« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Coalition internationale pour la paix
27 septembre 2024
Compte-rendu de la réunion du 20 septembre 2024
Dennis Small, l’un des principaux porte-parole de l’Institut Schiller, a ouvert la réunion de la CIP du 20 septembre en soulignant le danger imminent d’une guerre nucléaire mondiale. La décision de donner le feu vert à l’Ukraine pour qu’elle utilise des missiles guidés de précision à longue portée pour viser des villes russes a été évitée de justesse la semaine dernière. Toutefois, Joe Biden rencontrera le président ukrainien par intérim, Volodymyr Zelensky, à l’Assemblée générale des Nations unies la semaine prochaine, ce qui sera probablement l’occasion d’annoncer un tel accord. L’indispensable maîtrise, pour ces armes, du « guidage de précision » prouve que l’OTAN et les États-Unis sont prêts à mener un tel assaut contre la Russie. Les Russes le savent, comme l’ont dit clairement Poutine et d’autres dirigeants.
Les événements de la semaine, depuis le bombardement d’un dépôt d’armes russe, le lancement de l’offensive israélienne contre le Liban et le vote du Parlement européen sur la nécessité de fournir des missiles à longue portée à l’Ukraine, montrent clairement le danger. La volonté de faire taire toutes les voix de l’opposition - si besoins par les assassinats, par de nouvelles sanctions contre les médias russes tels que RT et tous ceux qui travaillent avec eux - se rattachent à la même dynamique de fuite en avant et de volonté guerrière, et peut être directement attribuée à Londres et au Centre ukrainien de lutte contre la désinformation (CCD).
La menace d’une guerre nucléaire a maintenant été prise en considération dans les élections américaines, ce qui est un signe de bon sens. C’est ainsi que l’ancien président Donald Trump a mis en garde à trois reprises en une semaine contre une guerre nucléaire, tout comme les anciens membres du Congrès Tulsi Gabbard et Dennis Kucinich, ainsi que Robert F. Kennedy, Jr. Le vote de l’Assemblée générale des Nations unies pour mettre fin au génocide à Gaza démontre que la majorité mondiale s’oppose à ces guerres.
La logique de guerre est le résultat de l’effondrement latent du système financier et ce n’est pas la décision de la Réserve fédérale de réduire les taux d’intérêt et d’imprimer plus d’argent pour gonfler la bulle financière qui résoudra quoi que ce soit, bien au contraire. La seule solution valide se trouve dans une nouvelle architecture de sécurité et de développement.
Scott Ritter, ancien officier de renseignement des Marines et inspecteur en désarmement des Nations unies, est intervenu en interpellant abruptement les participants : « Si vous n’avez pas peur de mourir, c’est que vous êtes le problème. Nous avons failli avoir une guerre nucléaire la semaine dernière, lorsque l’actuel homme de paille de l’Empire britannique, le Premier ministre Keir Starmer, a rencontré le président Biden le 13 septembre avec une liste de cibles à détruire en Russie, s’attendant à ce que M. Biden l’approuve. Si Biden avait signé, la guerre aurait commencé cette nuit-là » et les armes nucléaires auraient pu être lancées le samedi 14 septembre. Les Russes savent que les missiles à longue portée ne peuvent être utilisés qu’avec le guidage et le contrôle de l’OTAN, ce qui constituerait une déclaration de guerre de l’OTAN. Autrement dit, « Nous avons tous failli mourir samedi », a déclaré M. Ritter.
« J’ai étudié l’U.R.S.S. et la Russie pendant la majeure partie de ma vie ; la Russie ne bluffe pas. Elle sait ce qu’est la guerre et ne permettra pas aux Etats-Unis et à l’OTAN de mettre en danger son existence ». Scott Ritter a rappelé que l’ancien chef du commandement stratégique américain a déclaré : « Je préfère une frappe nucléaire préventive ». La guerre nucléaire est désormais un enjeu de l’élection présidentielle américaine, Trump ayant mis en garde contre l’éventualité de cette folie. « Que vous souteniez ou non Trump, vous devez vous assurer que votre candidat répond à la demande qu’il s’oppose à une guerre. Il faut faire pression sur Jill Stein, sur Kamala Haris. Chaque candidat doit répondre. »
Interrogé sur l’opposition à la guerre au sein du Pentagone, il a ensuite ajouté : « Les professionnels du Pentagone comprennent la guerre. Il y a des professionnels là-bas. » Le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, présent le 6 septembre à la base aérienne de Ramstein en Allemagne avec Zelensky, a subi des pressions pour accepter la demande de ce dernier d’utiliser des missiles contre des cibles russes, mais Austin a déclaré qu’aucune arme ne résoudrait ce conflit. Une retenue que les Britanniques n’ont pas partagé, puisque 15 chefs militaires ont déclaré que le président russe Vladimir Poutine bluffait et qu’il fallait libérer l’Ukraine. Keir Starmer avait été « briefé » que Biden signerait, que le département d’État pourrait passer outre le Pentagone. L’avertissement clair de Poutine a permis de les arrêter.
M. Ritter a également évoqué la répression de la liberté d’expression. Le FBI a fait une descente chez lui ; il est accusé d’être un « terroriste de l’information » par le CCD ukrainien dirigé par le FBI ; les tribunaux américains déclarent maintenant que la liberté d’expression et la liberté de la presse sont des crimes. Nous avons une « guerre sur deux fronts » ; nous devons éduquer les citoyens sur le danger d’une guerre nucléaire. Pourtant, le gouvernement prétend qu’il s’agit d’un acte criminel. La Constitution américaine considère que « la peur et l’intimidation » visant à empêcher la liberté d’expression constituent en soi un crime. Nous sommes dans une « guerre légale » et devons affronter ces « ennemis intérieurs » par la loi - et non par la violence - afin de rallier le peuple contre la tyrannie de l’administration Biden.
Jonathan Kuttab, juriste international et cofondateur de Non-Violence International, s’est adressé à l’assemblée en décrivant de façon saisissante la destruction du droit international en Palestine, Israël ayant abandonné toute retenue dans son effort délibéré de tuer ou chasser tous les Palestiniens de leur terre. M. Kuttab a souligné que nous devons rétablir l’idée qu’il y a des limites au pouvoir d’un État. Les nations qui se croient « exceptionnelles » pensent que le droit international ne s’applique pas à elles, qu’il s’agisse des États-Unis ou d’Israël. Le droit international est violé au vu et au su du monde entier à Gaza. Le Conseil de sécurité des Nations unies ne fait rien, en raison du veto des États-Unis. Il n’y a pas de distinction entre « combattants » et « civils ». Les horreurs du génocide et de l’apartheid doivent cesser.
Interrogé sur son rôle dans la conquête des adeptes du « sionisme chrétien » [les Chrétiens évangéliques - NdlR], M. Kuttab l’a qualifié de « doctrine néfaste » promouvant la violence dans des organisations qui professent le christianisme, l’islam et le judaïsme. Nous n’avons pas besoin de tuer nos ennemis, mais, au contraire, de « comprendre les gens dans leurs propres termes. La violence et la guerre ne résoudront rien. »
Mossi Raz, ancien membre de la Knesset israélienne et ancien directeur de Peace Now, a reproché au professeur Kuttab de ne pas avoir également condamné le raid du Hamas du 7 octobre, en énumérant les crimes dont ils sont accusés par Israël. Néanmoins, il faut mettre fin à cette guerre et à l’occupation de la Palestine par Israël depuis la guerre de 1967, et créer un État palestinien, soit dans les frontières d’avant 1967, soit dans d’autres frontières convenues par les deux parties, qui garantissent les droits du peuple. Le professeur Kuttab lui a répondu en affirmant que ce dernier « ignorait tout ce qui s’était passé avant et après le 7 octobre » et que, quoi qu’il en soit, chaque partie devait respecter le droit international.
Fernando Garzón, chef de l’Union palestino-équatorienne, a établi une comparaison entre Hiroshima et Gaza, en termes de morts et de destruction physique, et a affirmé que la « normalisation » des scènes de génocide visait à préparer les gens à des horreurs encore plus grandes à venir : à la guerre nucléaire. Il a conclu en disant que le mouvement pacifiste doit présenter des solutions, en liant la paix au développement et au progrès technologique, comme le fait le plan Oasis de l’Institut Schiller.
Jose Vega, candidat indépendant de LaRouche au Congrès dans le Bronx, a parlé d’une équipe qui s’est présentée à l’ONU cette semaine avec un tract sur le rapport du Dr Mark Perlmutter concernant l’horreur de la situation médicale à Gaza. Il a présenté une vidéo montrant comment le personnel de sécurité de l’ONU confisquaitaux délégués et autres personnes entant dans le bâtiment de l’ONU les tracts distribués par les militants.
Dennis Small a clôturé la réunion en notant qu’une « pause » dans la course à la guerre nucléaire est utile, mais qu’il faut changer de mentalité : l’identification des crimes ne suffira pas à résoudre le problème, mais, comme dans la paix de Westphalie, les crimes doivent être pardonnés et la coopération doit remplacer le conflit.