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Coalition internationale pour la paix

« Il vaut mieux que les gens passent des nuits blanches et commencent à réfléchir » #71

16 octobre 2024

Réunion de la Coalition internationale pour la paix du 11 octobre
Invités :
Mike Billington, « Executive Intelligence Review »
Scott Ritter, ancien inspecteur en désarmement de l’ONU
Bassam El Hachem, « Indépendants pour le Liban »
Layla Elabed, cofondatrice et codirectrice du « Mouvement national non engagé »

La réunion de la CIP s’est ouverte le vendredi 11 octobre sur une présentation générale de Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller, rappelant aux participants que deux crises régionales sont susceptibles de dégénérer en guerre nucléaire. Elle a émis l’hypothèse qu’une « démarche privée » de Poutine pourrait avoir incité M. Biden à ne pas donner sa bénédiction aux frappes de missiles ukrainiens en Russie. Les préoccupations de la Russie « de ne pas avoir de systèmes d’armes offensives immédiatement à leur frontière » n’ont pas été abordées. Alors que la guerre en Ukraine semble approcher d’un dénouement, l’OTAN doit décider si elle offre une formule de paix acceptable par la Russie ou si elle poursuit l’escalade et la fuite en avant.

Comme elle l’a précisé par la suite, tout le monde attend de voir comment Israël va riposter à l’Iran ; Israël ne peut attaquer les installations nucléaires souterraines de l’Iran, comme l’a suggéré l’ancien président Donald Trump, sans utiliser d’armes nucléaires.

Un autre aspect de la logique de confrontation impactant le monde aujourd’hui a été développé par Mike Billington, membre du Comité de rédaction du magazine EIR. Il a présenté un extrait d’une interview réalisée le 6 octobre avec Mahathir bin Mohamad, l’ancien Premier ministre de Malaisie, dans laquelle il explique comment, pendant la crise asiatique des années 1990, Mahathir a réussi à faire face au FMI, aux fonds spéculatifs et aux menées hostiles de George Soros, en mettant en place un contrôle des devises. Plus intéressant dans le contexte d’aujourd’hui, l’ancien Premier ministre décrit comment les États-Unis tentent d’amener les pays de l’ANASE à affronter la Chine. Concrètement, les pays du Sud subissent des pressions pour prendre parti dans une confrontation Est/Ouest, alors que leur souhait est celui d’un monde stable leur permettant de se développer grâce aux échanges commerciaux. Pour eux, la division du monde en blocs est, bien sûr, éminemment contre-productive et ils préféreraient résoudre les problèmes avec les Nations unies, mais comme cela ne fonctionne pas en raison des vetos des membres du Conseil de sécurité, les BRICS sont nécessaires.
D’autre part, quand un pays se comporte comme Israël, le monde doit agir.

Concernant la situation en Asie du Sud-Ouest, Scott Ritter, ancien inspecteur en désarmement de l’ONU, a promis de continuer à « injecter la peur », car « le monde n’est pas plus sûr qu’il ne l’était la dernière fois que j’ai pris la parole ». Si les politiques actuelles se poursuivent, la guerre nucléaire est inévitable, a-t-il déclaré. Il a ensuite choqué les participants en déclarant que l’Iran était désormais une puissance nucléaire. L’Iran dispose de la technologie nécessaire à la fabrication d’une simple arme nucléaire et le parlement iranien a recommandé que l’Iran se retire du traité de non-prolifération nucléaire (TNP). « L’Iran fait savoir au monde entier qu’il a la capacité de fabriquer des armes nucléaires. »

Qu’est-ce que cela signifie précisément ? Pour répondre à cette question, Scott Ritter examiné certaines implications liées à cette évolution, notamment maintenant que l’Iran est désormais membre des BRICS. Par exemple, si Israël attaque, comment la Russie réagira-t-elle ? « La Russie soutiendra l’Iran. » estime Scott Ritter qui, d’autre part, est d’accord avec M. Zepp-LaRouche pour dire qu’il est impossible d’attaquer les installations iraniennes sans utiliser d’armes nucléaires, de sorte que le candidat Trump encourage de facto Israël à lancer une attaque nucléaire contre l’Iran. Dans ce contexte, le vote américain du 5 novembre est important, mais seulement si nous parvenons à convaincre les candidats de « s’éloigner » de l’utilisation d’armes nucléaires.

Plus loin, Scott Ritter a précisé que l’Iran n’avait pas officiellement déclaré qu’il possédait une arme nucléaire, mais que s’il se retirait du Traité de non-prolifération nucléaire, il pourrait mettre au point une arme en « moins d’une semaine ». Il a ajouté que « c’est un problème qu’Israël a lui-même créé » et que « la dernière chose que les Etats-Unis souhaitent, c’est que les armes nucléaires d’Israël soient discutées au Conseil de sécurité de l’ONU ». Scott Ritter a ensuite demandé pourquoi l’ambassadeur américain à l’ONU a changé de position sur deux résolutions de l’ONU concernant Gaza. Il apparait également que Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou tiendrait de moins en moins compte pas tenu compte des conseils du Président Joe Biden, ce qui laisserait croire que les États-Unis aurait perdu en capacité de faire pression sur Israël. Une affirmation qu’il convient de prendre avec prudence.

Bassam El Hachem, membre du comité exécutif des Indépendants pour le Liban, a présenté un point de vue libanais selon lequel derrière l’Iran se trouvent des puissances telles que la Russie et la Chine, et derrière Israël, les États-Unis. Après les attentats du 7 octobre 2023, les médias ont été manipulés de manière intensive avec des récits falsifiés faisant état de viols massifs et de meurtres d’enfants. A ce jour, Bassame el Hachem estime à 150 000 le nombre de victimes des représailles israéliennes, sachant qu’après un an, les forces isaréliennes n’ont atteint aucun de leurs objectifs. La réalité est qu’à Gaza comme maintenant au Liban, elles ne font que mener une guerre d’extermination sous couvert d’une opération militaire. Les dirigeants occidentaux se sont précipités en Israël pour embrasser Netanyahou, lui permettant de commettre toutes sortes d’atrocités, tout en répétant qu’Israël a le droit de se défendre. M. El Hachem a toutefois exprimé son désaccord avec Scott Ritter sur un point : Les Etats-Unis ne sont pas incapables de contenir Israël, ils sont complices. En 1993, un accord historique a été signé, les accords d’Oslo, incluant l’accord pour un État palestinien. Deux ans plus tard, le 4 novembre 1995, le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin a été assassiné, et le principal coupable était Netanyahou. En juillet dernier, la Knesset a déclaré l’État palestinien nul et non avenu, puis a adopté la loi sur l’« État-nation », officialisant l’apartheid. Ils ont l’intention d’expulser les Palestiniens vers l’Égypte, la Jordanie et le Liban. Tous ces éléments sont à l’origine de l’attentat du 7 octobre 2023.

Layla Elabed, cofondatrice et codirectrice du Mouvement national non engagé, a décrit son rôle en tant que chef de file du projet « Listen to Michigan » (soyez à l’écoute du Michigan). Dans cet État, le mouvement a obtenu plus de 10 % des voix aux primaires, et pas seulement auprès des électeurs arabo-américains ou musulmans-américains. Le mouvement s’est étendu au Minnesota, à Washington et au Wisconsin. Ils ont réussi à avoir 30 délégués anti-guerre à la convention nationale du parti démocrate. Néanmoins, et ce en pleine campagne électorale, Kamala Harris a signalé qu’elle était prête à perdre l’État du Michigan et à sacrifier le vote des jeunes, afin de continuer à soutenir le génocide israélien. Le groupe de Layla Elabed a toutefois voulu en avoir le coeur et s’est livré à une étude politique dont le résultat est que la meilleure façon d’influencer la politique est de s’opposer à Trump et de permettre à Harris d’accéder à la Maison Blanche, sans pour autant la soutenir.

Au cours de la période de discussion, Mme Zepp-LaRouche a mis en garde contre la fixation sur les élections américaines, affirmant que « nous devons changer complètement l’ensemble de l’Occident collectif ». Le candidat indépendant au Congrès dans le Bronx (New York), Jose Vega, a exhorté les participants à mener des interventions publiques comme celles qu’il a faites avec ses collègues. Il a posé la question suivante : comment les individus peuvent-ils être sûrs que cela fera une différence ? Mme Zepp-LaRouche a répondu par deux vers de Schiller disant : « Cherchez toujours à être complet, et si vous ne pouvez l’être en vous-même, faites partie de quelque chose qui l’est ». Elle a ajouté que la Coalition internationale pourla paix fournissait le véhicule nécessaire : « Il vaut mieux que les gens passent des nuits blanches et commencent à réfléchir. »

Un participant a de nouveau évoqué le problème de la paralysie de l’ONU par le droit de veto des membres permanents du Conseil de sécurité. Mme Zepp-LaRouche a déclaré qu’il fallait mobiliser les citoyens de tous les pays. Un certain nombre de participants ont décrit leurs efforts en ce sens. Un représentant d’une organisation pro-palestinienne au Costa Rica a lu une proclamation de son groupe, rapprochant génocide à Gaza et Holocauste. Un représentant de Veterans For Peace a lu une lettre publiée par son organisation qui demande une enquête sur le secrétaire d’État américain Antony Blinken pour avoir menti au Congrès et pour d’autres méfaits. En conclusion, Helga Zepp-LaRouche a insisté que l’évaluation de Scott Ritter est soit correcte à 100 %, soit elle s’en rapproche, et a convenu avec le modérateur Dennis Speed que l’élection américaine peut très bien ne plus avoir aucune importance si le monde s’engouffre dans une guerre nucléaire d’ici là...


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