« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

Accueil > Veille stratégique

Renforcement des sanctions

Oui, il s’agit bien d’écraser économiquement la Russie

2 mars 2022

Derrière le narratif des médias occidentaux, une réalité transparaît : écraser économiquement la Russie en espérant, entre autres calculs géopolitiques, retourner la population contre son gouvernement. Hormis la proposition de l’Institut Schiller, on chercherait en vain, dans les institutions officielles et leurs relais médiatiques, une proposition sérieuse et crédible pour répondre au besoin d’une nouvelle architecture de sécurité permettant d’assurer la paix pour tous.

Parmi les nombreux développements depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, certains sont passés relativement inaperçus. Il en est ainsi de la demande du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy que les États-Unis et « l’Occident » établissent une zone d’exclusion aérienne contre les avions russes au-dessus d’importantes parties de l’Ukraine ; une proposition aux conséquences telles que même le porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a dû calmer le jeu en déclarant : « Voici ce qu’il est important que tout le monde sache au sujet d’une zone d’exclusion aérienne : ce que cela exigerait, c’est sa mise en œuvre par l’armée américaine. Cela signifierait essentiellement que l’armée américaine abattrait les avions russes. » En bref, la troisième guerre mondiale - avec la force de missiles nucléaires stratégiques de la Russie déjà placée en état d’alerte renforcé le dimanche 27 février.

Au niveau économique, il semblerait - à première vue - que toute l’austérité économique et les souffrances qu’entendent provoquer les « sanctions extrêmes » - financières et économiques - imposées à la Russie ce week-end, ne dévastent que la Russie. Ainsi, sa banque centrale a dû relever radicalement son taux de pension lundi matin, 28 février, de 9,25 % à 20 %, afin d’arrêter l’effondrement de 50 % du rouble. Ce taux d’intérêt va se contracter et faire de gros dégâts dans l’économie russe. Le directeur du Peterson Institute for International Economics, Adam Posen, a caractérisé dimanche les attaques économiques contre la Russie : « En substance, vous pilotez une crise financière et économique dans un autre pays. » Les retraits bancaires qui se sont produits avec peut-être mille milliards de roubles retirés par les Russes au cours du week-end. La banque centrale de Russie a interdit aux résidents étrangers de vendre leurs investissements en Russie (contrôle des capitaux) et a exigé des entreprises d’exportation qu’elles convertissent 80 % du produit de leurs ventes en roubles dès leur réception. Les filiales européennes des grandes banques russes sont en train de faire faillite.

L’Institut Schiller vous a informé, citations de hauts fonctionnaires américains à l’appui, que l’écrasement de l’économie russe était l’objectif de l’OTAN pour pousser la Russie à une guerre contre l’Ukraine ou une autre nation d’Europe de l’Est située à la frontière russe et disposant de lanceurs potentiels de missiles nucléaires, comme la Pologne ou la Roumanie. La Chine est l’autre obstacle, encore plus important, auquel se heurtent le monde transatlantique face à un crash financier pire que celui de 2008. Celui-ci ne peut réussir à faire traverser la crise à leurs banques dominantes de la City de Londres et de Wall Street sans imposer l’austérité drastique de la « Grande Réinitialisation » à sa population et à ses entreprises. Il doivent éliminer l’alternative économique pour les nations du monde entier, représentée par le partenariat Chine-Russie.

La déclaration particulièrement désastreuse de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, affirmant sans ambages que « Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie » confirme que cette politique n’est pas l’expression de quelque individu isolé, mais un choix mûrement réfléchi par les pays occidentaux et membres de l’OTAN. Que M. Le Maire ait jugé bon de reculer sur le vocabulaire incendiaire utilisé ne change rien sur le fond. La population russe est visée sans le moindre scrupule, afin d’en faire un levier contre son gouvernement.

Les conséquences d’un démantèlement économique de la Russie seront graves, hautement inflationnistes et mortelles pour l’économie mondiale et les pays en développement en particulier. Un représentant de l’ONU, le Brésil, a eu raison de dire le 27 février, lors de la discussion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la convocation d’une session d’urgence de l’Assemblée générale pour condamner la Russie, que ces attaques économiques contre l’une des principales nations productrices d’engrais dans le monde auraient pour effet de provoquer des famines - les engrais sont déjà hors de portée des agriculteurs du monde entier en raison de l’hyperinflation. Mais aussi dans les pays de l’OTAN, leurs dirigeants, soudainement des guerriers bien-pensants pour au moins la sixième fois depuis qu’ils ont bombardé la Serbie en 1999, vont imposer une sérieuse austérité économique à leurs populations, avec des dépenses de guerre de plus en plus importantes, une inflation en hausse rapide, des pénuries de produits vitaux, notamment de chauffage, d’électricité et de nourriture en quantité suffisante.

À moins qu’une guerre nucléaire n’intervienne - et c’est possible. Nous sommes actuellement dans une forme de crise des missiles de Cuba « à l’envers ».

La seule façon d’en sortir est l’« architecture stratégique » proposée par l’Institut Schiller, basée sur les principes de développement économique des « quatre lois économiques » de Lyndon LaRouche, prescrites en 2014. Cette pétition, appelle à une conférence internationale immédiate pour amener les nations à coopérer sur ces principes. La signer, et en discuter avec d’autres personnes, est la meilleure action que vous pouvez entreprendre pour sortir l’humanité de la pente descendante vers la guerre mondiale, sur laquelle elle se trouve actuellement.


A soutenir et diffuser

Votre message