« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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19 juillet 2024
Compte-rendu de la réunion de la 58ème Coalition internationale pour la paix
La réunion du 12 juillet a été ouverte par la fondatrice de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, qui a qualifié le récent sommet de l’OTAN d’« incroyablement belliqueux ». L’ironie de nombreuses postures a transpiré de l’événement : ainsi, le président américain Joe Biden se montrait ostensiblement va-t-en guerre alors qu’il présente tous les symptômes d’une incapacité mentale douloureusement évidente et que les autres dirigeants potentiels de l’OTAN ne sont pas, d’un point de vue politique, en bien meilleure forme.
Mme Zepp-LaRouche a lancé une polémique en affirmant que les dirigeants de l’OTAN considèrent en fait que la démocratie est dépassée, et tentant de créer des mécanismes empêchant toute remise en cause de leur politique de d’affrontement. Ils espèrent pouvoir empêcher tout changement - au cas où les électeurs ne voteraient pas « comme il faut » - en s’efforçant de fabriquer une OTAN « à l’épreuve de Trump ». Le déclin dramatique de Biden rend plus probable une seconde présidence Trump (vraisemblablement acquise, depuis la tenue de cette dernière réunion, suite à la tentative d’assassinat dont il a été victime), qui a exprimé son scepticisme à l’égard de l’OTAN. Certains des dirigeants européens les plus enragés des partis pro-guerre étant susceptibles de perdre le pouvoir dans une telle hypothèse, ces derniers et leurs amis aux Etats-Unis cherchent donc à isoler sa politique de la menace toujours présente de la démocratie.
Les nations du Sud ne sont plus d’accord avec le statut du colonialisme. Helga Zepp-LaRouche a déclaré que les anglophiles ont toujours eu la possibilité de prendre la « main tendue » de la Chine et de la Russie, qui ont fait des efforts continus et de bonne foi pour mettre fin aux conflits mais l’OTAN s’oppose fanatiquement à toute paix négociée : « Toute l’histoire de l’OTAN (...) repose sur le fait que l’on ne peut pas négocier avec Poutine » ; c’est faux, et la preuve en est qu’il y a eu un règlement négocié en mars 2022, jusqu’à ce qu’il soit saboté par le Premier ministre britannique Boris Johnson.
« Nous avons une alternative qui se dessine » avec la diplomatie du Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Les fanatiques de l’UE ont une fois de plus montré leur mépris pour la démocratie en cherchant des moyens de se débarrasser d’Orbán avant l’expiration de son mandat de président de l’UE. M. Orbán rassemble les petits partis dissidents des pays européens afin de créer une coalition pour s’opposer à la guerre.
Le colonel (retraité) Richard H. Black, ancien chef de la division du droit pénal de l’armée américaine au Pentagone et ancien sénateur de l’État de Virginie, a déclaré que le premier ministre Orbán, dégoûté par le sommet de l’OTAN, s’était rendu à Mar-a-Lago pour rencontrer Donald Trump, dont il pense qu’il a un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine. « Il ne fait aucun doute qu’il peut le faire assez rapidement », a ajouté M. Black, avertissant que l’OTAN « continue d’empiéter sur les frontières de la Russie. (...) Il existe une croyance selon laquelle les États-Unis, par le biais de l’OTAN, devraient être en mesure de dicter les politiques de toutes les nations. » Les États-Unis sont, par essence, l’OTAN ; un général américain quatre étoiles a été à la tête de l’OTAN tout au long de ses 75 années d’existence. Alliance défensive à l’origine, « l’OTAN est devenue une force hyper-agressive et prédatrice ».
László Ungvári (Hongrie), président émérite de l’université technologique de Wildau (Allemagne), a rappelé aux participants que la Hongrie est une nation depuis 1 000 ans, qui a été victime de nombreuses guerres et de la perte de territoires. Les déclarations de l’OTAN ne mentionnent pas la paix et le « sommet de la paix » organisé par l’Ukraine en Suisse était « puéril », n’invitant même pas la Russie. Il a mis l’accent sur les politiques hongroises de christianisme, de famille et de paix, en demandant si ces nations qui déclenchent des guerres n’ont pas d’enfants. Il a eu l’impression que les politiciens d’aujourd’hui n’ont pas de connaissances, et sans connaissances, il n’y a pas de paix. C’est en connaissant les cultures des uns et des autres que nous ne connaîtrons jamais la guerre.
L’ancien diplomate américain, fonctionnaire de la CIA et islamologue Graham Fuller a estimé que ce sommet de l’OTAN était de la bravade à l’état pur, tout en soulignant que l’OTAN avait deux dissidents, Orbán et le premier ministre turc Erdoğan. Il a rappelé qu’Ahmet Davutoğlu, ancien premier ministre turc, avait introduit une politique étrangère sans ennemi et sans conflit pratiquement du jour au lendemain, selon le principe « nous ne sommes pas obligés d’emprunter cette voie si nous ne le voulons pas ». Cela a exaspéré l’Occident, mais cela pourrait se reproduire. Il a insisté sur l’idée que l’action coordonnée de la Hongrie et de la Turquie inspirera, on le souhaite ardemment, une pensée plus courageuse et plus créative de la part des autres nations européennes, qui, par ailleurs, sont lâches et sans aucune indépendance d’esprit.
Luis Bernardo Diaz, doyen de la faculté de droit de l’université pédagogique de Tunja (Colombie), a indiqué qu’un Tribunal tiendra des audiences le 27 juillet sur le génocide en Palestine, et s’est dit très heureux d’avoir été invité à poursuivre sa collaboration avec la CIP.
L’activiste français Etienne Dreyfus a présenté des vidéos d’interventions récentes auprès de candidats aux élections législatives ou personnalités politiques. Ces interventions ont été décrites par Jacques Cheminade, président du parti Solidarité & Progrès, comme « une sorte de canal souterrain qui s’exprime avec de plus en plus de force dans le pays », ajoutant que la population française est « sur le point de comprendre » la nécessité de la paix, du développement et de la sécurité.
Deux activistes roumains ont pris la parole, avertissant que les nations européennes entraînées dans la politique de guerre deviendront des cibles. Ces politiques ont été mises en œuvre sans le consentement de la population.
Un Péruvien a déclaré que son pays célébrait le deuxième centenaire de l’indépendance du Pérou par rapport à l’Espagne. Il rappelle que Lyndon LaRouche a montré que le système actuel est en faillite et moribond, et qu’il faut s’en préoccuper, au-delà du danger de guerre. Il a demandé s’il existe une architecture souterraine qui manipule les gouvernements : les nazis recrutés par l’Occident après la Seconde Guerre mondiale ont-ils joué un rôle important dans les formations « nationalistes » ?
Un ancien employé du Pentagone, qui a travaillé pendant 40 ans, a parlé des néocons et de la doctrine Wolfowitz : « Nous leur avons vraiment dit que nous n’élargirions pas l’OTAN ».
Deux participants, un leader africain et un prêtre américain, ont lancé des appels à la paix très personnels et sincères, pour lesquels ils ont été remerciés par Helga Zepp-LaRouche, qui a déclaré qu’en fin de compte, nous devons devenir de meilleures personnes. En réponse à la question de l’activiste péruvien sur les réseaux nazis après la Seconde Guerre mondiale, elle a averti que de nombreuses personnes qui prétendent aujourd’hui lutter contre une résurgence du nazisme sont des bellicistes et, en fait, des nazis eux-mêmes. Elle les a appelés l’ « extrême centre ». Elle a réitéré son appel à la mise en place d’un projet de recherche sur ce qui s’est réellement passé au cours des 30 dernières années. Elle a exhorté les participants à utiliser l’initiative Orbán comme axe d’organisation ; nous avons besoin d’un soutien massif à Orbán de la part du Sud global, pour vaincre ceux qui, dans l’Anglosphère, tentent de le diaboliser.