« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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7 octobre 2014
La visite du Premier ministre indien Narendra Damodardas Modi aux Etats-Unis, du 26 au 30 septembre, représente un succès personnel pour lui. Il a enthousiasmé une foule de 20 000 personnes, à grande majorité indo-américaine, à Manhattan, après avoir pris la parole à l’Assemblée générale de l’ONU. Une chose est sûre, c’est que l’administration Obama, assiégée et dépassée par les événements mondiaux, n’a pas vraiment contribué à la réussite de la visite.
A la fin de son séjour, Modi a résumé dans un tweet le message principal qu’il avait apporté aux Américains : « Faisons du développement un mouvement de masse, tout comme Mahatma Gandhi avait fait du mouvement pour la liberté un mouvement de masse. »
Lors du grand meeting à Manhattan, Modi s’est réjoui des « capacités » et de la « compétence » de la population indienne, tout en notant que « l’Inde est le plus jeune pays au monde, ayant le plus ancien héritage [culturel]. 65 % de la population a moins de 35 ans. »
« Une jeunesse dotée de compétence et de capacités peut construire son propre avenir. Nous n’avons pas à regarder en arrière. Il n’y aucune raison d’être pessimiste, car je peux dire avec conviction que nous progresserons très rapidement. »
Prenant le contre-pied du lobby de la dépopulation, il a souligné que « 1,2 milliard de personnes est une bénédiction de Dieu ».
La visite de Modi intervient un peu plus de deux mois après le sommet des BRICS en juillet au Brésil. Il s’est ensuite rendu au Japon, où le Premier ministre Abe a promis 35 milliards de dollars d’investissements dans l’infrastructure indienne au cours des cinq ans à venir. Quelques jours plus tard, le président chinois Xi Jinping était en Inde pour une visite de trois jours (17-19 septembre), au cours de laquelle d’importants investissements ont été décidés de part et d’autre.
A Washington, en revanche, aucun contrat majeur n’a été signé. Et si les entretiens entre Obama et Modi n’étaient pas acrimonieux, ils n’ont pas abouti à grand-chose. Le dirigeant indien a fait savoir qu’il ne céderait pas sur la sécurité alimentaire en acceptant la politique agricole de l’OMC, et qu’il ne ralentirait pas la production et l’exportation aux pays pauvres de médicaments génériques comme le réclame l’industrie pharmaceutique.
Toutefois, Modi n’est pas reparti les mains vides. Des membres du Conseil américano-indien des affaires sont prêts à investir plus de 41 milliards de dollars en Inde sur trois ans pour développer les capacités industrielles du pays.