« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Conférence internationale de Berlin - 12 et 13 juillet 2025

La voix de la majorité mondiale

Session 1

8 septembre 2025

Naledi Pandor, ancienne ministre des Relations internationales et de la coopération, Afrique du Sud

Chère Mme Zepp-LaRouche,
Membres de l’Institut Schiller,
Conférenciers et panélistes distingués,
Participants,

Mesdames et Messieurs,

Je vous adresse mes chaleureuses salutations. Je tiens tout d’abord à remercier le Dr Zepp-LaRouche et son équipe pour leur invitation à participer à cette importante conférence. Je regrette de ne pouvoir y être présente physiquement. Pour les Africains, l’idée d’une conférence à Berlin peut être un rappel effrayant de notre passé colonial et du rôle joué par Berlin dans l’approbation du colonialisme.

Je félicite donc l’Institut Schiller d’y avoir porté la voix de la liberté, de la justice, de la paix et de la sécurité.

L’Institut Schiller s’est donné pour mission essentielle de susciter de nouvelles discussions sur notre monde actuel. Tous ceux qui sont présents ici sont conscients que nous sommes à un point critique, ou presque, concernant l’éclatement d’une guerre mondiale ingérable.

L’initiative de l’Institut visant à créer une Coalition internationale pour la paix contribuera de manière importante au développement de nouveaux partenariats mondiaux et à une nouvelle approche du multilatéralisme.

Notre continent, l’Afrique, soutient toutes les initiatives en faveur de la paix. L’Afrique reste confrontée à des infrastructures médiocres ou inadéquates, un faible niveau d’industrialisation, une faible capacité de production et l’absence d’innovation technologique permettant de valoriser ses riches ressources naturelles.

En outre, les conflits internes, le manque de démocratie et la faiblesse des pratiques et des institutions en matière de droits de l’homme sont à l’origine de problèmes supplémentaires.
Heureusement, l’Afrique a commencé à se concentrer sur les solutions. Les technologies numériques et l’innovation s’implantent dans des économies africaines comme le Kenya, le Nigéria et l’Afrique du Sud. L’augmentation des investissements dans l’agriculture et les services de base tels que la santé et l’éducation contribue également à des progrès significatifs.

Le développement le plus important est l’Agenda 2063 mené par l’Union africaine, encadrant les secteurs prioritaires pour l’Afrique que nous voulons traiter d’ici 2063. L’Union africaine pilote ce programme et collabore avec des partenaires internationaux sur ces dix-sept initiatives prioritaires.

Le conflit au Soudan, ainsi que le retour tardif à la démocratie dans plusieurs autres États, ont retardé les progrès notables de ce programme. Il n’en demeure pas moins un projet largement répandu sur le continent.

Le Plan Oasis, publié par l’Institut Schiller, répond aux aspirations de l’Afrique. La mise en œuvre de ces plans de développement doit être collaborative. De plus, ils sont étroitement liés aux Objectifs de développement durable des Nations unies. Ces plans de développement doivent être au cœur des préoccupations de la communauté internationale. Il est essentiel que cette conférence trouve des moyens de sensibiliser les dirigeants mondiaux du G7, des BRICS et du G20 afin de les convaincre que si ces plans devenaient le cœur de l’action mondiale, cela permettrait davantage de croissance, de développement et de sécurité.

L’environnement géopolitique négatif et toxique, dominé par la puissance militaire et l’intimidation économique, ne contribuera pas à bâtir un monde meilleur. Il convient d’intensifier les efforts pour garantir la coopération mondiale et de prêter une attention accrue au respect du multilatéralisme et du droit international, seules voies pour créer un monde où les inégalités, la pauvreté et l’exclusion pourront être combattues.

Cette conférence doit parvenir à des conclusions qui affirment la coopération, soutiennent l’investissement dans les populations vulnérables et marginalisées, et rejettent fermement les conflits et le regain de militarisme.

Je vous souhaite bonne chance dans vos délibérations et j’attends avec impatience les conclusions qui émergeront de nos discussions.

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