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Communiqué de presse

A Mes Aynak, en Afghanistan, les vestiges bouddhistes seront préservés

15 novembre 2023

Le récent développement concernant la mine de cuivre de Mes Aynak, en Afghanistan, témoigne du souci de la préservation d’un patrimoine trop souvent malmené par la guerre.

Français

Le 10 novembre à Kaboul, un éminent archéologue afghan nous a confié une excellente nouvelle mettant à mal ce qu’on peut lire chez nous dans la presse dominante. Ayant participé depuis une décennie aux fouilles de Mes Aynak, où un site archéologique en surface complique l’exploitation d’une énorme mine de cuivre, cet expert sait de quoi il parle. Aujourd’hui, suite aux dernières discussions fin octobre entre les autorités afghanes et la Metallurgical Corp of China (MCC), il est heureux de pouvoir annoncer que le dossier trouve une issue favorable.

La richesse de son sous-sol fait de Mes Aynak (littéralement « petite mine »), à 35 km au sud de Kaboul, le deuxième plus grand gisement de cuivre du monde.
Alors que la Chine et les autres pays du BRICS ont besoin de ce précieux métal pour leur développement industriel, l’exploitation de la mine pourrait fournir une manne conséquente dont l’Afghanistan, un pays dévasté par 40 ans de guerre et de pillages, a urgemment besoin pour financer sa reconstruction.

En 2008, un premier contrat fut signé entre le gouvernement afghan et l’entreprise d’Etat chinoise MCC. Cependant, suite à des incidents de sécurité, le projet a été suspendu. Profitant de l’occasion, les archéologues qui soupçonnaient la richesse archéologique du site, ont pu fouiller le site et ont mis au jour un vaste complexe bouddhiste (IIIe-VIIe siècle), d’ores et déjà considéré comme un site majeur du bouddhisme. Le site comporte des monastères, des stupas (temples), des forteresses, des édifices administratifs, des habitations, des sculptures et des fresques.

Il est vrai que le contrat de 2008 n’envisageait de conserver qu’une toute petite partie du site et de transformer le reste en mine à ciel ouvert. Or, selon notre interlocuteur, qui a assisté fin octobre aux dernières discussions entre les différentes parties impliquées dans le projet, les choses ont radicalement changé : la société chinoise accepte désormais d’exploiter l’ensemble du site, et non pas une petite partie, par des méthodes d’exploitation minière souterraine. Par conséquent, c’est l’ensemble des vestiges historiques en surface qui se trouve préservés de la destruction.

Alors qu’en 2001, le monde avait été choqué par la pulvérisation des deux bouddhas géants de la vallée de Bamiyan, cet accord heureux marque un véritable tournant. Aussi bien l’Afghanistan que la Chine s’érigent en défenseur du patrimoine culturel de l’humanité tout en continuant, par le biais du développement économique et industriel, à apporter la prospérité à tous.

À Kaboul,
Karel Vereycken

English

On November 10, in Kabul, an eminent Afghan archaeologist gave us some excellent news, disavowing what we read in the mainstream press in the West.

Having been involved for a decade in the excavations at Mes Aynak, where an archaeological site on the surface is complicating the opening of a huge copper mine, this expert knows what he’s talking about and today he is pleased to be able to announce that the dossier has reached an extremely favorable conclusion.

The richness of its subsoil makes Mes Aynak (literally “little mine”), 35 km south of Kabul, the second largest copper deposit in the world. At a time when China and the other BRICS countries need this precious metal for their industrial development, exploitation of the mine could provide a substantial windfall that Afghanistan, a country devastated by 40 years of war and looting, urgently needs to finance its reconstruction.

In 2008, an initial contract was signed between the Afghan government and the Chinese state-owned company Metallurgical Corp of China (MCC). However, following security incidents, the project was suspended.

Taking advantage of the opportunity, archaeologists, who suspected the site’s archaeological wealth, were able to excavate the site and uncover a vast Buddhist complex (3rd-7th century), already considered a major Buddhist site. The site includes monasteries, stupas (temples), fortresses, administrative buildings, dwellings, sculptures and frescoes.

It’s true that the 2008 contract envisaged conserving only a small part of the site and transforming the rest into an open-pit mine.

However, according to our interlocutor, who attended the latest discussions between all the various parties involved in the project at the end of October, things have changed radically : the Chinese company MCC now agrees to mine the whole site, not just a small part, exclusively by the use of underground mining methods. As a result, not a small part but all of the historic remains on the surface will be preserved.

Whereas in 2001, the world was shocked by the destruction of the two giant Buddhas in the Bamiyan Valley, this happy agreement marks a real turning point. Both Afghanistan and China take their responsibility in the defense of the cultural heritage of mankind, while confirming their commitment to bring prosperity to all through economic and industrial development.

In Kabul, Karel Vereycken

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