de densité de flux d’énergie, auquel à fait référence M. LaRouche. Dans sa proposition d’IDS originale, au cours des années 80, il n’a pas proposé d’utiliser des engins à énergie cinétique, mais ceux utilisant « des principes physiques nouveaux », incluant des percées dans les technologies associées aux lasers et aux faisceaux de particules, ainsi que dans la fusion. Même si certaines percées ont eu lieu dans la construction de système antimissile, cela n’avait rien à voir avec l’IDS d’origine.

Nous avons entendu, au cours de la dernière conférence de l’Institut Schiller aux Etats-Unis, des présentations documentant quelques-uns des développements accomplis dans le système antimissile, mais ceux-ci n’étaient pas compatibles avec l’intention de l’IDS, ni avec celle de l’Initiative de défense terrestre (IDT) actuellement en discussion. L’objectif de l’IDS n’était pas seulement la défense contre les missiles, mais aussi la coopération avec l’Union soviétique – que les Etats-Unis ne poursuivent pas, cette fois avec la Russie, avec leur actuel système antimissile –, ainsi que les percées technologiques et les profits qu’amèneraient ces retombées dans l’économie. Cela aurait été similaire, mais à plus grand échelle, au programme Apollo du président Kennedy. Ce dernier avait un coût très élevé, mais les coûts nets étaient nuls, sinon négatifs, grâce aux retombés des technologies développées.
Dans le cas de l’Initiative de défense stratégique (IDS), ou des technologies requises pour l’Initiative de défense terrestre (IDT) aujourd’hui, incluant la fusion, les développements ne seront pas seulement technologiques, mais aussi scientifiques. Ceci comporte un immense potentiel.

La densité de flux d’énergie

Qu’est-ce donc que la densité de flux d’énergie ? Il y a un problème avec les unités de mesures scalaires [où l’on utilise une seule grandeur et non pas, comme dans le cas d’un vecteur, une grandeur associée à une direction], où l’on utilise une seule sorte de règle pour mesurer des processus très différents. Par exemple, les économistes qui abordent l’économie du point de vue de l’« argent » n’étudient en fait jamais réellement l’économie.

Si vous prenez la physique, il y a une unité d’« énergie ». Il y a quelque chose de réel dans l’énergie, mais on sait également que quelque chose est perdu lorsqu’on ne regarde que l’énergie en tant que telle. Avec le concept de densité de flux d’énergie, nous commençons à saisir la qualité différente de chaque source d’énergie, pas seulement la quantité.

Lorsque je parle de la qualité de l’énergie, je ne parle pas d’une montre suisse de prix, mais de l’opposé de la quantité. Ainsi, par exemple, lorsqu’un scientifique étudie une roche, il est habitué au concept de masse, de densité, de température peut-être, de conductivité électrique ; s’il observe un chien, il ne portera pas attention aux choses auxquelles est habitué le vétérinaire, telles que le rythme cardiaque, le taux de métabolisme, la nutrition. Un biologiste ne peut pas comprendre les êtres humains ; sans le concept de culture, il risque d’essayer de soigner les problèmes sociaux avec des médicaments, plutôt que d’intervenir sur la culture dans laquelle les gens évoluent, ou sur leurs pensées.

Donc, du point de vue de la physique, ainsi que de l’économie, la densité de flux d’énergie est cruciale à la compréhension des diverses sources d’énergie. Par exemple, avec la force musculaire, les possibilités sont très limitées, elles se résument aux mouvements mécaniques. En brûlant du charbon pour créer de la vapeur, nous utilisons bien sûr des systèmes mécaniques, mais ils sont beaucoup plus puissants que le cheval, par exemple. Avec l’électricité, vous pouvez mesurer la puissance électrique en termes de chevaux-vapeurs, mais l’électricité permet de faire beaucoup de choses qu’on ne peut pas faire avec un animal. De nombreux exemples vous viennent sûrement à l’esprit. Quoi que vous fassiez avec un cheval, vous ne pourrez pas faire fonctionner les écouteurs de votre ipod. C’est une source d’énergie très différente.

Voyez avec la fission nucléaire, et encore plus avec la fusion – si nous développons la fusion, l’électricité deviendra presque gratuite et de nouvelles qualités d’activité économique deviendront possibles. Prenez, par exemple, la capacité à utiliser des torches à plasma (de fusion) à des fins de recyclage, pour réduire les matériaux à leurs éléments les plus simples, comme nous le faisons, par analogie, avec les produits pétroliers et chimiques variés obtenus à partir du pétrole.

Pour l’IDS et l’IDT, il nous faut une source d’énergie, la fusion. Car nous ne pourrons pas déplacer des astéroïdes avec des moulins à vent ! On ne peut pas non plus utiliser des miroirs pour extraire l’énergie solaire nécessaire au déplacement d’un astéroïde.

Une telle vision de l’avenir de l’humanité ne va pas nous défendre contre les astéroïdes. Et pourtant, à l’heure actuelle, la recherche sur la fusion, du moins aux Etats-Unis, reçoit moins de financement que les stupides panneaux solaires, une situation ridicule. En développant la fusion, nous pourrions changer totalement notre relation à l’égard des matériaux, par exemple.

Le potentiel de densité démographique relative

Appliquons maintenant ceci à l’économie humaine. M. LaRouche a développé, pour ce faire, le concept de potentiel de densité démographique relative. Il s’agit de la densité démographique potentielle, dans une région donnée : combien de gens pourraient vivre en cet endroit ? Qu’est-ce que le potentiel ? Comment a-t-il évolué au cours des siècles ? Si nous prenons le graphique de la figure 1, montrant l’évolution de la population européenne sur plusieurs siècles, nous voyons un accroissement marqué du nombre d’individus pouvant vivre dans cette zone.

Ce n’est pas parce que les gens font plus de bébés. C’est plutôt parce que nous nous transformons, au sein même de notre propre espèce, ce que la vie n’arrive à faire, sur l’ensemble de son évolution, qu’en créant de nouvelles espèces. Ainsi nous devenons, en quelque sorte, une nouvelle espèce, chaque fois que nous avons pour nous soutenir une nouvelle plate-forme de développement scientifique.

En passant de l’océan à la terre ferme, la vie a commencé à accroître notablement sa puissance sur Terre. Nous faisons de même lorsque nous développons de nouvelles sources d’« énergie », incluant, par exemple, le développement de l’agriculture ou l’étude de la médecine.

C’est quelque chose de très naturel chez les êtres humains. Il ne serait pas naturel pour nous de faire autrement. Ce serait comme si un reptile déclarait qu’un mammifère n’est pas naturel. Ou comme si une roche décrétait qu’un lézard n’est pas naturel. La roche affirme : « Eh, toi ! Moi je suis assise ici, et toi tu bouges, tu me marches dessus, tu te couches sur moi. Cela ne me fait pas plaisir, ce n’est pas naturel. »

Comparons donc diverses cultures actuelles. Comme nous venons d’en discuter, la Chine a aujourd’hui quelques programmes ambitieux. Un programme d’exploration lunaire en trois phases, commencé il y a plusieurs années. La phase II prévoit de poser des dispositifs sur la surface lunaire. La phase III consistera à ramener des échantillons de la Lune sur Terre, ce qui n’a été accompli jusqu’à maintenant que par les Etats-Unis et l’Union soviétique. L’Inde va de l’avant. Elle a envoyé une sonde sur la Lune en 2008. Elle prévoit d’envoyer un satellite vers Mars cette année même, et elle deviendra le troisième pays [si on compte l’ESA comme une seule entité, ndt] à le faire.

Nous venons d’entendre beaucoup de choses concernant les propositions russes en vue d’une coopération internationale pour nous défendre contre les objets cosmiques, ce qui, effectivement, si on devait utiliser l’énergie nucléaire, requiert une coopération internationale. Cette coopération impliquera des questions tant civiles que militaires, quelque chose que la NASA se doit de comprendre.

Aux États-Unis, la NASA aurait une mission consistant à poser un homme sur un astéroïde d’ici 2021. C’est une mauvaise blague ! Personne ne prend cette proposition au sérieux. On ne voit pas l’intérêt de se tenir debout sur un astéroïde. Il faudrait pour cela des bottes spéciales, car la gravité est tellement faible que si vous éternuez, vous allez vous envoler ! En fait, avec les actuelles coupes budgétaires automatiques aux Etats-Unis, les scientifiques de la NASA ne peuvent même plus se rendre à des conférences internationales ! La NASA ne peut pas envoyer d’hommes sur la Lune à l’heure actuelle, et encore moins vers Mars ; elle ne peut même pas envoyer quelqu’un à Paris, Berlin ou Tokyo pour une conférence.

Le projet de l’équipe scientifique de LaRouche

Il nous faut donc changer totalement nos priorités, et révolutionner notre démarche scientifique. Le projet mis de l’avant par l’Equipe LaRouche a été d’étudier l’histoire interne de la science, depuis le premier scientifique moderne, Kepler, jusqu’à Fermat, Leibniz, Gauss, Riemann, Planck, Einstein et Vernadski. Je vais vous montrer brièvement un résultat incroyable obtenu dans le cadre de nos travaux.

Ceci peut être difficile à saisir, mais nous le développerons par la suite. Ce que vous voyez ici, sur cette animation Voir l’animation suivante, ce sont des anneaux. Dans chaque segment de la vidéo, tous les points apparaissant sont les centres des orbites des divers astéroïdes. Ils sont calculés sur la base de leur distance moyenne par rapport au Soleil. Ils apparaissent ici, pendant que nous nous éloignons du Soleil.
Selon l’approche de Kepler et de Gauss, il doit y avoir une raison pour laquelle l’univers est ainsi fait, et pas autrement. Leibniz a dit : Oui, Dieu est tout puissant, mais également si sage qu’il ne fait rien sans raison.

Nous avons décidé d’appliquer cette approche (celle de Kepler) aux astéroïdes, c’est-à-dire de commencer à aborder les astéroïdes en tant que système, en cherchant la structure se cachant dans la ceinture d’astéroïdes, cette horde d’astéroïdes dont a parlé M. Benediktov, où ils semblent se rassembler tout d’un coup. Pourquoi ? Si nous avions une hypothèse sur la structure responsable de ce rassemblement, peut-être serait-il plus facile de les trouver ; peut-être cela changera-t-il notre vision sur la manière de la déplacer.

C’est donc une chose dont nous sommes en train de discuter au sein de l’Equipe, et nous commençons à sonder des scientifiques de la NASA à ce sujet. Ceci est totalement nouveau, Kepler serait fier de nous.

Un merveilleux présent pour l’avenir

Laissez-moi vous dire, pour conclure, que le trajet nous conduisant vers l’avenir est celui de l’IDT, en tant que concept consacré au bien-être commun de l’humanité, et que ceci constitue un merveilleux présent pour l’avenir. Dans une génération, ou plus probablement deux, lorsque les premiers visiteurs mettront le pied sur la planète rouge, après avoir fait le trajet à bord d’un vaisseau propulsé par la fusion nucléaire, peut-être se demanderont-ils comment nous avons pu être, en ce début de XXIe siècle, assez stupides pour confondre les banques avec la véritable économie, ou bien obsédés par l’idée d’utiliser moins d’énergie, au lieu de développer de meilleures sources d’énergie ? Ou pourquoi nous séparions nos déchets en 15 sacs de couleurs différentes, plutôt que de les recycler avec la fusion (torche à plasma) ?

Mme Zepp-LaRouche me parlait l’autre jour d’un rapport qu’elle avait lu, disant que les jeunes Allemands sont les moins heureux, mais pas à cause de la pauvreté. Je pense que l’une des principales raisons vient du paradigme vert, omniprésent en Allemagne, où l’on apprend aux enfants qu’ils sont une maladie sur notre planète. Du style : « Vous êtes un cancer ; la meilleure manière de vivre est de ne pas exister ! » Autrement dit, de n’avoir aucun impact sur le monde, de venir et repartir, comme si rien n’était arrivé ! Ce n’est pas une vision très optimiste du monde !

Comparez ceci avec l’idée d’aller sur Mars, de découvrir de nouvelles sources d’énergie, de maîtriser les réactions matière-anti-matière. Ainsi je pense que nous pouvons donner ce merveilleux présent, consistant à montrer aux gens comment ceux qui ont vécu avant eux, ont vécu une vie qui n’est pas seulement bonne et utile, mais nécessaire pour l’avenir.

Il faut une orientation, aller là où les gens sont nécessaires, et non pas des fardeaux qu’il faut euthanasier lorsqu’ils arrivent à 70 ans. En adoptant cette approche, celle de l’IDT, associée aux nouvelles technologies nécessaires à la défense de notre planète, et en adoptant Glass-Steagall, ainsi qu’un système de crédit public, nécessaires à l’IDT, je pense que nous donnons au futur un merveilleux présent !

Merci.

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