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Visioconférence internationale des 10 et 11 septembre

Comment la promotion d’un plan de paix réaliste peut-elle constituer un ’crime de guerre’ ?

2ème session

27 septembre 2022

David Pyne :
Ancien officier de l’armée américaine qui travaille actuellement au ministère de l’Intérieur comme directeur adjoint du groupe de travail sur les Armes à impulsion électromagnétique (EMP)

Bonjour.

Tout d’abord, je voudrais vous remercier de m’avoir accueilli et invité à prendre brièvement la parole lors de cette table ronde.

Pour vous permettre de me situer, je travaille actuellement au ministère de l’Intérieur comme directeur adjoint du groupe de travail sur les Armes à impulsion électromagnétique (EMP). Je suis un ancien officier de l’armée américaine et j’ai également travaillé de 2000 à 2003 auprès de l’état-major en tant que responsable de la coopération internationale en matière d’armement avec l’ancienne Union soviétique, l’Europe de l’Est, le Moyen-Orient, l’Afrique et les Amériques. J’ai deux diplômes d’études supérieures. J’ai obtenu un master pour les études de sécurité nationale à l’université de Georgetown. Enfin, je collabore à la rédaction du National Interest Foreign Policy Journal. J’ai également contribué au livre du Dr Peter Pry, « Blackout Warfare », ainsi qu’à son prochain livre, « Will America Be Protected ? », qui devrait sortir cette année. Enfin, je suis rédacteur en chef d’une lettre d’information intitulée « La vraie guerre », disponible sur dpyne.substack.com.

Tout ceci ne m’oblige nullement à renoncer à mes convictions. Ainsi, dès janvier, j’ai commencé à écrire un certain nombre d’articles en faveur de la paix dans le National Interest. J’ai averti que si l’administration Biden n’acceptait pas la demande fondamentale de Moscou, consistant à leur donner une garantie écrite que l’Ukraine ne serait jamais autorisée à rejoindre l’OTAN, alors la Russie envahirait l’Ukraine dans le courant du mois suivant.

Et c’est exactement ce qui s’est passé. J’ai alors commencé à rédiger des articles sur la manière de négocier un accord de sécurité mutuelle qui soit similaire, sans être totalement identique, à ce que la Russie avait proposé en décembre, pour désamorcer en quelque sorte les hostilités et tous nos conflits avec la Russie afin de rétablir une paix plus juste et durable en Europe et éviter tout conflit futur avec la Russie.

Le 18 juin, j’ai publié un plan de paix en 15 points pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Ce qui n’est pas passé inaperçu en Ukraine.

J’avais déjà publié un plan de paix début mars, et j’avais reçu quelques réactions négatives d’une source ukrainienne, me dénonçant comme un « agent stipendié par le Kremlin ».

Dans un article ultérieur, publié en juin, il était essentiellement question de mettre fin à la guerre par une sorte de « paix wilsonienne » sans victoire. Selon ma proposition, l’Ukraine deviendrait bien sûr neutre en coupant tous les liens avec l’OTAN, et c’est une chose à laquelle Zelensky s’était déclaré ouvert et qu’il aurait acceptée dès février de cette année, après l’invasion.

Ensuite, la Russie devait se retirer de tout le territoire ukrainien. Je ne considère plus la Crimée comme faisant partie de l’Ukraine, car elle a évidemment été annexée par la Russie en 2014, à l’exception du Donbass, qui procèderait à un référendum populaire pour décider de la question de l’indépendance. C’est ce qui m’a valu des ennuis et une inscription sur cette liste noire émise par le Centre ukrainien de lutte contre la désinformation (CCD), dont j’ai appris depuis qu’il est financé par le gouvernement américain, ce que je trouve assez inquiétant.

J’ai reçu un déluge de courriels négatifs, des courriels d’Ukrainiens m’attaquant, m’injuriant copieusement et me dénonçant comme un agent russe pour avoir publié cette proposition de paix très sincère, qui serait juste pour l’Ukraine et la Russie. Je pense que c’est une proposition réaliste, car je suis un réaliste en matière de politique étrangère. Cela pourrait mettre fin à la guerre, à la mort et à la destruction en Ukraine. Et nous pourrions y parvenir très rapidement et avoir un retour à la normale en Europe, permettant de démarrer le processus de reconstruction de l’Ukraine.

J’ai également appris que l’éminent stratège américain Edward Luttwak avait été placé sur la même « liste noire » ukrainienne pour la même raison que moi, et qu’il avait également proposé une sorte de référendum populaire dans la région de Donbass sur la question de l’indépendance comme compromis potentiel. Je tiens à dire que j’ai vu depuis des signaux du gouvernement russe indiquant qu’il soutiendrait un plan de paix dans le sens que j’ai ébauché.

Ainsi, bien qu’étant de toute évidence directement responsables de la guerre en Ukraine, du fait qu’ils l’ont envahie, ce sont les Russes qui se montrent en fait les plus intéressés par la paix, parce qu’ils ont des objectifs très limités qu’ils ont formulés dès le lendemain de leur invasion.

J’ai suivi toutes leurs propositions de paix, et elles sont restées les mêmes depuis début mars. Encore une fois, la seule différence majeure entre ma proposition et la leur est l’idée d’un référendum populaire, à laquelle je pense qu’ils sont en train de se rallier.

Cependant, si les habitants du Donbass choisissaient de rester avec l’Ukraine ou de devenir indépendants, cela laisserait à Kiev la possibilité d’expulser les forces russes de toute l’Ukraine, y compris de cette région.

Il m’est très difficile de comprendre comment le gouvernement ukrainien peut me dénoncer comme un agent russe, étant donné que ce plan leur donnerait l’occasion de gagner la guerre sans effusion de sang.

J’ai appris que d’autres Américains plus connus figurent sur cette liste, notamment le sénateur Rand Paul, l’ancienne représentante Tulsi Gabbard, le colonel Douglas MacGregor et le Dr John Mearsheimer, qui est l’un de nos meilleurs analystes de politique étrangère de l’école réaliste, comme moi.

Et en aucun cas, aucun d’entre nous n’est coupable de diffuser de la désinformation russe. Je pense que la seule véritable offense que nous ayons commise est que nous soutenons une politique de paix plutôt que de guerre, en nous montrant très patriotes dans ce soutien. La politique étrangère durable de l’Amérique, du moins avant la Première Guerre mondiale, consistait à soutenir la paix et à être le faiseur de paix du monde, plutôt que le gardien de la paix en tant que policier mondial. Je pense que nous devons revenir à cela.

Mais la guerre par procuration non déclarée de Biden contre la Russie en Ukraine, notamment en lui fournissant des roquettes à longue portée pour frapper des cibles russes à l’intérieur du territoire russe, augmente considérablement les risques d’escalade nucléaire russe. L’assaut constant de la propagande de guerre et de la désinformation du gouvernement ukrainien a vraiment eu un impact négatif sur notre sécurité nationale, et je pense que nous devons nous y opposer. Car l’intérêt numéro un des États-Unis en matière de sécurité nationale est d’éviter une guerre nucléaire avec la Russie et la Chine.

Je suis très heureux d’apprendre que, depuis le 11 août, le Centre ukrainien de lutte contre la désinformation a retiré de son site Web sa scandaleuse liste noire de citoyens américains et de ressortissants d’autres pays occidentaux.

Je suis reconnaissant aux organisateurs de cette conférence d’avoir aidé à y parvenir, ainsi que pour tout le travail qu’ils ont accompli pour cela.

Cependant, je pense que la vérité commence à sortir sur le dirigeant corrompu et autocratique de l’Ukraine. Zelensky n’est pas vraiment un leader démocratique, c’est plutôt un autocrate, et il est aussi très corrompu.

Merci.

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